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1957 The Coasters
1960 One By One

The COASTERS - One By One (1960)
Par LE KINGBEE le 28 Janvier 2018          Consultée 838 fois

Ce disque provient de deux sessions enregistrées les 13 et 15 juin 1960 dans les studios new-yorkais d’Atlantic Records. L’ensemble a encore subi des changements de line-up et si le duo de producteurs Leiber/Stoller est encore aux manettes, cela fait un an que le groupe n’a pas rentré un titre dans les charts. Les numéros 1 dans les charts R&B (« Poison Ivy », « Searchin’ » et surtout « Yakety Yak ») semblent bien loin. D’ailleurs, le groupe n'a jamais plus connu la joie de monter sur la plus haute marche du Billboard.
Leiber et Stoller, bien conscients que la roue semble sur le point de tourner, décident de changer de formule en orientant le répertoire sur des reprises variées destinées à toucher un public plus large. En regardant de près cette liste de 12 titres, on peut se dire que nos deux producteurs ont pioché large.

Le disque part sur de mauvais rails dès le départ avec « But Beautiful », une soupe jazzy du tandem Johnny Burke/ Jimmy Van Heusen, deux auteurs spécialisés dans la balade pour crooner. Certes, l’interprétation des Coasters vaut largement celles de Bing Crosby, Nat King Cole ou Brook Benton, mais on a l’impression qu’il faut déjà sortir les paquets d’antimite. En clair, on fait du neuf avec du vieux. Le second titre, « Satin Doll » dévoile explicitement vers quel auditoire veulent taper les deux producteurs, celui du Jazz mainstream. Les arrangements sont plus travaillés, la voix de tête et les harmonies vocales se montrent à leur avantage, mais il n’y a pas de quoi crier au génie avec cette reprise du standard de Duke Ellington. On préfère la version pourtant instrumentale du Wes Montgomery Trio. On se dit que les Coasters vont enfin se bouger au troisième titre, mais « Gee baby, Ain’t I Good To You » ne permet aucune envolée. On fait encore avec du vieux sur ce titre datant de la Prohibition. C’est mou du genou et l’orchestration ne parvient pas à rivaliser avec la version du duo Louis Armstrong/ Ella Fitzgerald popularisée trois ans plus tôt.

Ces trois premiers titres résument à eux seuls le contenu d’un disque dans lequel tout s’enchaîne dans une seule direction, celle du Jazz Croonin’. « Autumn Leaves », adaptation de Johnny Mercer des « Feuilles Mortes », hit intemporel de Prévert et Joseph Kosma, n’échappe pas à la règle. Curieusement, « You’d Be So Nice To Come Home To », reprise d’un titre d’avant-guerre de Cole Porter, parvient à nous faire ouvrir un œil par le biais d’un vibraphone et de la voix de Carl Gardner.

Les autres titres s’enchaînent inexorablement à une cadence similaire : « Moonlight In Vermont », une guimauve reprise trois ans auparavant par Sinatra, n’a jamais déchaîné les passions. « Moonglow », vieux titre des années 30 remis au goût du jour via le film « Picnic » (William Holden, Kim Novak), est du même tonneau et fait triste figure à côté de la future reprise d’Esther Phillips. Impression identique avec « Easy Living », titre toujours aussi vieillot. Si vous êtes à la recherche d’un titre passé de mode ou usé jusqu’à la corde, « The Way You Look Tonight », gravé au milieu des années 30 par Fred Astaire et Guy Lombardo, devrait vous combler. Rassurez-vous, Ben l’Oncle Soul ne fera guère mieux dans son dernier opus.
Si vous êtes amateurs de titres linéaires, les trois derniers ne devraient pas vous heurter. « Don’t Get Around Much Anymore », standard de Duke Ellington, s’inscrit dans les nombreuses reprises du morceau. Hormis les interprétations d’Etta James ou de Little Anthony, ce standard n’a jamais fait revenir un macchabée d’entre les morts et on peut se demander si son incorporation n’est pas ironique quant à son titre. Lee Coasters nous endorment définitivement avec « Willow Weep For Me », une ballade jazzy, mais n’enfonçons pas le clou plus qu’il ne faut. La plupart des artistes ayant repris ce standard s’y sont cassé les dents. La chanteuse anglaise Carmel en délivrait pourtant une version rafraichissante et pleine de fantaisie. N’enterrons pas les Coasters sur ce titre, chez nous l’acteur chanteur suédois Bob Asklof, une découverte de Juliette Gréco, fera bien pire avec son adaptation « Pour Toi Mon Amour ».
Le disque s’achève sur un standard aussi vieux que Mathusalem avec « On The Sunny Side Of The Street » dans une version qui ne devrait pas se faire lever la foule. On peut certes toujours se dire que cette version n’est pas la pire. Chez nous, l’inoxydable Line Renaud en délivrait l’adaptation « Les Plus Jolies Choses De La vie », un morceau pas joli-joli et dont la Nation ne sortira pas grandie.

Vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, ce second disque des Coasters ne vaut pas un clou. Les producteurs et Atco Records se sont évertués à confondre les Coasters avec Sinatra, Bing Crosby et autres crooners d’un temps révolu. Les arrangements de Stan Applebaum sonnent d’un autre temps et se rapprochent plus d’un fond sonore pour ascenseur ou supermarché.
Pourtant les Coasters avaient de la gueule avec leurs beaux complets. Reste à savoir si Carl Gardner porteur d’un élégant parapluie prévoyait une telle douche ? Un disque terriblement démodé qui ne vaut aujourd’hui guère plus d’un 1,5 et encore !


Ce disque a fait l’objet d’une réédition CD en 1997 via le label Sequel Records avec 13 titres bonus issus d’enregistrements postérieurs. Je n’ai pas eu le courage d’aller à sa découverte. Entre le premier disque éponyme et celui-ci, Atco a publié en 1959 « The Coasters Greatest Hits » (Atco 33-111), album faisant office de compilation.

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   LE KINGBEE

 
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- Carl Gardner (chant, chœurs)
- Cornell Gunter (chant, chœurs)
- Will 'dub' Jones (chant, chœurs)
- Billy Guy (chant, chœurs)
- Alan Hanlon (guitare)
- Artie Ryerson (guitare)
- Sonny Forriest (guitare)
- George Duvivier (basse)
- Don Lamond (batterie)
- Ellis Larkins (piano)
- Phil Kraus (vibraphone, percussions)


1. But Beautiful.
2. Satin Doll.
3. Gee Baby Ain't I Good To You.
4. Autumn Leaves 3:54
5. You'd Be So Nice To Come Home To.
6. Moonlight In Vermont.
7. Moonglow.
8. Easy Living.
9. The Way You Look Tonight.
10. Don't Get Around Much Anymore.
11. Willow Weep For Me.
12. On The Sunny Side Of The Street.



             



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