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POST-ROCK / POST-METAL  |  STUDIO

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2009 Geneva
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RUSSIAN CIRCLES - Memorial (2013)
Par STREETCLEANER le 23 Juin 2018          Consultée 1766 fois

Le post-rock ou post-metal n'est pas un style aisé à traduire en mots. Bien sûr on peut l'appréhender par le côté technique mais est-ce là le plus important au fond ? Car plus que toute autre musique rock ou metal il a vocation à charrier des images, des atmosphères, des impressions, des sensations, faire parler notre imagination. Tout ceci n'appartient qu'intimement à chacun d'entre nous et reste donc purement personnel. Pourtant j'aimerais croire qu'on puisse être nombreux à partager des impressions et des sentiments identiques sur ce Memorial qui, à mon sens, est à ce jour le chef-d’œuvre de RUSSIAN CIRCLES.

Avec ses 37 minutes, Memorial est l'album le plus court du trio américain. Et le plus froid aussi, glacial même, l'image de la pochette est parfaitement adaptée à ses atmosphères. Dites-vous que Memorial pourrait être la bande-son alternative de SKYRIM ; car Memorial pourrait être qualifié de post-black metal, traînant derrière lui ses images de forêts enneigées, de montagnes battues par les vents froids et mordants, et des lacs gelés (écoutez aussi « Cheyenne », jouée façon arpèges et imaginez les flocons de neige tomber dans le silence des étendues boisées). Memorial est vraiment l'album de RUSSIAN CIRCLES qui fait le lien avec leur passion pour la musique metal en général et le black metal en particulier. Si les émotions défilent toujours (grandeur, noiceur, spleen...), l'atmosphère est réellement pesante, inquiétante et obscure ; Memorial est la musique de guerre des étendues sombres et glacées. Jamais RUSSIAN CIRCLES n'avait basculé à ce point du côté des ombres. D'ailleurs, « Ethel » est le seul titre qui consent à nous donner un peu de lumière dans ce monument glacé de noirceur. Plutôt mince.

Délaissant partiellement l'aspect le plus agressif de Empros, Memorial ne joue pas la surenchère et continue à miser sur une musique épique, majestueuse, où souvent les armes s'entrechoquent mais ici le bruit de la furie est amorti par les épaisses couches de neige molletonnées ; les tremolos typiques du black metal y sont très présents et vont parcourir la quasi-totalité des compositions. Et si les instruments additionnels (violon, violoncelle, trombone) sont de retour, ils se font toutefois moins sentir que sur Geneva.

Les arpèges de la courte intro « Memoriam », soutenus par les instruments à cordes, instaurent une atmosphère au lyrisme froid. Ils serviront de nouveau pour clore ce superbe album avec une chanson dans laquelle Chelsea Wolfe pose sa voix fantomatique ; Memorial se terminera ainsi, calme, mais non de manière apaisée car « Memorial » n'est rien d'autre qu'une dream pop façon COCTEAU TWINS mais semblant sortir de la tombe, une sorte de dream pop sépulcrale. Cette nouvelle expérience de titre chanté est plus réussie que celle du précédent Empros ; sa réitération demeure toutefois surprenante dans la mesure où le groupe a toujours signifié ne pas souhaiter s'engager dans des titres chantés, considérant que le chant est une limitation à sa musique.

Tremolos insufflant une lenteur et lourdeur toutes impériales, voilà la vraie ouverture de Memorial ; déluge de riffs martiaux, images de guerre, de combats, puis une mélodie glauque, perturbante, sinistre... « Deficit » est clairement hanté par l'esprit du black metal épique, et « 1777 » rivalise de noirceur en son cœur, un crescendo subtil poussant inexorablement en ce sens.

Les ambiances ne sont pas simplement prenantes ; le tout se déroule dans une fluidité remarquable, à aucun moment RUSSIAN CIRCLES ne tombe dans le travers d'enchaînements de plans plus ou moins mal agencés, plus ou moins mal bricolés, ce qui aurait été douteux de toute façon après l'imparable Empros. Les ténébreux « Burial » et « Lebaron », de leur côté, font montre d'une intransigeance surprenante. Les licks lourds de « Lebaron » puis les accords assommants sur fond de boucles froides et inquiétantes ne plaident pas en faveur d'une volonté de multiplier les atmosphères. Tout est dark et à l'unisson.

Memorial, assez uniforme donc, peut néanmoins postuler pour le graal du post-rock/post-metal. Mais c'est une gemme noire dont il s'agit. Et il n'est pas du tout évident que cette orientation convienne à tous les amateurs du genre. Pour ceux qui seraient réceptifs, ils tiennent là un indispensable du post-rock/post-metal. C'est dit.

Note réelle : 4,5/5.

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- Mike Sullivan (guitare)
- Brian Cook (basse)
- Dave Turncrantz (batterie)
- Chelsea Wolfe (chant sur memorial)
- Susan Voelz (violon)
- Jill Kaeding (violoncelle)
- Greg Norman (trombone)


1. Memoriam
2. Deficit
3. 1777
4. Cheyenne
5. Burial
6. Ethel
7. Lebaron
8. Memorial



             



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