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RUSSIAN CIRCLES - Empros (2011)
Par STREETCLEANER le 22 Juin 2018          Consultée 1254 fois

Après le très réussi Geneva, voilà deux ans après son successeur, Empros. Plus lourd que Geneva, plus court aussi ; le groupe resserre ses compositions sur les instruments de base, les instruments additionnels se faisant plus discrets. Ce nouvel album du trio de Chicago est plus direct, plus brut, intense, fonce droit vers l'essentiel et semble ne vouloir faire aucune place à la concession ; Empros allie l'énergie juvénile de Enter avec l'habileté de Geneva pourrait-on dire, si on aime les raccourcis.

Sans oublier une chose fondamentale, la construction des titres, des récits. Tout donne l'impression d'être pensé, agencé au millimètre près, le travail de construction est redoutablement équilibré et balancé. Défilement des émotions, des paysages, furie du présent, lyrisme du passé, pressentiment du futur ; calme et tempête, ombres et lumières, lourdeur et légèreté, noirceur et beauté, cimes et plaines, Empros va présenter tout ceci, les faire cohabiter, les faire défiler afin de narrer ces nouveaux contes musicaux. Car n'oubliez pas une chose fondamentale : vous allez partir en voyage, vivre une aventure, il y aura autant de péripéties chaotiques et tracées que la communauté de l'anneau, affrontant son destin, en a connues. Et ces contes sont de vraies pépites bien qu'ils n'aient aucun thème et ne soient basés sur aucun concept.

Il faut rappeler, côté technique, que Sullivan, le guitariste, dispose de très nombreuses pédales pour les effets et textures, il est notamment adepte des pédales de loop (il faut bien regarder le guitariste en live pour voir l'utilisation constante faite de ces pédales) ; de son côté, Cook, le bassiste, a notamment à sa disposition un pédalier synthétiseur Moog Taurus qui, outre la conception d'effets, lui permet également de jouer deux instruments en même temps. Il en résulte qu'un simple trio qui sait, comme RUSSIAN CIRCLES, utiliser à bon escient tout ce matériel, est capable de colorer et d'enrichir admirablement sa musique.

Six titres seulement, 41 minutes au compteur mais les 36 premières d'Empros seront particulièrement denses. Et « 309 », qui ouvre l'album, commence fort. Parmi les titres phares de RUSSIAN CIRCLES, « 309 » nous expédie des riffs qui vont tâter dans son cœur la lourdeur du doom / sludge et qui, majestueux, imposent des visions grandioses. La basse viendra y jouer son rôle d'instrument de guerre car elle peut se faire arme de berserker. Ce titre est fait pour accompagner des images de guerre, l'enjeu s'avère épique et brutal. Pour ma part je ne retrancherais ou ne changerais pas une seule seconde à ce titre. Je ne connais pas beaucoup de groupes de post-rock capables de délivrer autant de puissance visuelle. Ce qui est formidable c'est que quasiment tout l'album est à l'avenant.

Qu'on ne s'illusionne pas sur l'intro lyrique de « Schiphol » apte à vous coller le bourdon, ou celle légère et insouciante de « Mládek », car rapidement les ténèbres de la guitare vont l'entourer ; l'atmosphère devient lourde et oppressante, quel superbe contraste … entendre cette petite mélodie légère tenter de surnager dans ce magma électrique qui l’asphyxie sous sa lourdeur doomesque / sludgy ; « Mládek », qui finit carrément sous un déluge de riffs martiaux, est d'ailleurs révélateur de l'habitude prise par le trio de construire ses titres en trois parties. On retrouvera cette lourdeur sur « Atackla ». « Batu » est l'autre grande pièce épique de Empros. Encore un titre parfait pour accompagner une armée en campagne, peut-être les légions romaines de Jules César ou la garde de Bonaparte. Il y a quelque chose d'implacable dans cette musique, comme une armée qui avance irrésistiblement, et qui s'achève dans le fracas des armes.

Le seul reproche que l'on peut faire à Empros réside dans son titre final, « Praise Be Man », sorte de composition indie-rock, sur laquelle Cook, qui souhaite expérimenter, vient poser son chant hanté. Ce dernier morceau détonne par rapport au reste et enlève donc de la cohérence à l'ensemble. Bien entendu, cette composition, aux relents de chanson folklorique ou traditionnelle, n'est pas vraiment mauvaise mais elle n'apporte rien.

Ecoutez donc Empros, il s'agit d'un album puissant; RUSSIAN CIRCLES est clairement un groupe méconnu et qui ne récolte pas le succès qu'il devrait avoir au regard de la qualité de ses productions.

Note réelle : 4,25/5.

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   STREETCLEANER

 
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- Mike Sullivan (guitare)
- Brian Cook (basse)
- Dave Turncrantz (batterie)
- Phil Karnats (violoncelle, accordéon)


1. 309
2. Mládek
3. Schiphol
4. Atackla
5. Batu
6. Praise Be Man



             



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