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Tim BOWNESS - Lost In The Ghost Light (2017)
Par BAKER le 20 Octobre 2017          Consultée 1757 fois

C’est curieux, mais à bien y réfléchir, c’est la toute première fois que Tim BOWNESS s’essaie au rock progressif. Pourtant, on a l’impression qu’il nage dedans depuis tout petit, de par sa nationalité déjà (peut-on faire plus anglais que le rock prog ? hum, difficile ; peut-on faire plus anglais que Bowness ? nan, pô pôssible). De par son entourage ensuite, ses musiciens, l’image de dandy séducteur qu’il renvoie. Et pourtant, sa carrière a été jonchée de titres pop, electro, trip-hop, ambiant, mais du pur prog à l’anglaise, il n’en avait que très partiellement tâté, z'à tâtons. L’idée d’un album concept, vaguement autobiographique, sur une star déchue de l’ère dorée du UK prog, lui a permis de plonger enfin... et si le résultat n’est pas parfait, on se rend vite compte que ce retour vers le passé est bien plus agréable que prévu.

Le premier titre est un rendez-vous en terre connue : le vieux copain Steven Wilson n’est présent que pour le mixage, mais la musique est du pur Wilson à 100%, tant dans le style, les détails, les tics d’écriture, les sons choisis, et les musiciens. La flûte rêveuse, les longues ondes de guitare slide saturées, le Mellotron à outrance, la jazzification de la batterie, on est à la croisée de "Even Less" et de "Grace For Drowning". Et malgré la voix, inimitable, toujours aussi sensuelle, et le style, on ne retrouve que très peu d’éléments NO-MANesques. C’est vraiment un projet à part, et d’un bout à l’autre, progressif nostalgique jusqu’au bout des ongles. "Moonshot Manchild", pivot central du concept, se permet l’impensable : piquer le son de piano électrique de Tony "Dieu" BANKS. En 5.1 suave et coconneux, ce titre est un pur résumé des années 77/79. On dirait une face B de "A CURIOUS FEELING", qualité comprise. Peut-être la chanson la plus personnelle de toute l’oeuvre de BOWNESS, "Nowhere Good To Go" est un concentré de réussite : tout y est. Les choeurs Wilsonniens (oh bon dieu, "Lips of Ashes" !), le souffle divin, les cordes romantiques à la Dave Gregory (sauf que c’est en réalité Andrew Keeling, dans un bel exercice de mimétisme). Même les paroles sont belles et compréhensibles, et pour que JE dise ça, c’est un sacré challenge. Enfin, concept oblige, "Distant Summers" est une fin d’album très mignonne (arrivant un peu vite, le disque est court), et surtout C’EST une fin, une vraie.

Le côté un peu passéiste n’est donc pas du tout dérangeant ; au contraire, c’est une force car BOWNESS a su parfaitement s’approprier cette niche musicale bien particulière qu’est le rock prog “automnal”. Ce qui est dommage, c’est que la qualité ne soit pas toujours aussi haute ; outre le fait qu’il soit un peu à la peine sur "Kill The Pain" (les tempos rapides ne lui vont pas très bien), la seconde partie de l’album n’est “que” bien, à l’image de "Silence" : toujours joli, mais un poil facile et manquant de la passion caractérisant les meilleurs moments. Comme si le créateur avait eu peur de sa création. Cela n’empêche pas ce disque d’être une surprise aussi agréable qu’inattendue, et un achat tout à fait conseillé. La version deluxe offre non seulement cet album dans un 5.1 très beau, enveloppant et riche, mais également la version surround de son excellent album précédent : d’une pierre deux coups, deux albums très différents, deux surround réussis, et un artiste qu’il fait bon voir compter de nouveau parmi les plus importants de la scène britannique.

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- Tim Bowness (chant, choeurs)
- Stephen Bennett (claviers, guitares, prog)
- Colin Edwin (basse)
- Pete Smith (basse)
- David Rhodes (guitares)
- Bruce Soord (guitares)
- Andrew Booker (batterie)
- Ricard Nettermalm (batterie)
- Kit Watkins (flute)
- Charlotte Dowding (violin)
- Steve Bingham (violin)
- Andrew Keeling (arrangements cordes)


1. Worlds Of Yesterday
2. Moonshot Manchild
3. Kill The Pain That’s Killing You
4. Nowhere Good To Go
5. You’ll Be The Silence
6. Lost In The Ghost Light
7. You Wanted To Be Seen
8. Distant Summers



             



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