Je ne suis pas un grand amateur des compilations, best of, ultimate hits…. Le choix des titres est toujours discutable dans la mesure où chaque auditeur potentiel n’est fatalement pas d’accord avec celui du « compileur ». En plus dans le cas de Steve MILLER, le nombre de compilations dépasse largement le nombre d’albums originaux. Pourtant, je me retrouve à chroniquer Ultimate Hits. La première raison en est la densité, quarante morceaux sur deux CD. La seconde est la remasterisation de quasiment toutes les compositions et aussi le fait que certains titres sont interprétés en live. Enfin, l’ordre des titres reflète, assez bien, chronologiquement la carrière du Joker. On débute par un must, avec notre petit Steve, cinq ans qui discute le coup avec son parrain qui se nomme Les PAUL. Avec cette hérédité, notre gars ne pouvait pas jouer d’autre instrument que de la guitare.

Steve MILLER est certainement l’un des musiciens les plus-sous-estimé de la scène de San Francisco, dans la première partie de sa carrière il joue un rock psychédélique très à la mode, mais dès son deuxième album Sailor, il propose des chansons plus pop. D’ailleurs il devient vite ami avec Paul MCCARTNEY qui aime sa manière d’écrire. Ils collaboreront souvent ensemble par la suite. Et puis la musique de Steve est gaie, sautillante, les paroles et les refrains faciles à retenir, et « Living In The U.S.A. » « Space Cowboy » ou « The Joker » donnent toujours une envie furieuse de danser.

Autre sujet d’incompréhension les deux albums Fly Like An Eagle (mai 1976) et Book of Dreams (mai 1977) sont assimilés à la vague du rock FM qui certes cartonne aux USA mais n’a pas vraiment bonne presse chez certains puristes. Pourtant les deux albums sont de véritables perles avec, mais on pourrait citer tous les titres, « Jungle Love » « Threshold » « Jet Airliner », « Fly Like An Eagle » , une succession de superbes chansons idéales pour se remonter le moral, ou comme bande son sur les autoroutes.

Ensuite, force est constater que le filon s’épuise un peu et les albums suivants sont moins bons ce qui se ressent à partir d’ »Abracadabra » sur le CD2. A noter que les deux derniers albums Bingo (2010) et Let You Hair Down (2011) ne sont pas repris dans la présente compilation. Le Steve MILLER BAND a également vu défiler de sacrés musiciens. On citera les plus connus, Boz Scaggs (1967-1968), Ben Sidran (1968-1973 puis 1987-1991) ; le fabuleux pianiste Nicky Hopkins (1969-1970), Les Dudek (1975), Norton Buffalo jusqu’à son décès en 2009,

Et enfin j’ai un souvenir particulier de mon premier concert de Steve Miller le huit juillet 1982 dans un Olympia surchauffé où le gangster d’amour en tee-shirt de marin nous a régalés. C’est le soir de la demie finale de Coupe du Monde France-Allemagne. A la sortie, tout le monde écoute les transistors. Dans la gare St Lazare une annonce indique que la France mène 3-1 en prolongations. Et puis à l’arrivée c’est l’Allemagne qui gagne aux penalties !