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1992 Meantime
1994 Betty
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1990 Strap It On
1992 Meantime
1994 Betty
1997 Aftertaste
 

- Membre : Battles

HELMET - Betty (1994)
Par NOSFERATU le 26 Novembre 2017          Consultée 1592 fois

D’abord la pochette, qui m’avait intrigué à l’époque. Ainsi, HELMET cassait une nouvelle fois les règles avec cette jeune femme souriante portant un panier, une première accroche visuelle à la fois bucolique et « vintage »… Un contraste évidemment avec le contenu du disque, quoique qu’on ait pu dire sur le sujet, hautement inflammatoire. Ne vous attendez pas, par conséquent, à un virage folk de la part du quatuor le plus révolutionnaire du rock dur de ces trente dernières années. Sauf, que déjà, les grincheux, les intégristes de l’underground criaient, je m’en rappelle, à la traîtrise, à la compromission. HELMET n’était plus HELMET, ils ne reconnaissaient plus ce cri bruitiste originel inauguré par l’incandescent « strap it on » durant la glorieuse époque du label fracassé qu’était le mythique « Amphetamine reptile ». Oh c’est sur, on préférera nous aussi cette période …

Sauf que ces derniers n’ont jamais compris qu’HELMET brisait les dogmes, tiens une attitude bien punk là…Certes, depuis « in the meantime », le gang à Hamilton est sur les majors. Et alors ? HELMET a-t-il pour autant vendu son âme au Diable, ou plutôt au veau d’or ? La période voit alors toutes les grosses firmes discographiques chercher en effet le nouveau NIRVANA, en gros, tout ce qui suit scrupuleusement la recette, tant ressassée, dès 1994, « quiet/loud ». Là ou des PEARL JAM se complaisent allègrement dans un « classic rock » très inoffensif, (avec quand mème des anciens GREENRIVER, faut-il le rappeler ?), HELMET va continuer son bonhomme de chemin, entre bruitisme et innovation. Etre tout simplement soit même. A la première écoute, il est clair, que ce coté « grungy pop » apparait ici et là, ce qui est loin d’être désagréable.

HELMET s’approprie la recette citée plus haut pour en faire quelque chose de totalement unique. Pas de refrains fédérateurs à la « smells like teen spirit » par contre sur ce disque… Pour preuve ces « Wilma’s rainbow », « clean », où Hamilton tente un chant plutôt clair qui lui va comme un gant. Certains titres lorgneraient presque vers DINOSAUR JR, le coté lymphatique en moins. Mais cette démarche « commerciale » s’illustre surtout sur l’impeccable « milquetoast » qui sera sur la bande son du film pour ados gothico-grungeux « The Crow », avec sa redoutable intro à la gratte. Ce fameux petit « hit »dépote avec ses vocaux psychédéliques et son imparable refrain. A la réécoute, on jurerait entendre quasiment du AC/DC gavé à l’énergie du hardcore. Mais même avec cette facette plus acceptable, nos « metalleux » aux cheveux courts jettent dans leurs compositions un soupçon de folie qui fait la différence avec leurs concurrents contemporains. En témoigne la fin ultra noisy de « Wilma ‘s Rainbow ».

Sinon, de la déjante métallique, il y en a, mon pote bruitiste …Sur « i know », la batterie de John Stanier est d’une précision chirurgicale et les hurlements rappellent la période bénie de « strap it on ». Le son de « tic », bien compact, est dans la droite lignée du précédent opus, « in the meantime ». En gros la rencontre de la no wave d’un MARS et du power métal d’un METALLICA. « Rollo » est plus typé noise rock au niveau du refrain. « Street crab » possède une rythmique pachidermique doublée de hurlements perdus dans la fournaise à faire passer le thrash métal pour du rock A.O.R. Les riffs de « vaccination » sont joués d’une façon toute industrielle avec un final très bruyant. Ceux de « speedchless » incarnent une robustesse définitive, du genre, pendant une seconde, çà s’arrète puis çà repart, çà s’arrète puis çà repart… Et à chaque fois, on en redemande même si on commence à connaitre cette formule par cœur. Tout ce qu’un RAMMSTEIN, par la suite, avec toutes ses machines, ne saura jamais faire…

Hamilton expérimente aussi comme peut l’illustrer le « biscuits for smut » qui résonne comme du BARKMARKET avec ses vocaux psychédéliques et ses guitares déglingués sans jouer sur la grosse saturation. De même, « beautiful love » avec son introduction solo jazzy à la guitare (presque du DJANGO REINHART !) qui part en sucette par la suite. Les trips de« the silver hawaienn » et de « sam hell » louchent carrément vers le swamp rock du magistral TOM WAITS. A la différence de d’autres combos qui se plantent ou se compromettent commercialement, les morceaux proposés sont donc en symbiose, mélodie et excès sonique allant miraculeusement de pair. L’album peut ainsi autant sensiibiliser le fan d’indie rock que le hardcoreux de base ou l’initié avide d’avant gardisme. Varié, brutal et paradoxalement mélodique, « Betty » détient ainsi tous les atours pour séduire les auditeurs les plus ouverts d’esprit.

Elle est mimi la gamine sur la pochette, non ?

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   NOSFERATU

 
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- Henry Bogdan (basse)
- Rob Echeverria (guitare)
- Page Hamilton (vocaux, guitare)
- John Stanier (batterie)


- wilma's Rainbow
- i Know
- biscuits For Smut
- milquetoast
- tic
- rollo
- street Crab
- clean
- vaccination
- beautiful Love
- speechless
- the Silver Hawaiian
- overrated
- sam Hell



             



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