Recherche avancée       Liste groupes



      
SOUL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


The FLAMINGOS - The Sound Of The Flamingos (1963)
Par LE KINGBEE le 28 Décembre 2017          Consultée 1119 fois

Nous sommes en 1963 et les FLAMINGOS survolent les sixties comme ils ont fini les fifties. La formation se produit dans de grosses salles, à l’Apollo, au Copa Club de Newport et joue en première partie des plus grosses têtes d’affiches du moment. Mais contrairement aux flamants roses, espèce grégaire s’accommodant très bien de la vie en groupe, nos Flamingos connaissent des dissensions, certains membres ont des envies d’ailleurs.
Après avoir gravé « Flamingo Favorites » et « Requestfully Yours », deux guimauves pour End Records, le groupe voit le départ de trois de ses membres. En 1963, si le groupe se produit toujours autant, traversant le pays de long en large lors de tournées harassantes, il n’a enregistré que deux modestes singles qui ne rentrent pas dans les classements. Pour George Goldner, il est temps de rapatrier la formation en studio pour tenter de récupérer quelques billes. Cette fois-ci, Goldner entame une collaboration avec Henry Glover, un songwriter réputé et ancien de la maison King. Mais les deux producteurs persistent à engluer nos oiseaux dans un marécage plein de mélasse hyper sucrée. Si les Flamingos parviennent encore à faire illusion sur scène auprès d’un public noir aussi fan que vieillissant, sur disque c’est autre chose. Et puis, il faut faire face aux départs de Tommy Hunt, Nate Nelson et Terry Johnson qui ont claqué la porte en avril 61.

Les deux producteurs optent pour douze titres hyper caramélisés dont les versions originales n’ont pas marché. Mais au moins elles n’ont pas dû coûter trop cher. En ouverture, « Too Soon To Know », une mièvrerie du countryman Don Gibson, annonce la couleur, de la violonade bourrée de chœurs avec une orchestration larmoyante. Le groupe poursuit sur la même voie avec « Flame Of Love » refourgué par Eugene Roland Satriano, un ancien auteur du label Parrot qui n’a jamais connu de succès. Afin de flirter avec leur reprise de « Besame Mucho », les Flamingos délivrent « The Sinner (El Pecador) » à la connotation hispanique. On peut se demander par quel biais Eugene Satriano a réussi à leur recoller deux autres purges comme « I’m Coming Home » et « My Lovely One », deux chansons dont il n’y a rien à tirer.
On ne compte plus les versions de « Ol’ Man River », titre popularisé par Paul Robeson dès 1930. Et bien, plus de trente ans après, nos oiseaux ne font pas mieux que SINATRA ou Bing Crosby, transformant ce negro spiritual en guimauve made in Broadway. On est loin ici de l’intensité impulsée par Lou Rawls dans sa version de 1963 ou du dramatisme de Kevin Coyne dans une interprétation datant de 1976. « You’re Mine », hit mineur de Danny Overbea pour Checker, est gorgé de violonades qui aboutissent à une totale indigestion, et les harmonies vocales ne parviennent pas à sauver le morceau, ne serait-ce que quelques secondes. L’album se poursuit lamentablement avec « I Know Better », une ballade du chanteur Bill Nash, l’un des plus gros raseurs du monde de la Country. Standard de la romance jazzy, « Moonlight In Vermont » a connu une ribambelle de versions dans le domaine du Jazz, de la Soul et de la variété, il ne fallait donc guère trop espérer malgré un petit passage de guitare qui parvient à nous faire ouvrir un œil le temps de brèves secondes. Les versions des Coasters ou de Brook Benton gravées deux ans avant nous semblent un ton au-dessus. C’est bien simple, mais « Une Ville Endormie », adaptation de Mathé Altery, une soprano française voguant entre l’opérette et le Yéyé qui a réussi à décrocher la Légion d’Honneur, mazette, nous semble du même tonneau.
On se dit qu’avec « Danny Boy », une ballade anglaise du début XXème, l’album va enfin nous offrir un feu d’artifice, mais nenni; la version est ampoulée par un saxophone genre Prisunic et une fournée de violons pour deux tiers d’instrumental. On est loin de la version d’Elvis et pour tout dire Diane KRALL et les CHIEFTAINS nous en livraient une interprétation nettement plus enjouée.

A vrai dire, à moins d’être membre de la famille de l’un des chanteurs ou malentendant, il n’y a rien à sauver de cette guimauve aussi flasque que visqueuse. On peut s’étonner que les producteurs n’aient pas confié leurs poulains à une équipe d’auteurs-compositeurs plus conséquente, sans parler de l’orchestration et des arrangements indigents. Un disque qui sonne un peu comme un chant du cygne, un comble quand on s’appelle les Flamingos.

Contrairement à ce qu’annonce la plupart des sites ou des encyclopédies, ce disque est sorti en 1963, ce qui ne change pas grand-chose au problème. Le ténor Doug McClure n’a aucun lien, si ce n’est son homonymie, avec l’acteur jouant entre autres dans « Le Vent de la Plaine » ou la série TV « Le Virginien ».

A lire aussi en SOUL par LE KINGBEE :


Otis REDDING
The Dock Of The Bay (1968)
Un incontournable posthume de Soul sixties.




DEDICATED MEN OF ZION
Devil Don't Like It (2022)
Retour vers le gospel soul 70's


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Zeke Carey (chant)
- Jake Carey (chant)
- Paul Wilson (chant)
- Eddie Williams (chant)
- Doug Mcclure (chant)
- Alan Fontaine (guitare)
- Billy Clarke (chant, batterie)
- Julien Vaught (saxophone)


1. Too Soon To Know.
2. Flame Of Love.
3. The Sinner (el Pecador).
4. I'm Coming Home.
5. (when You're Young And) Only Seventeen.
6. Ol' Man River.
7. You're Mine.
8. My Lovely One.
9. I Know Better.
10. Moonlight In Vermont.
11. Without His Love.
12. Danny Boy.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod