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FOLK-ROCK, DREAM POP  |  STUDIO

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2008 Fleet Foxes
2011 1 Helplessness Blues
2017 Crack-Up
 

- Style + Membre : Poor Moon

FLEET FOXES - Fleet Foxes (2008)
Par COWBOY BEBOP le 5 Mai 2018          Consultée 1828 fois

L'atmosphère qui se dégage de cet album inaugural est sans doute due, du moins en partie, à la peinture de Brueghel l'Ancien qui en orne la jaquette. Les amateurs éclairés auront reconnu ce style de composition si caractéristique, typique des premiers tableaux du Flamand : le fourmillement des saynètes représente à merveille la structure de cet album, construit comme un recueil de miniatures sonores, chacune bien distincte de la précédente mais formant ensemble un tout cohérent. Néanmoins, plutôt que « Les Proverbes flamands », peut-être qu'un tableau de la série des « Mois », dépeignant les activités agrestes saison après saison, eût été plus approprié : car s'il y a bien un adjectif qui peut qualifier parfaitement l'ambiance de ce premier album, c'est « pastoral ». Que ce soit par leurs paroles champêtres, par la simplicité de leurs mélodies répétitives ou encore par la place qu'elles laissent aux chœurs, toutes les chansons exsudent une aura bucolique, dépeignant à grands traits naïfs une sorte de « locus amoenus » suspendu hors du temps — une impression renforcée par la réverbération qui baigne toutes les chansons, comme si les musiciens jouaient sous une immense voûte végétale.

Certes, reproduire une musique d'inspiration moyenâgeuse (même si, en réalité, on sait peu de choses sur la musique de cette époque) avec des instruments modernes n'est pas nouvelle. L'exemple le plus brillant du genre est évidemment STEELEYE SPAN, mais on pourrait tout aussi bien citer la plupart des grands représentants du revival folk britannique, tels FAIRPORT CONVENTION ou PENTANGLE. Les FLEET FOXES sont d'ailleurs plus proches de ces derniers puisqu'on ne trouve que peu de traces chez eux d'un quelconque style « moyenâgeux » : il s'agit en réalité d'une alchimie entre folk new-age et pop-rock rêveuse, le tout catalysé par quelques cristaux de folk-rock progressif — le morcellement de l'album en une série de courtes vignettes musicales n'étant pas sans rappeler la démarche d'un CAMEL sur The Snow Goose.

L'album s'ouvre au point du jour avec « Sun It Rises », une ode célébrant « l'heure où blanchit la campagne » par des chœurs naïfs, avant de s'élever progressivement, entraînée par la voix de Robin Pecknold. On y trouve déjà tous les ingrédients de l'album : des paroles simples, volontairement naïves ; une alternance entre chœurs et passages instrumentaux ; et des mélodies rustiques mais extrêmement entraînantes. Poussant la simplicité des paroles un cran plus loin, « Quiet Houses » a des allures d'hymne païen — et certains morceaux se passent d'ailleurs complètement de paroles, comme le superbe instrumental « Heard Them Stirring ». Les meilleures chansons restent celles où le groupe change d'avis au milieu pour partir dans une direction inattendue. L'églogue rythmée « Ragged Wood » en est le parfait exemple, mais la plupart des morceaux sont construits comme un assemblage de pierres d'apparence disparate, reposant pourtant parfaitement les unes sur les autres, à l'image d'une voûte romane. Le groupe est particulièrement habile à jongler entre moments calmes et envolées élégiaques, comme le démontrent brillamment « Your Protector » et « White Winter Hymnal ». L'équilibre idéal entre voix, silence et instruments donne une véritable ampleur aux compositions, une respiration unique qui sera malheureusement perdue dans l'album suivant. Dommage par contre que certaines chansons ne soient pas plus développées : la plupart sont assez courtes, et certaines font à peine plus de deux minutes. On ne peut qu'apprécier la volonté de ne pas faire de remplissage, mais c'est parfois un peu frustrant quand le potentiel d'une chanson n'est pas totalement mis au jour.

L'approche assez originale des renards sémillants leur a valu une reconnaissance rapide et un succès assez unanime auprès de la presse musicale — l'album est en effet apparu dans bon nombre de palmarès de l'année 2008, et rarement en mauvaise place. Malgré la grande réussite de l'ensemble, qui justifie amplement ce succès, il faut bien admettre que le groupe s'essouffle un peu sur la fin. « Meadowlarks » et « Blue Ridge Mountain » sont des bons titres, mais ils pâlissent face à leurs prédécesseurs, et l'on ne peut pas dire qu' « Oliver James » soit un final particulièrement marquant. Ce qui n'empêche pas l'auditeur réceptif de se laisser porter jusqu'à la fin et de découvrir que l'atmosphère bucolique instillée par FLEET FOXES persiste longtemps, même après que l'aiguille est sortie des ses sillons.

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   COWBOY BEBOP

 
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- Robin Pecknold (chant, guitare)
- Skyler Skjelset (guitare lead)
- Nicholas Peterson (chœurs, percussions, batterie)
- Casey Wescott (chœurs, claviers)
- Craig Curran (chœurs, basse)


1. Sun It Rises
2. White Winter Hymnal
3. Ragged Wood
4. Tiger Mountain Peasant Song
5. Quiet Houses
6. He Doesn't Know Why
7. Heard Them Stirring
8. Your Protector
9. Meadowlarks
10. Blue Ridge Mountains
11. Oliver James



             



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