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1957 The Coasters
1960 One By One

The COASTERS - The Coasters (1957)
Par LE KINGBEE le 11 Janvier 2018          Consultée 1001 fois

Durant les années 50, une flopée d’ensembles vocaux voguant entre Gospel, R&B, Doo-Wop, vont se multiplier comme des champignons. Parmi tous ces groupes vocaux, certains connaîtront une longue carrière à l’image des PLATTERS, du Golden Jazz Quartet ou des DRIFTERS. Les COASTERS, eux, auront une carrière bien plus courte, bien que l’ensemble ait enregistré de 1956 à 1973. La formation intègrera par la suite les circuits rétro et celui des casinos privilégiant une clientèle nostalgique. En 2001, à l’occasion d’un concert-réunion, le groupe (il ne restait alors que Carl Gardner de la formation d’origine) enregistrait un Live au Palace d’Auburn Hills (Detroit), l’antre de l’équipe des Pistons. Mais contrairement à leurs innombrables concurrents, les COASTERS se retrouvèrent rattachés au Rock n Roll, leur intronisation en 1987 au Rock & Roll of Fame n’y étant pas étrangère.

Mais en réalité, le parcours des COASTERS débute bien avant, sur les cendres des ROBINS, autre grand ensemble californien ayant débuté dès 1949. Lorsque les Robins atterrissent chez Spark, label éphémère des producteurs Leiber et Stoller, bientôt racheté par la firme Atlantic, certains membres des Robins refusant de signer chez Atco, filiale d’Atlantic, le groupe se dispatche alors en deux parties distinctes : d’un coté Carl Gardner et Bobby Nunn fondent les COASTERS en compagnie de trois nouveaux compagnons de route le baryton Billy Guy, le second ténor Leon Hugues et le guitariste Adolf Jacobs, tandis que Grady Chapman et H.B. Barnum tentent leur chance chez Whippet Records, filiale de GNP, tentant ainsi de continuer l’aventure des Robins. Ce premier disque sans titre des Coasters sort en 1957. L’album regroupe 14 titres issus de 5 sessions s’étalant entre mars 1954 et février 1957, 11 titres feront l’objet d’une publication en singles via les labels Spark et Atco.

Un an avant de lancer leur plus grosse bombe avec le hit « Yakety Yak », les COASTERS s’illustraient avec « Searchin’ », titre aux confins du R&B et du Black Rock n Roll. Le morceau connaitra au fil des années diverses relectures (The Spencer Davis Group, Otis Blackwell, Southside Johnny nous semblent les plus innovantes) et sera adapté en français par les Pingouins, groupe de Dominique Blanc-Francart. Avec l’humoristique « One Kiss Led To Another » l’ensemble parvient à conjuguer R&B, Doo-Wop et une pointe d’Hillbilly. A cette période, « Brazil », œuvre de Ary Barroso et seul titre à échapper à la plume du duo Leiber/Stoller, connaissait son pic de forme et devenait quasiment incontournable; la version des COASTERS n’est probablement pas plus mauvaise qu’une autre, mais il en faut plus pour nous faire danser la samba et sortir de l’ornière.

« Smokey Joe’s Café », future reprise de Buddy Holly déterrée de ses archives en 1968, est un fait un morceau chanté par les Robins figurant sur le single Spark 122, avec Grady Chapman en lead tenor. Cet emprunt n’est pas le seul : « Wrap It Up », « Loop De Loop Mambo », « One Kiss », « I Must Be Dreamin’ », « Framed » et « Riot In Cell Block #9 » sont eux aussi issus du répertoire des Robins. Alors y a-t-il tromperie sur la marchandise? Bein même si les titres ont été produits par les deux mêmes bonhommes, que la moitié des chanteurs appartenait à l’un et l’autre groupe, on peut tout de même se dire qu’il y a là une entourloupe, les maisons de disques n’étaient pas toujours très regardantes avec les artistes afro-américains. Pour plus de précision, on retrouve ces sept chansons sur une compilation consacrée aux Robins sous l’appellation « I Must Be Dreamin’» publiée en 2007 par le label catalan El Toro Records.

Revenons à nos oiseaux : Plusieurs titres chevauchent entre R&B et Doo-Wop : « Turtle Dovin’ », « Wrap It Up » (titre homonyme à celui d’Isaac Hayes popularisé par le duo SAM & DAVE et les Fabulous Thunderbirds), « Young Blood » (future reprise de Joan BAEZ, BAD COMPANY, The BAND), « One Kiss ». Petite touche exotique avec « Loop De Loop Mambo » titre oscillant entre le cojunto cubain, le mambo et le R&B, pas extra mais efficace pour faire danser les gens. Idem en pire avec « Lola » (titre homonyme à la pépite des KINKS) qui renvoie vers un mambo à la Perry COMO. C’est simple Dario Moreno faisait ça en mieux dans une veine plus festive.
La formation prend une dimension plus rockandrollienne avec « Riot In Cell Block # 9 », les textes nous parlant d’une émeute dans un pénitencier étouffée par la force. Ce standard sera repris en Rock et en Blues par divers groupes (Johnny CASH, Johnny WINTER, GRATEFUL DEAD et Dr. FEELGOOD). Autre démarque vers le rockin’ blues avec « I Must Be Dreamin’ », titre dans lequel la guitare semble prendre feu. Troisième bon coup de pioche avec « Framed », un second rockin’ blues aussi revigorant que tenace. Repris entre autre par Jerry REED, CANNED HEAT et Ritchie VALENS, le morceau servira de bande son au film « La Bamba » via LOS LOBOS.

Le disque se termine avec l’un des plus gros succès du groupe, « Down In Mexico » que la formation fit grimper sur la 8ème marche des charts R&B durant le printemps 56. Ce pur R&B nappé d’un saupoudrage Tex Mex à la limite de la parodie imprégné de Spaghetti Rock connaîtra un second souffle grâce à Hollywood, le morceau figurant aux bande son des films « Boulevard De La Mort » et « Very Bad Trip 3 ». L’histoire de cette gargote mexicaine inspirera plus d’un interprète : Ella Mae Morse, Simon Stokes & The Nighthawks jusqu’aux versions Live de LITTLE BOB STORY et ZZ TOP. De nombreux amateurs resteront attachés à la version d’origine, sans qu’on puisse y déceler une once de nostalgie.

Soixante pile après sa sortie, ce premier jet des COASTERS est encore d’actualité, même si une moitié du disque peut paraître aujourd’hui comme obsolète. Cette formation est parvenue à s’engouffrer dans la brèche Rock n Roll tout en maintenant son répertoire dans les domaines du R&B et du Doo-Wop. Aujourd’hui la formation existe toujours avec de nouveaux chanteurs et musiciens. Carl Gardner Jr. a repris les rennes du groupe suite à la retraite de son paternel en 2005. De la formation d’origine,seul Leon Hughes est toujours en vie. Note réelle 2,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Carl Gardner (chant)
- Bobby Nunn (chant)
- Leon Hughes (chant 1-2-3-4-8-12-14)
- Grady Chapman (chant 5-6-7, chœurs 8-10-11-13)
- 'ty' Terrell Leonard (chant 5-9-10-11-13)
- Billy Richard (chant 5-6-7-9-10-11-13)
- Roy Richard (chant 5-6-7-9-10-11-13)
- Billy Guy (chant 1-8-12)
- Obe 'young' Jessie (chœurs 1-8-12)
- Richard Berry (choeurs 7)
- Adolf Jacob (guitare)
- Barney Kessel (guitare)
- Albert 'sonny' Forrest (guitare 6-7-9-10-11-13)
- Mike Stoller (piano 2-3-4-5-6-7-9-11-13-14)
- John 'jesse' Sailes (batterie 2-3-4-5-6-7-9-10-11-13-14)
- Abe Stoller (batterie 1-8-12)
- Gil Bernal (saxophone 2-4-11-14)
- Plas Johnson (saxophone 11)
- Chico Guerrero (congas 1-2-3-4-8-12-14)
- Joe Oliveira (percussions 1-8-12)


1. Searchin'.
2. One Kiss Led To Another.
3. Brazil.
4. Turtle Dovin'.
5. Smokey Joe's Cafe.
6. Wrap It Up.
7. Riot In Cell Block Number Nine.
8. Young Blood.
9. Loop De Loop Mambo.
10. One Kiss.
11. I Must Be Dreamin'.
12. Lola.
13. Framed.
14. Down In Mexico.



             



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