Recherche avancée       Liste groupes



      
POST-PUNK/POP/HARD-ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


GENERALS - Another Way To See (1989)
Par MARCO STIVELL le 16 Août 2017          Consultée 1005 fois

La Provence est une terre de blues. Le delta du Rhône doit évoquer celui du Mississippi, la Camargue est moins rude que la Louisiane, le soleil tape fort sur les collines arides... En tout cas, depuis que la mode des vacances à Saint-Tropez a été dépassée, c'est ici, de l'ouest des Alpilles aux confins du Lubéron, d'Avignon jusqu'à Aix-en-Provence, que les Anglais et les Américains acquièrent peu à peu des maisons secondaires ou principales, que la formation linguistique du français à l'anglais et inversement prend le pas sur le provençal qui, hélas, disparaît au fil du temps.

Au moins, le point positif se fait ressentir sur le plan musical, car qui dit terre de blues dit grande scène blues, festivals dans dans coins improbables... Scène blues, et rock. À la fin des années 80, Robben FORD et Popa CHUBBY ne sont pas encore devenus des piliers de concerts à Châteaurenard ou au Thor, Beth HART quant à elle apprend le violoncelle et le chant classique à l'école. Néanmoins, dans la zone d'Avignon, du Vaucluse et du nord des Bouches-du-Rhône (Arles, Saint-Rémy-de-Provence), ça joue et ça tape fort.

Des livres (ainsi que l'encyclopédie Dominique Psychédélique, mon très estimé collègue chroniqueur) vous parleront mieux de la scène punk avignonnaise voire de la scène hard. Arrêtons-nous sur le cas GENERALS, qui a pu jouir d'une renommée nationale éphémère au tournant de la décennie. Les membres ont tous à peu près 25 ans à l'époque et les influences de ce groupe sont larges en matières de rock : ROLLING STONES, AC/DC, KISS, post-punk, hair-metal en vogue, U2 également...

U2 ! C'est bien la bande à Bono, le désormais célébrissime quatuor irlandais qui influence le jeu de Phil, le guitariste soliste, sur "Lonely Man". Riffs à la The Edge, grands accords ouverts, pour sûr, les GENERALS ont été fortement influencés par l'album The Joshua Tree et ses prédécesseurs. Il y a un bon esprit blues 80's, des guitares folk et une mélodie héroïque. La voix grave de Manto est secondée par les choeurs de Phil et Fred, façon Bono mais en plus discret. Très sympa !

Cependant, Another Way to See, le premier disque des Provençaux déjà tout en anglais (ce qui n'est alors pas très bien vu en France), profite mieux des influences post-punk que l'on entend dès "Accident". Teurba mitraille, les guitares sont fortement réverbérées mais il n'y a aucune sensation de lourdeur ni de froideur. La production de Pierre Benazeth est en cela exemplaire, même si le chant de Manto paraît un peu trop proche, parfois.

Pour la batterie et les guitares, c'est du tout bon, et les GENERALS trouvent déjà leur équilibre dans les voix, plutôt graves en lead et réponses aiguës sur les refrains, ou alors l'inverse, voire en harmonies lorsque la mélodie le permet. Par rapport à AC/DC, on apprécie la présence d'un chant non criard, même s'il y a encore des éléments de jeunesse et quelques approximations.

"Accident" et sa mélodie triste reposant sur une énergie post-punk trouve un écho enjoué sur "I Can See". Manto chante des textes bluesy d'hommes seuls, de losers qui cherchent à s'évader, par le rock'n'roll ou non, c'est d'ailleurs l'illustration de la chanson-titre, "A Way to See". Le son y est ample, comme sur "Lonely Man". Rythmique énergique, ton épique, c'est aussi le propos de "Crazy Night", hit potentiel du disque, avec un riff très hard 80's et une guitare en son clair, mélange bien dosé ici. Elle possède une longue intro et un refrain mémorable avec des "Oh oh !".

Autre morceau notable, "Memory" montre l'équilibre du groupe entre les 60's et les 80's, avec une rythmique twist au début et des refrains qui rappellent ceux de THE CURE. Le groupe teste, avec "The Day", une ballade orientale à l'ambiance étrange, toutes guitares classiques dehors, intéressante à défaut de marquer durablement. Le pont d'"Artless" est suffisamment long pour laisser Phil partir en roue libre. Si Fred le bassiste sort rarement de la croche efficace, Teurba place des ruptures bien senties, parfois en plein milieu de refrains ("I Can See", "Crazy Night"). Tout cela est très bien parti, il ne manque qu'un vrai tube !

A lire aussi en ROCK par MARCO STIVELL :


Richard THOMPSON
Henry The Human Fly (1972)
Début d'un mythe




The DICE
The Dice (1982)
Le dé finit sa course


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Manto (chant, guitare rythmique)
- Phil (guitares lead, choeurs)
- Fred (basse, choeurs)
- Teurba (batterie, percussions)


1. Accident
2. Lonely Man
3. Memory
4. Crazy Night
5. I Can See
6. Artless
7. A Way To See
8. The Day



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod