Recherche avancée       Liste groupes



      
POP/ROCK/FOLK PROG  |  LIVE

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

1974 Harmonium
1975 Si On Avait Besoin D'Une Cinqu...
1976 L'Heptade

ALBUMS LIVE

1978 En Tournée

HARMONIUM - En Tournée (1978)
Par MARCO STIVELL le 19 Août 2018          Consultée 1103 fois

Alors que L'Heptade (1976) offrait à HARMONIUM un nouveau souffle en plus d'imposer à la sphère progressive un double album de qualité, l'histoire se termine bien rapidement, comme elle a commencé et duré. En 1978, Serge Fiori semble avoir été dépassé par la lourdeur de son dernier projet, de son succès – il n'est âgé que de 25 ans -, et met fin à l'aventure. Un live voit le jour tardivement, en 1980, et pas seulement « histoire de ».

Double lui-même car reprenant la quasi-intégralité du dernier album, Harmonium En Tournée est enregistré à Vancouver, Canada certes mais bien loin des rivages Québecois dont Fiori et sa bande se réclament aussi identitaires. Le full-band est le même qu'en studio, musiciens de sessions en moins et surtout Neil Chotem, l'architecte sonore et arrangeur de cordes. Le respectable chef-d'orchestre se réservera un Live au El Casino en 1979 (donc chronologiquement après celui d'HARMONIUM, mais sorti avant) avec tous les membres présents sauf Locat et Stanley, dans un registre plus classique.

Le point le plus contestable de L'Heptade, ses transitions orchestrales, se voient balayées d'un revers de main et le groupe propose la version la plus proche de ce que peut donner son grand-oeuvre in vivo. Le public, globalement respectueux (ou un brin frileux au contact d'une langue française défendue jusqu'au bout des ongles ?), assiste à des interprétations de morceaux bucoliques de toute beauté, de décollages jazz fusion fiévreux auxquels il n'est peut-être pas tant coutumier, enfin de chansons passionnantes, à la fois libres et hantées, peut-être bien aussi par le mal-être de Serge Fiori. À l'époque, ça le poursuit, et c'est une première retenue pour ce live : on le sent d'autant mieux que c'est masqué par une technique irréprochable !

Les chansons durent huit, quinze, vingt minutes, à pas peur comme disent certains bébés. Nous, en tant qu'auditeurs, ce serait plutôt babas, comme des enfants sages à qui on raconte une histoire, bien mouvementée cela dit. Trop ? C'est possible également. Super, mais trop. "Le Premier Ciel" par exemple, on sent que ça dure plus que de raison, alors qu'on se délecte de la deuxième partie rocambolesque où les chants sont entrecoupées de soli de guitare, de saxophone et de synthétiseur. HARMONIUM nous en met plein les oreilles dans un style allant du jazz au disco en vogue, sans jamais se renier et pourtant loin du folk le plus champêtre qui l'a fait connaître hors des frontières canadiennes.

De "Comme un Fou" à "Comme un Sage", les harmonies vocales de Fiori, Fauteux, Locat et les autres se superposent avec force sur les refrains de chansons à la fois aventureuses et teintées de nostalgie hippie ("Chanson Noire", ses percussions et sa flûte). Monique Fauteux et Serge Fiori, en particulier, se complètent joliment pour quelques effets "scat" brefs mais rondement menés, tout comme "Le Corridor" et les premières sections de "Lumière de Vie" dans l'approche ballade la plus séduisante d'HARMONIUM. Le climat distillé par les arpèges de 12 cordes, les pianos et le Mellotron sur ces titres est fantastique, fidèle aux "Histoires Sans Paroles" (album Si l'on Avait Besoin D'une Cinquième Saison, 1975), j'avoue en être plus friand que des décollages fusion.

Les instants les plus "poppy", sur "Chanson Noire" et la fin de "L'Exil", on s'en délecte et avec le piano électrique, pas une nouveauté ici car il était déjà utilisé en studio, le groupe a un son qui rappelle celui de SUPERTRAMP, dont c'est aussi l'époque dorée. Le saxo de Subirana est cependant plus versatile, la guitare de Stanley tout aussi mordant, et Locat, qui fait presque déborder le vase aux synthés, jongle avec son Mellotron et des ambiances que le prog offre mieux que tout autre style musical. C'est un live fleuve, riche, à l'ambiance chaude et un chanteur/conteur/leader perdu dans ses propres rêveries, idéal pour conclure (?) une telle discographie.

Cette chronique est dédiée à notre ami pirate Long John Silver, qui mène le plus beau des bateaux sur une mer plus verte que bleue, où il fait bon naviguer. Puissiez-vous un jour tenter la croisière...

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par MARCO STIVELL :


CAMEL
Never Let Go (1993)
Rétrospective classieuse




RIPAILLE
La Vieille Que L'on Brûla (1977)
Un diamant noir du rock progressif français


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Libert Subirana (flûte, saxophones, choeurs)
- Serge Locat (piano, orgue, mellotron, synthétiseurs)
- Monique Fauteux (piano fender rhodes, chant, choeurs)
- Robert Stanley (guitares électriques)
- Serge Fiori (chant, guitares acoustiques et électriques)
- Denis Farmer (batterie, percussions)
- Louis Valois (basse, pédalier basse moog taurus)


1. Introduction
2. Comme Un Fou
3. Chanson Noire
4. Le Premier Ciel
5. L'exil
6. Le Corridor
7. Lumière De Vie
8. Comme Un Sage



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod