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METAL EXTREME SYMPHO  |  STUDIO

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2015 Extinct
2017 1755
 

1994 Under The Moonspell
1995 Wolfheart
1996 Irreligious
1997 Sin/pecado
1999 The Butterfly Effect
2001 Darkness And Hope
2003 Everything Invaded
  The Antidote
2006 Memorial
2007 The Great Silver Eye
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2008 Night Eternal
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MOONSPELL - 1755 (2017)
Par BAKER le 17 Mars 2018          Consultée 2502 fois

Ah, Lisbonne ! Capitale mondiale des peignes en dorsale de morue séchée que Tata Rodriguez nous envoie en paquet fado ! Un peu plus sérieusement, Lisbonne devient aussi l'une des destinations les plus prisées des retraités, rentiers et autres start-up françaises mais-pas-tout-à-fait, une destination idyllique à en croire les intéressés. Une ville où il ferait bon vivre.

Ce qui n'a pas exactement été le cas le 1er novembre 1755. Si vous êtes fan de la série Assassin's Creed (série ô combien importante mais également ô combien inégale), vous vous souvenez peut-être de cette impressionnante introduction où vous devez vous échapper d'une ville en train d'être totalement détruite, ravagée par les flammes et les immeubles s'écroulant par dizaines. C'était Lisbonne, ce jour fatidique. Plus de 60.000 personnes décédées en l'espace de quelques heures, d'innombrables blessés et traumatisés, un pays frappé d'agonie et une capitale entière à reconstruire, y compris les bâtiments de première nécessité : hôpitaux, commissariats, écoles, et... églises ? A l'époque, Lisbonne est la capitale européenne du Catholicisme. Le 1er novembre, jour de la toussaint, est après Noel le jour religieux le plus important du pays. Le tremblement de terre a donc été perçu par certains comme un châtiment divin, preuve que dieu était en colère et qu'il fallait se montrer encore plus pieux. D'autres y ont plutôt vu le signe que dieu, ben, c'était un joli personnage de SF. Et voilà que pendant l'un des chantiers de reconstruction les plus ambitieux de l'histoire du continent, le peuple se fracture en deux clans.

La musique ? On y vient, on y vient. C'est qu'elle passerait presque au second plan derrière le travail ambitieux de MOONSPELL, un MOONSPELL métamorphosé. Pour narrer cette histoire tragique et les guerres intestines qui en ont découlé, le groupe de Fernando RIBEIRO oublie évidemment le black poisseux de ses débuts mais également le côté plus technoïde, plus expérimental, de ces dernières années, et s'avance franchement dans le territoire du metal sympho-technique, à mi-chemin de THERION et MISANTHROPE, avec quelques emprunts orchestraux au géant du genre SEPTICFLESH. Le parallèle avec MISANTHROPE est surtout valable pour le chant qui est intégralement en portugais, narration d'un évènement national oblige. Mais aussi pour le côté intense : à part le dernier titre, cet album est furieux d'un bout à l'autre ; pas forcément toujours rapide ou brutal, mais sous pression tout du long. Quand ce ne sont pas les guitares qui rugissent, c'est l'orchestre. Ou Fernando lui-même, donnant de sa personne.

L'introduction est d'ailleurs à la fois très bonne et très révélatrice : il n'y a pas un atome du groupe dans ce "Em Nome Do Medo" qui pourtant est metal dans son essence, sombre, opératique, tragique, avec les influences orientales nécessaires (le Maroc est si proche...et a subi un tsunami d'ailleurs !). Quand arrive "1755", on est déjà bien sonnés et nos Portugais se lancent alors dans un mur (NDLR : Ah ah. Mais quel humour...) du son impressionnant. La prod est claire, faite de puissance, de clarté mais aussi de violence. Et nos Lusitaniens vont dérouler le tapis rouge à une suite sans interruption de riffs violents, d'orchestrations furieuses, d'éructions vocales incarnant le feu et les flammes ("Abanao"). Si l'on excepte le titre "1 de Novembro", au chant un peu faux et qui semble trop lourd pour les épaules d'un seul habitant, c'est de la belle ouvrage, à l'intensité jamais prise en défaut. Il y a un souci cependant : la répétitivité. Aucun titre n'arrive à sortir du lot, à relancer une machine parfaitement huilée mais sur des rails droits.

Malin, MOONSPELL arrive cependant à fédérer dans la dernière partie de l'album qui parle du réel sujet, celui qui leur tient le plus à cœur, à savoir "on se foutra sur la gueule pour savoir si ton ami imaginaire porte des Pampers plus tard, en attendant faut tout réparer, debout les campeurs et haut les cœurs !". "Todos Os Santos" propose donc une seconde partie en forme de mantra, à l'énergie positive assez contagieuse, avant un dernier titre magnifique qui est l'accalmie qu'on attendait depuis si longtemps (titre qui est par ailleurs une reprise mais que le groupe arrive parfaitement à s'approprier). Il est donc facile de comprendre que certains ne puissent pas aimer ce disque, véritable concept transportant l'auditeur au beau milieu de la fin du monde, un disque dur, long malgré sa courte durée, éprouvant et ostensiblement symphonique. Mais ceux d'entre vous qui sauront faire l'effort d'écoute seront récompensés. Album important pour le groupe, album nécessaire pour son pays.

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   BAKER

 
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- Fernando Ribeiro (chant)
- Pedro Paixão (guitare, claviers)
- Ricardo Amorim
- Miguel Gaspar (batterie)
- Aires Pereira (basse)
- Paulo Bragança (chant)
- Jon Phipps (orchestrations)


1. Em Nome Do Medo
2. 1755
3. In Tremor Dei
4. Desastre
5. Abanão
6. Evento
7. 1 De Novembro
8. Ruínas
9. Todos Os Santos
10. Lanterna Dos Afogados



             



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