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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2003 Feel Euphoria
2005 Octane
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2006 Spock's Beard
2008 Live
 

- Membre : Transatlantic, Asia Featuring John Payne
- Style + Membre : Neal Morse

SPOCK'S BEARD - Noise Floor (2018)
Par BAKER le 26 Juillet 2018          Consultée 2050 fois

Coupez un ver de terre en deux, il bougera encore et survivra. Et se reformera. Et grandira assez pour pouvoir le recouper, et ainsi de suite. Magie de la nature. Mais si un être vivant est constitué de bien et de mal, d'amour et de violence, comment savoir si la partie qui repousse est la bonne ? Que... hein... qui... ah mince, il a buggé ! José ! JOSÉ !!! Voilà, on se calme, on fait le grand vide dans la tête, ça devrait pas être très difficile. Et donc Spock's Beard livre ici son déjà treizième album. Toute superstition mise à part, on se rend compte que, tant côté line-up que compositeurs, ce groupe n'arrête pas de se couper en deux et repousser, inlassablement. Mais quid de la cohésion ?

Car cet album, après un Oblivion Particle très moyen (et d'ailleurs très moyennement accueilli), enfonce le groupe dans les marécages boueux de la recherche d'identité. Pourtant, après avoir entamé leur troisième carrière avec l'album Brief Nocturnes, Spock semblait effectivement perdu, entre vieux prog, tics Morsiens et gros rock américain ; mais voilà, Brief était porté par une fougue juvénile, une sorte d'innocence décomplexée qui rendait l'album décousu, mais furieusement accrocheur. Peut-être était-ce en réalité cela, leur nouvelle identité ? Un MANQUE d'identité qui en fait naître une ? C'est déjà arrivé à d'autres groupes, après tout. Et on pourrait se l'affirmer et le constater avec "To Breathe Another Day", premier titre où l'on retrouve tous les éléments qui nous avaient charmé en 2013 : la basse de plus en plus YESsienne, la voix de Ted Leonard outrageusement optimiste et brillante, un rythme purement rock, un refrain qui donne envie d'appuyer et faire enrager Edouard Philippe.

Mais cette chanson revigorante est malheureusement suivie par un sacré paquet de titres qui n'ont pas, loin s'en faut, la même consistance. Il y a de vraies qualités : le refrain de "Somebody's Home" qui rappelle la première partie de carrière d'ENCHANT (la meilleure), le pont instrumental foufou et drôlatique de "Have We All Gone Crazy", qui de plus réveille Nick D'Virgilio (le batteur prodige, revenu ici en tant que musicien de session et qui ne brille sur ce disque que trop peu souvent). Quelques moments, sympathiques, pas transcendants, qui fonctionnent.

Et d'autres qui eux pédalent dans le quinoa, malgré tous les efforts des musiciens pour retrouver une ambiance big rock 70s à la KANSAS / DEEP PURPLE. Ainsi "Have We..." n'a pas que son pont intéressant, il a aussi un début et une fin lourdes et qui font très pastiche de MORSE - Neal, pas Alan, à vouloir sonner gros epic de TRANSATLANTIC à tout prix, mais avec la lourdeur pataude de Feel Euphoria. "So This Is Life" est ennuyeuse à mourir (le solo tente de la sauver), "One So Wise" rappelle beaucoup "Bennett Built A Time Machine" de l'album précédent (description sommaire qui suffira à vous enchanter ou vous faire fuir), et "Box of Spiders" est, comme trop souvent chez eux, un instrumental jazz fusion bien plus tape-nerfs qu'intéressant, nonobstant un excellent solo de piano jazz endiablé.

Un album donc partant bien pour assez vite nager dans le vide. Et après un strike de 4 titres décevants, qui se finit sur... ah mais ça par exemple ! De la vie ! De l'inspiration ! Du rythme, de l'optimisme, de l'épique ! Dès les premières secondes, on sent que cette chanson sera bonne. Et elle l'est. Et c'est la plus commerciale de toutes. Et c'est la dernière.

Et elle s'appelle "Beginnings".

Est-ce un statement pour annoncer un virage de carrière ? Un avant-goût de ce que pourrait devenir le groupe s'il devient plus rock en n'essayant pas de se raccrocher désespérément à ses oripeaux progressifs ? Ou juste une énorme erreur de tracklisting ? On se le demande car si "Beginnings" termine l'album "normal", l'édition standard propose 4 faces B : un autre instru fusion horripilant, et... 3 chansons plus simples, plus "folk rock américain", et largement au-dessus de l'album. A croire que la maison de disques a tout fait pour saboter ce disque. Car "Days We'll Remember" et surtout "Bulletproof" sont largement au niveau des meilleurs titres de la Barbe depuis 2013, meilleurs titres qui commençaient à se montrer gravement sous-numéraires. Il est temps pour Ryo, Alan, Dave et Ted de faire le point : Noise Floor donne l'impression d'un album de commande, mais les embryons de talent sont toujours bien présents. Suite au prochain numéro... s'il y en a un. Car à force de couper la queue du ver, un jour on coupera bien la tête.

Note : 2/5 pour l'édition normale, 3/5 pour la "deluxe"

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- Ted Leonard (chant, guitare)
- Ryo Okumoto (claviers)
- Alan Morse (guitare, choeurs)
- Dave Meros (basse, choeurs)
- Nick D'virgilio (batterie, choeurs)
- Richard Dodd (violoncelle)
- David Robertson (cor anglais)
- Leah Katz (violoncelle)
- Eric Gorfain (violon)


1. To Breathe Another Day
2. What Becomes Of Me
3. Somebody's Home
4. Have We All Gone Crazy Yet
5. So This Is Life
6. One So Wise
7. Box Of Spiders
8. Beginnings
- bonus Cd
9. Days We'll Remember
10. Bulletproof
11. Vault
12. Armageddon Nervous



             



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