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ECHO AND THE BUNNYMEN - Reverberation (1990)
Par SEIJITSU le 20 Décembre 2017          Consultée 1565 fois

La transition est brutale. En quelques années, ECHO AND THE BUNNYMEN est passé du statut de groupe majeur des sphères post-punk/alternatives durant les années 1980 à celui de ringard absolu. Seulement, il s’est passé beaucoup de choses en trois ans. L’envol de Ian McCulloch vers une carrière solo (son Candleland paru en 1989) et le décès du batteur Pete de Freitas lors d’un accident de moto. Oui, rien que ça, ils ont perdu deux de leurs membres les plus importants la même année. Les pronostics sont alors limpides : la séparation est, vraisemblablement, proche.

C’était sans compter sur la ténacité du guitariste Will Sergeant. Pas découragé, le bonhomme se met en quête du remplaçant d’une des plus grandes voix des 80s. Une tâche s’avérant extrêmement compliquée, surtout que sa volonté est de ne pas choisir un clone du Mac. Les chanteuses de B-52's furent approchées, sans succès. Le choix se porte donc sur Noel Burke.

Euh, qui ? Le vocaliste de ST. VITUS DANCE.

Quoi ? Oui, personne ne les connaît, mais peu importe. Sergeant est persuadé que sa voix sera parfaite dans le son des BUNNYMEN après avoir écouté le skeud de son groupe. Ah ça, c’est sûr qu’elle ne dépareille pas par rapport à celle de McCulloch puisqu’elle en est proche. Ce qui va complétement à l’encontre de sa première déclaration ! Ce n’est pas grave, ce n’est que la première marrade qu’on aura l’occasion de se taper sur le dos des Lapinous.

En fait, la surprise autour de ce sixième et inespéré album est ailleurs. Elle est dans la musique. Leur précédente sortie laissait entendre que le gang délaissait le post-punk pour se diriger vers une musique plus classique et pop-rock. Reverberation le confirme tout en retrouvant plus d’inventivité. Stylistiquement, il s’agit de britpop psychédélique. Oui, en 1990. Néanmoins c’est normal, la formation en est un de ses plus gros inspirateurs. Donc qu’elle s’approprie cette musique tournée vers un passé pop et le rock alternatif est cohérent.

Malheureusement, les critiques et le public se désintéressent complétement de leur destinée. Ils sont en plus obnubilés par une époque proposant bon nombre de bandes excitantes. La révolte grunge et la révolution shoegaze se profilent à l’horizon. La folie baggy et acid house enivre les sens. Il devient alors évident que lorsqu’on a du PIXIES et du STONE ROSES plein les oreilles, il est difficile d’aller voir ailleurs.

On ne va pas se mentir, Reverberation ne fait pas le poids face à ces monuments, mais si on accepte ses défauts, on y découvrira un groupe dont le talent mélodique demeure fort. Car ce qui le rend plus intéressant que leur opus précédent, ce n’est pas uniquement ce son hybride entre pop psyché et post-punk (on croirait même entendre du baggy sur « Enlighten Me »), c’est son songwriting. Plus mémorable, plus envoûtant et plus direct. Quoiqu’en disent certains, Noel Burke est un chanteur très convaincant. S’il ne possède pas le charisme du Mac de Liverpool, sa voix est agréable pour les cages à miel. Son côté chanteur de seconde zone ne gâchant pas ces compositions féériques et entêtantes.
« Gone, Gone, Gone », « Cut and Dried » et « Devilment » sont des exemples des réussites peuplant ce disque mal aimé. Toutefois, le plus étonnant est peut-être cette conclusion qu’est « False Goodbyes ». Un de ces moments parvenant à nous faire oublier que Ian McCulloch fut la voix de cette formation.

Malgré ses orchestrations plus ambitieuses qu’auparavant (très BEATLES dans l’âme, ce qui n’est guère surprenant quand on sait qu’un de leurs anciens ingénieurs du son fut le producteur de ce disque), les compositions n’ont plus le souffle rythmique des premiers faits d’arme. C’est d’ailleurs ce qui empêchera le groupe de réitérer ses anciens exploits en dépit de son sens de la mélodie. Parce que même si beaucoup de fans du Mac affirment régulièrement le contraire (souvent par snobisme ou par ignorance), Reverberation présage toute la future discographie post-split de ECHO AND THE BUNNYMEN. Ce qui est logique quand on est au courant qu’il s’agit d’un des albums les plus appréciables de l’après Ocean Rain.

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   SEIJITSU

 
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- Noel Burke (chant, guitare, piano)
- Will Sergeant (guitare, autoharp)
- Les Pattinson (basse)
- Jake Brockman (mellotron, farfisa)
- Damon Reece (batterie, percussion)
- Shanker Ganguly (invité, harmonium)
- Punita Gupta (invitée,sitar)
- John Leach (invité,dulcimer)
- John Mayer (invité,tambura)
- Adam Peters (invité,violoncelle, piano)
- Esmail Sheikh (invité, dholak)
- Gurdev Singh (invité, tar shahanai)


1. Gone, Gone, Gone
2. Enlighten Me
3. Cut And Dried
4. King Of Your Castle
5. Devilment
6. Thick Skinned World
7. Freaks Dwell
8. Senseless
9. Flaming Red
10. False Goodbyes



             



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