Troisième livrée pour les Londoniens de DJANGO DJANGO, qui creusent leur sillon assez reconnaissable de musique dansante et vocale traversée de percussions à tendance tribale.

Certains morceaux tombent dans les travers inhérents à cette volonté de faire du rythme l'élément central de leur travail (le producteur est le batteur du groupe). "In Your Beat" lasse rapidement. Trop de percussions, et un air de déjà entendu inévitable, que l'on retrouve sur "Fountains". Sur "Surface to Air" on sombre dans le très pénible. Tout hérisse le poil: ce clavier de supermarché, la boîte à rythmes moche, la voix sans âme, on appuie sur NEXT avant d'avoir donné une chance à ce machin de nous pourrir la journée. Autre écueil sur lequel ils se brisent parfois, ces choeurs très lisses peuvent convier un sentiment assez niaiseux, un peu "ravis de la crèche" insupportable, ce qui est le cas sur "Tic Tac Toe" dont même un dessin animé pour enfants ne voudrait pas.

Heureusement, parfois la sauce finit parfois par prendre, ce que le morceau-titre annonçait avec son entrée en matière pêchue, son refrain communicatif, une belle attaque de basse pendant le break... "Marble Skies" n'a pas à rougir face aux réussites du premier album.

"Beam Me Up" fait penser aux Pet Shop Boys dans une version pour cathédrales, la fameuse touche Beach Boys par-dessus rend l'ensemble original et prenant, well done! "Further" réussit également à créer un parfum planant, renforcé par le mélange avec les rythmiques. Sur "Real Gone" il est difficile de se prononcer, la partie instrumentale qui lorgne du côté de KRAFTWERK est intéressante, mais dans l'ensemble le trip psyché stroboscopique hésite trop entre dancefloor et lounge, dommage.

La vraie raison de prêter l'oreille à cet album est "Sundials", tout simplement parce qu'un piano fait son apparition, et ce petit changement dans l'instrumentation de ce groupe fait un bien fou! Enfin du neuf! Les percus ne sont pas omniprésentes, un sax vient joliment compléter le tableau en fin de parcours, un vrai morceau pop lumineux.

Un album qui accouche donc quelques morceaux sympas, mais surtout de nombreux moments sans intérêt et redondants... Tout cela manque de chair, d'incarnation.