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- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - A Question Of Balance (1970)
Par MARCO STIVELL le 8 Août 2024          Consultée 368 fois

Changement de décennie, changement de formule. Pour ce sixième album en tout cas, les MOODY BLUES revoient leur formule dans la création, par rapport aux trois grandes oeuvres précédentes. Ils reviennent à la formule plus, disons, adolescente des chansons taillées pour la scène, ou du moins pour pouvoir fournir un contenu scénique plus directement. Ils sont satisfaits du résultat produit par cet enregistrement 'live' en studio, sans trop d'overdubs. A Question of Balance est un titre en référence à la vie de tout-un-chacun mais aussi d'un groupe de musique dont l'inspiration va pencher d'un côté puis d'un autre avec la possibilité de s'équilibrer au fil du temps. Et aussi, en quelque sorte, de se maintenir face à une grande célébrité, celle-ci n'étant pas près de s'arrêter : l'album finit 1ère place en Grande-Bretagne, marchant toujours incroyablement bien aux Etats-Unis et dans d'autres pays.

Comme toujours avec les MOODY BLUES, c'est de la qualité à un bien beau niveau, même si on sent que le manque de recherche déteint un peu sur l'esprit global, et peut-être les baisses de régime se font-elles mieux ressentir de fait, notamment vers la fin de l'album. Mike Pinder est agréablement mis en lumière avec ce touchant "Melancholy Man" publié en single (n°1 en France) ailleurs que dans les pays anglo-saxons (les choix marketing sont parfois bien bizarres !). Une chanson à la manière d'une sérénade de groupe transposée en slow 60's/début 70's, très léchée avec quelques effets baroques, entêtante et d'une portée dramatique notable au milieu du reste ; et néanmoins, un rien 'too much', bien trop étirée. Contrairement à ce que l'on croit, l'homme mélancolique décrit est un état d'esprit général, non pas Pinder lui-même.

Pour le coup, Graeme Edge se montre plus percutant dans le registre mélodique évident avec "Don't You Feel" et ses intentions latinos dans la guitare, les percussions. On ne s'attend pas à cette envolée pop plus rapide taillée pour le solo de flûte par Ray Thomas, preuve que le groupe anglais parmi les plus étonnants en a toujours autant sous le coude. Si le Mellotron est moins présent dans ce disque, il fait merveille sur une des compositions de John Lodge, "Tortoise and the Hare", plus proche d'Esope, grande figure antique, que de La Fontaine dans l'inspiration. On note d'ailleurs l'effet de course après un début shuffle/ternaire pépère, le choeur des quatre chanteurs mène tandis que Hayward fait chauffer ses guitares. Autre splendeur signée Lodge : "Minstrel's Song", un peu de groove en plus.

Si "The Balance", grand hymne débridé, ne réussit qu'à moitié son coup, "It's Up to You" par Justin Hayward est totalement dans l'idée de fournir avec cet album des éléments plus directs autant qu'efficaces. Cette pop solaire, ce riff de guitare, ce refrain, ah ! Et ce n'est pas tout : avec "Dawning Is the Day", notre trouvère beau gosse et frontman offre encore un bijou de simplicité claire comme de l'eau de roche, à la fois légère et aventureuse, folk et groovy - sur le pont -, Pinder toujours à-propos quand il ressort le Mellotron. Et il y a encore mieux, décidément : "Question". Merci encore, Justin Hayward, pour cette petite tuerie d'ouverture (et nouveau hit) où les MOODY BLUES n'ont jamais été aussi proches d'un son à la The WHO, rock avec touches folk élancées et épiques, guitares et basse bien en avant, choeurs planants sur rythme haletant. Et là encore, ce jeu si bien caché avec la rupture lente et resplendissante au milieu, où notre chanteur, rappelant qu'il est à l'origine d'un certain "Nights in White Satin", plonge cette fois dans les notes graves.

Malgré une belle tenue d'album (au moins jusqu'aux trois quarts), le meilleur réside dans ce début de première face, à un niveau inestimable dont les MOODIES sont devenus coutumiers. Juste après "Question", Mike Pinder le compositeur offre le meilleur de lui-même avec un "How Is It (We Are Here)" jazzy et sautillant, dans une progression mélodique des plus fines et détaillées. Un peu d'ailleurs, comme tous ces effets oniriques, le solo de guitare avec fuzz, le Mellotron qui plane et le synthétiseur Moog de plus en plus marqué, à grand renfort de modulations. Pour sa seule contribution solo, "And the Tide Rushes In", Ray Thomas qui fait ici référence à sa femme et à leur séparation d'alors, s'inscrit mieux que quiconque dans cette année 1970 faite de folk music au son chaud, ample et rêveur. Quelle classe et quelle grâce, dans la voix basse, quelle magie ! Pas de quoi arriver au niveau des vrais classiques de l'époque, mais tout de même, A Question of Balance est un presque-indispensable.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Hayward (chant, guitares, mandoline)
- John Lodge (chant, basse)
- Ray Thomas (chant, flûte, tambourin)
- Graeme Edge (batterie, percussions, voix)
- Mike Pinder (chant, piano, clavecin, mellotron, synthétiseur)


1. Question
2. How Is It (we Are Here)
3. And The Tide Rushes In
4. Don't You Feel Small
5. Tortoise And The Hare
6. It's Up To You
7. Minstrel's Song
8. Dawning Is The Day
9. Melancholy Man
10. The Balance



             



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