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BE BOP DELUXE - Axe Victim (1974)
Par JESTERS TEAR le 15 Août 2018          Consultée 1639 fois

Ah les années 70… Ses groupes de légende, sa créativité artistique, ses chanteurs travestis, son amour, sa guerre du Viet Nâm (ça casse un peu l’ambiance, je sais)… Autant de choses mémorables, et pourtant, dans cette période de bouillonnement créatif, tant de belles choses sont allées se blottir chaudement sous la couette de l’oubli !
Alors je vous entends souffler : encore un vétéran venu nous rabattre les oreilles avec les souvenirs lointain de sa période dorée, essayant de raviver sa jeunesse en soufflant sur les cendres, quitte à en foutre partout sur le tapis ! Hé ben raté les cocos, je suis né en 94 et comme Doc n’a pas voulu me prêter la Delorean, je n’ai pas vécu le moindre petit bout d’année 70 ! Cela ne m’empêchera cependant pas de jouer les archéologues et de révéler aujourd'hui un trésor enfoui, avec tout le panache d’un Indiana Jones low cost : BE BOP DELUXE.

Fondé autour du chanteur guitariste et compositeur Bill Nelson (qui garde le line up de son premier album solo, Northern Dreams, sorti en indépendant en 71), le groupe sort en 1974 son premier album chez Harvest. Au programme : un glam rock bien de l’époque, tantôt brut de décoffrage, tantôt sophistiqué (certains le rapprocheront du mouvement progressif si en vogue à l’époque) mais toujours inspiré et magnifiquement interprété.

Le son de ce premier album est globalement un peu étouffé, ce qui peut en agacer certains, la batterie manquant un peu de punch, comparée à une basse proéminente. Personnellement, je trouve que cela lui donne un certain cachet, typique du glam rock de l’époque, et comme en plus le bassiste est un tueur à gages, je ne m’en plains pas.

Dès le premier morceau éponyme, c’est la claque. Mais la bonne grosse claquasse, celle qui laisse une trace qu’on peut photographier pour montrer au juge. Un chant à la Bowie (le groupe fut parfois critiqué pour cette similitude. Personnellement, vu la qualité de l’interprétation, cela me ravit), une guitare explosive tant dans les fills que dans les nombreux breaks et solos, et une base rythmique basse-batterie et guitare (un guitariste rythmique en plus du lead de Nelson jouant sur cet album) efficace en diable.

Deuxième morceau, c’est le revers, pour que la joue gauche se sente pas délaissée : un bon petit rock’n’roll sublimé par une basse bondissante et virtuose, toujours cette guitare venu du ciel, l’album ne s’appelle pas Axe Victim pour rien (Axe étant de l’argot anglais pour dire guitare), un refrain glam immédiat et prodigieux, la voix cette fois accompagnée de chœurs discrets mais à grande valeur ajoutée.

Et le reste de l’album reste dans cette délicieuse ambiance glam rock, avec toujours cette interprétation exemplaire : Jet Silver and The Dolls of Venus, plus groovy, est une autre friandise, suivie d’un Third Floor Heaven dans la même veine. Avec Night Creatures, on a une ballade glam rock sublime, les mélodies vocales et l’interprétation de Bill Nelson étant au sommet en ce qui me concerne. Rocket Cathedrals est le seul morceau qui n’est pas composé par Nelson mais par Robert Bryan, le bassiste qui assure également le chant sur le titre. C’est la seule différence notable d’un rock’n’roll glam qui ne détonne pas avec les autres morceaux.

Avec les deux morceaux suivant, on comprend un peu plus pourquoi le groupe fut rapproché du mouvement progressif : le sublime Adventures in Yorkshire commence comme une ballade folk-rock au chant enjôleur, une caresse qui apaise la joue après les claques successives (le glam rock, c’est de l’amour vache. Vous pouvez la noter, c’est gratuit), avant de partir au milieu du titre dans un long et merveilleux solo de Nelson jusqu'à la fin. Un titre qui sera grandement étendu en live, son potentiel prog étant évident. Quant à Jets At Dawn, c’est le morceau le plus long de l’album, avec ses 7 :17 au compteur. C’est un morceau doux au tempo lent, où la voix comme la guitare se font ouatées la plupart du temps, ceci laissant sur la dernière partie place à une ambiance légèrement plus enlevée avec une guitare qui retrouve son expressivité habituelle dans un long passage instrumental.

No Trains To Heaven renoue avec l’ambiance du titre Axe Victim, avec un poil moins d’efficacité si on fait la fine bouche, avant que Darkness (L’immoraliste) ne conclue l’album avec l’apparition d’un piano et de claviers jouant des orchestrations, pour la première fois sur l’album. Une bien belle balade au chant plus bowiesque que jamais.

Avec ce premier essai sans titre véritablement faible, Bill Nelson montre ses capacités de compositeur, de chanteur (bien que sa voix et son influence Bowiesque aient des détracteurs) et surtout son talent incontesté de guitariste à la fois explosif et mélodique.
Si cet album n’est pas considéré comme le meilleur de BE BOP DELUXE, il en est mon préféré, étant le plus typiquement Glam, possédant ce son si caractéristique. Agacé d’être trop comparé à Bowie, Nelson changera un peu de formule pour le prochain album, et remplacera tous ses musiciens ! Si la suite de l’aventure contient bien des belles choses (les plus belles pour certains), je regrette particulièrement le bassiste si efficace et mélodique de cet album. Un premier essai à la magie unique.

4,5 pour ma part, ramené à 4 par l’objectivité et la popularité générale de ce LP dans la discographie du groupe.

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   JESTERS TEAR

 
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- Bill Nelson (guitares, claviers, chant)
- Ian Parkin (guitares, orgue)
- Robert Bryan (basse, chant)
- Nicholas Chatterton-dew (batterie, choeurs)


1. Axe Victim
2. Love Is Swift Arrows
3. Jet Silver And The Dolls Of Venus
4. Third Floor Heaven
5. Night Creatures
6. Rocket Cathedrals
7. Adventures In A Yorkshire Landscape
8. Jets At Dawn
9. No Trains To Heaven
10. Darkness (l'immoraliste)



             



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