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MOON MULLICAN - Mister Honky Tonk Man (1967)
Par LE KINGBEE le 3 Mars 2018          Consultée 783 fois

Au milieu de l’année 66, Moon MULLICAN participe à sa dernière session au cours de laquelle le pianiste enregistre pas moins de 24 titres au Spar Recording Studio de Nashville. La moitié d'entre eux apparaissent la même année dans l’album « I’ll Sail My Ship Alone » sous la bannière de Sterling Records.
L’année suivante sera des plus brèves pour Mullican, le 1er janvier le bonhomme passant l’arme à gauche, victime d’une crise cardiaque, usé par des concerts donnés aux quatre coins du territoire, aussi bien dans le circuit des bars que des festivals Country ou Rock.
Suite au décès de cette icône du Hillbilly Boogie Piano, William Beasley décide de rendre un ultime hommage en publiant un disque posthume. Afin de différencier ce disque du précédent, le producteur le publie sous l’étiquette Spar Records, label dont il détient les rennes.

Dans son souci de rendre un ultime hommage au pianiste et accessoirement de remplir son tiroir caisse à peu de frais, Beasley choisit de publier les 12 titres restants, une sorte de fond de tiroir il faut bien l’avouer. Dans le meilleur des cas, il demeure probable qu’Eunice, l’épouse du pianiste, n’ait eu droit en guise de royalties qu’à un bouquet de fleurs et à une lettre de condoléances ou de remerciements.

Si on considère que Beasley a incorporé les meilleurs titres de la session dans l’album précédent, ce qui frappe d’entrée, c’est la tristesse de certains morceaux, comme si la routine s’était installée. On peut se dire aussi que Moon était déjà bien fatigué durant l’été 66.
Pour trouver un titre au disque, William Beasley ne s’est pas cassé le bonichon, il se sert du premier morceau de l’album « Mr. Honky Tonk », un Honky Tonk festif comme son nom peut l’indiquer bien dans le répertoire de Johnny Horton avant que celui-ci ne durcisse son jeu. Le pianiste délivre d’autres Honky Tonk souvent bien mollassons : « Man In The Moon », « I’m Just One Tear Away », « I Really Know What Lonesome Can Do », « In The Blue Of The Night » ou bien encore « Old Pals Are The Best Pals ». Si le pianiste incorpore quelques textes humoristiques et caustiques, il n’y a pas de quoi attraper un lumbago, à vrai dire on est plus prês de verser une larme dans sa pinte de bière, l’une des conséquences et but avoué du Honky Tonk me direz-vous.
Contrairement au disque précédent, Mullican ne reprend qu’un seul de ses anciens titres, le « Worried Man », œuvre de Ted Daffan et du Gouverneur Jimmie Davis, qu’il avait enregistré dès 1938 secondé par les Texas Wanderers de Cliff Bruner. Le titre a connu moult reprises (Ray Charles, George Jones, Ivory Joe Hunter, ou Wanda Jackson) et l’interprétation de Mullican vaut bien les précitées, le pianiste étant bien aidé par le jeu de guitare bluesy de Mac Gayden.
Autre petite curiosité, le vétéran apporte une sonorité Teens Rock à « Live And Let Live » un vieux titre des années 40 du duo Wiley and Gene. Si le morceau a été repris par Carl Smith ou Bill Monroe & The Blue Grass Boys, on peut supposer que Moon rend ici hommage à Wiley Walker décédé peu de temps avant la session.

Fort heureusement, le pianiste accélère le tempo sur de rares pistes : « I Ain’t No Beatle » (But I Want To Hold Your Hand) s’annonce comme un vrai Rock' n' Roll gorgé d’humour et démontre que le pianiste n’est pas insensible à la Beatlemania. Autre titre plein de punch « I’m On My Way Home », un Teen Rock bourré de chœurs féminins. Le pianiste étonne aussi avec la balade « Nobody’s Darlin’ But Mine », une compo du Gouverneur Jimmie Davis accréditée par erreur à Davis Pruett (inconnu au bataillon). Vieille balade des années 30 rentrée dans l’inconscient collectif des péquenots sudistes, reprise souvent dans un pseudo style romantique à l’eau de rose (Bing Crosby, Gene Autry, Andrew Sisters ou Pat Boone), le jeu de piano contribue à influer un vent de fraîcheur, se démarquant ainsi des reprises bubble gum. On conseillera les interprétations de Jerry Williams & The Violents et Charlie Feathers pour un titre qui, bien qu’archaïque, semble être tombé dans la besace de nombreux groupes Bluegrass contemporains.

Un disque composé d’une large moitié d’Honky Tonk naviguant entre le « Pépère » et la larme à l’œil, de balades que seuls les gens du Grand Sud semblent apprécier et comprendre, et de quelques Teen Rock souvent plein d’humour. On a parfois l’impression que l’on a pressé Moon Mullican comme un citron. Toujours est-il que ce disque demeure la dernière contribution de ce formidable pianiste. On conseille aux néophytes de se pencher sur les albums King ou Starday ou via les compilations publiées par les labels Bear Family, Westside ou Ace. Une note de 2 pour cet album posthume assez rare et manquant d’éclats.

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   LE KINGBEE

 
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- Moon Mullican (chant, piano)
- Jimmy Wilkerson (guitare)
- Mac Gayden (guitare, lap steel)
- Ernie Newton (basse)
- Steve Besse (batterie)


1. Mr Honky Tonk Man.
2. I Don't Live Anymore.
3. Man In The Moon.
4. I'm Just One Tear Away.
5. Live And Let Live.
6. I Ain't No Beatle (but I Want To Hold Your Hand).
7. I Really Know What Lonesome Can Be.
8. Worried Mind.
9. Nobody's Darlin' But Mine.
10. In The Blue Of The Night.
11. Old Pal's Are The Best Pal's.
12. I'm On My Way Home.



             



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