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NOISE ROCK  |  STUDIO

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1993 Total Destruction
2017 Sterilize
 

2005 Blood Run
 

- Membre : Swans

UNSANE - Sterilize (2017)
Par NOSFERATU le 9 Octobre 2017          Consultée 1624 fois

Trente ans que ça dure. Au départ, le fameux trio noise crade voulait illustrer l’ambiance de la mégapole new yorkaise, un peu la bande-son des films les plus tourmentés d’Abel Ferrara, avec un côté plus « gore » à la Lucio Fulci.
Sauf que la monstrueuse ville a changé : la gentrification a fait son effet, surtout depuis l’an 2000 en gros. Pas grave, UNSANE continue à faire du UNSANE. Le monde n’est il pas toujours actuellement cauchemardesque ?

On le sait, ce que AC/DC est au hard rock, ce que les RAMONES furent au punk rock, UNSANE l’est pour le noise rock. Sauf qu’AC/DC a réalisé des albums patauds dans les « eighties », idem pour les RAMONES. UNSANE n’a jamais tergiversé, tu veux du rock urbain ultra violent, tu vas encore en avoir, camarade bruitiste ! De la routine « destroy » certes, mais toujours aussi excitante à l’écoute.
Après avoir été dans tous les labels les plus noisy (Amphetamine Reptile, Relapse, Ipecac dirigé par ce malade qu’est Mike Patton, Alternative tentacles du tout aussi cinglé Jello Biafra), il fallait bien qu’un jour les membres du groupe soient vampirisés par la centrale Southern Lord spécialisée dans l’artillerie lourde (Drone, métal expérimental, sludge...). Après tout, ils ont bien tétanisé les headbangers ouverts d’esprit venus assister à leur show dantesque au Hellfest, il y a quelques années, surtout avec leur reprise de l’iconoclaste « Ha ha ha », le classique de FLIPPER qui doit être dans mon top 10 de la punkitude, toutes époques confondues.
De plus, Spencer et sa bande ont arrété les excès d’hier (dope, alcoolisme), presque « straight edge », enfin, presque... En pleine forme olympique donc, nos jeunes quinquagénaires.

L’album a été enregistré dans le désert californien à Joshua Tree, mais ne vous attendez pas à une sorte de « desert rock stoner » à la KYUSS. UNSANE, même exilé, conserve ce son typiquement new yorkais.
La pochette donne le ton, sanglante. Ca nous réconforte dans nos pulsions morbides touchant notre inconscient déjà bien alité.
Le dernier opus fait même penser, sur le plan des compositions, aux tout débuts du trio dévastateur. Ce qui change un peu, c’est le son, énorme et surpuissant.
Chris Spencer beugle toujours autant. Mais le bassite Dave Curran remporte le pompon sur « aberration » qui semble sortir du lot avec ses hurlements rivalisant quasiment avec son pote Steve Austin, l’homme qui valait trois milliards, des hallucinants TODAY IS THE DAY. Sur « avail », les vocaux sont même inquiétants.
Derrière, la rythmique reste perpétuelle et poursuit un travail bien dévastateur, avec ce duo basse/batterie bien mis en avant.
Dès la première tuerie, « factory », on entend , avec un sourire forcément sardonique, cette noise violente qui nous semble si familière mais inlassablement singulière. Radicale mais non dénuée de perverses mélodies, évidemment avec une connotation la rapprochant du rock industriel (rien que le nom du titre !). L’intro d’« Inclusion » semble sortir aussi de ce dernier courant « borderline ».

D’autres titres sont plus dans la continuité et ne dépareilleraient pas dans une de leurs œuvres précédentes : la cavalcade épique de « distance », le malsain « a slow reaction » et surtout le féroce « aberration » avec son riff déglingué.
Le groupe flirte avec le métal sur le « doomesque » mais minimaliste toutefois « the grind » avec sa cafardeuse mélodie qui, comme son nom ne l’indique pas, ne renvoie pas au grindcore. Ce côté métallique ressort aussi sur l’helmetien « lung » et le répétitif « we ‘re fucked ».
En dehors d’ « Aberration », deux morceaux caustiques surnagent. « No roprieve » sonne comme du BIRTHDAY PARTY qui anéantirait une vieille chanson d’AC/DC, le groupe préféré de Curran. « Avail » est une sorte de « blues » bien lourd, mais attention, un blues défiguré, torturé dans la tradition de PERE UBU, des BUTTHOLE SURFERS ou du phénoménal « dirt » des STOOGES. A noter, de même, la frappe bien chirurgicale du tortionnaire Signorelli sur ce dernier opus.

Le seul point noir, il manque un "Body bomb" dans cette entreprise incendiaire. Pas d’accalmie cependant en vue. Tant mieux.

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   NOSFERATU

 
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- Chris Spencer (guitare, chant)
- Dave Curan (basse, chant)
- Vincent « Vinnie » Signorelli (batterie)


- factory
- the Grind
- abberation
- no Reprieve
- lung
- inclusion
- distance
- a Slow Reaction
- we're Fucked
- avail



             



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