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RUSSIAN CIRCLES - Geneva (2009)
Par STREETCLEANER le 18 Juin 2018          Consultée 1639 fois

Geneva, troisième album du trio post-rock / post-metal de Chicago (d'où vient également PELICAN), est l'album des Américains qui doit commencer à nous interpeller ; non pas que Enter (2006) et Station (2008) ne faisaient pas preuve de qualités certaines, mais avec Geneva la relative austérité d'écriture des albums précédents s'évanouit, dans le sens où ce qu'on pouvait reprocher à RUSSIAN CIRCLES était ce manque d'exploration des champs du possible. Arrivé tardivement sur cette scène post-rock, sorte d'élève appliqué sur ses travaux précédents, le groupe pêchait par ses phases de temps calmes plutôt linéaires et des riffs tempétueux manquant d'originalité même si le groupe possèdait déjà une très bonne intelligence de l'interaction entre les instruments et une maîtrise de l'espace sonore; ici, le trio se libère, s'affirme et gagne en aisance, expressivité, accroches mélodiques et richesses atmosphériques. Même si le groupe dit ne pas avoir de processus bien établi pour l'écriture, le bond en avant est notable.

L'expressivité, les contrastes, les modulations de tension, le déroulé sont évidemment importants dans le post-rock puisqu'il revient aux seuls instruments de narrer l'histoire et d'installer les atmosphères. C'est aussi ce qui devrait distinguer le post-rock du simple rock instrumental, tous les instruments étant dévolus à ces atmosphères, ceux-là étant rarement des instruments de solistes et ne visant pas la démonstration technique. Et c'est d'ailleurs sur scène, où le groupe nous assomme sous un véritable mur du son, sans trop perdre en lisibilité heureusement, que cette musique délivre tout son potentiel. Il faut dire que le groupe, s'il est influencé par nombre de styles musicaux (le bassiste Brian Cook écoute par exemple du jazz et du punk), est avant tout inspiré par la musique metal.

Là où précédemment le groupe peinait à instaurer des atmosphères vraiment immersives, la palette sonore s'enrichit grandement, charge à la Gibson du guitariste Mike Sullivan (et ses multiples pédales d'effets) de faire l'essentiel du job. Par exemple, les sonorités orientales de « Geneva » jouées en loops (technique dont Sullivan fait régulièrement usage par ailleurs*) ; ou le jeu en tapping noyé dans la réverbération, qui introduit l'enthousiasmant « Malko » et nous happe dans une mélodie rêveuse, interrompue par des trémolos dignes d'un groupe de death metal mélodique (pensez à du AMON AMARTH par exemple). C'est sur ce genre d'exemples qui capte mieux notre attention, qui attire plus notre oreille, qu'on sent que les rebondissements narratifs sont mieux exploités et plus intéressants. De son côté, « When the mountain comes to Muhammad » est superbe, il s'agit d'un vrai récit musical. C'est en ça que Geneva est aussi nettement mieux pensé et bien plus enthousiasmant que les productions précédentes.

Et le groupe n'hésite pas à faire appel à des musiciens additionnels, avec violon, violoncelle (Fathom », « Philos », « Melee », « Hexed All »), cuivres « When the mountain comes to Muhammad » et piano, lesquels apportent une indéniable richesse sonore et renforcent la palette des émotions (le lyrisme de « Philos » ou « Hexed All » par exemple, les atmosphères crissantes et inquiétantes de « Fathom »).

La sourde basse de Brian Cook participe parfois de plus près au dialogue avec la guitare et rend la section rythmique imposante « Fathom »; elle est même carrément monstrueuse, façon hachoir industriel, sur « Geneva ».

Tout du long la puissance d'évocation de Geneva est évidente ; il en ressort des paysages captivants, et les moments de contraste calme / tempête sont subtilement agencés, pas de longueur ou de répétitivité ici. Les loops en background de la guitare baveuse et les instruments à cordes tissent des atmosphères mélancoliques poignantes « Melee ». C'est vraiment du très bon travail, les plans s'enchaînent sans temps morts ni redondances. A noter que le travail à la batterie de Dave Turncrantz doit être remarqué. Si RUSSIAN CIRCLES n'est pas un groupe dit « technique » son jeu apporte au trio une base ultra solide dans la construction de ses titres.

* il s'agit d'utiliser une pédale loop, ce qui permet au guitariste de jouer par-dessus ses propres boucles et donne l'impression d'avoir affaire à deux guitaristes.

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- Mike Sullivan (guitare)
- Brian Cook (basse)
- Dave Turncrantz (batterie)
- Allison Chesley (violoncelle)
- Susan Voelz (violon)
- Greg Norman (trompette, trombone)
- Brandon Curtis (piano additionnel)


1. Fathom
2. Geneva
3. Melee
4. Hexed All
5. Malko
6. When The Mountain Comes To Muhammad
7. Philos



             



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