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BE BOP DELUXE - Sunburst Finish (1976)
Par JESTERS TEAR le 27 Septembre 2018          Consultée 1306 fois

Continuant au rythme d’une sortie d’album par an, la bande à Bill Nelson portant le nom de BE BOP DELUXE offre en 1976 (c’est une expression, j’y étais pas mais je suis presque sûr qu’il était payant à l’époque) sa troisième livraison, Sunburst Finish. Si ce groupe est catalogué G14 dans ma liste des groupes injustement oubliés des années 70, cet album présente cependant le premier single qui atteindra les charts, numéro 23 au Royaume-Uni (oui c’est pas ouf mais c’est déjà ça oh ! Vous l’avez fait vous ? Bon alors !).

Mais attaquons tout de suite dans le vif du sujet, comme disait un chirurgien un peu trop pressé qui a été radié de l’ordre. « Fair Exchange » ouvre la galette, et le premier constat qu’on peut faire, c’est que la recette est très similaire au morceau d’ouverture de Futurama. Un morceau énergique qui part dans tous les sens avec des breaks aux rythmiques atypiques pour du rock, une guitare toujours aussi volubile et… Mais attendez… Stoppez les presses ! Je m’en fous que ça n’existe plus ! Je viens d’entendre un solo de clavier, j’ai pas rêvé ? Mais non, j’ai pas rêvé, et il suffit de voir le line up pour voir que le seul mais important changement est l’arrivée d’un claviériste, Andy Clark qui, ma foi, se débrouille comme un chef. Les claviers sont donc plus présents et plus prenants que dans Futurama où Bill Nelson s’en chargeait avec simplicité mais efficacité. Pour tout autre artiste, on dirait que cela permet au leader de se reconcentrer sur ses guitares, mais tous ceux qui ont entendu le déluge de guitares de Futurama et sont probablement encore sur l’arche de Noé savent que le gaillard n’avait pas besoin de ça.

On enchaîne avec « Heavenly Homes », et en constatant que c’est une ballade, on comprend que la recette du précédent album a décidément été reprise. Le morceau est par ailleurs réussi, avec une très belle guitare mélodique de Nelson qui conclut même le morceau avec un gimmick en guitares harmonisées majestueux. Le fameux single Ships In The Night ne fait pas partie de la catégorie coup médiatique, ceux où un groupe change son style le temps de concocter un morceau taillé pour les charts (s’il vous plaît, pas de noms ! C’est pas par respect, mais c’est juste que ça prendrait trop de temps). En effet, ce morceau possède un rythme sautillant bien dans l’esprit général du groupe, l’aspect ludique présent ici encore évidemment. On remarque des chœurs efficaces pour un refrain accrocheur. On note cependant que les guitares se font discrètes, ne plaçant que quelques riffs, alors qu’un sax invité se taille un petit solo pas mauvais mais hélas moins efficace que celui de claviers qui suit, plus sympa.

Et hop, on prend la suite de la recette, morceau dynamique, morceau calme.

Be Bop Deluxe est souvent rapproché du progressif, et je dois dire que la plupart du temps, c’est assez infondé, malgré les rythmiques changeantes qui sont de coutume dans leur musique. Cependant, le morceau « Sleep That Burns » est sans doute un bel exemple de progressif efficace et concis puisque durant seulement 5 minutes. Il commence en effet par une partie survitaminée avec un refrain frais et accrocheur, avant de dévier vers une partie très vaudevillesque (si vous voulez comprendre ce que je veux dire par là, écoutez) qui décolle sur un passage où le chant se fait théâtral, alors que la musique enfle, retombe sur un calme planant pour quelques secondes pour enfler à nouveau, puis retomber encore (j’espère qu’elle a une bonne mutuelle) jusqu’à un solo de guitare qui ramène le morceau vers le thème de la première partie, refrain accrocheur à l’appui. Cette alternance d’ambiances, ce chant théâtral, en font à mon sens un des morceaux les plus proches du prog de BE BOP DELUXE.

« Life In The Air Age » est également notable : composition efficace et alambiquée, chœurs discrets mais plaisants, guitares mélodiques délicieuses (note au lecteur : ne mangez pas une guitare. Ça se digère mal et ça fait cher le repas). « Like An Old Blues » est un blues (que feriez-vous sans moi pour vous donner ces infos pertinentes) survitaminé très plaisant.

« Crystal Gazing » est un peu à part. Morceau délicat qui commence au piano, guitare acoustique et arrangements orchestraux tenus par un grand du genre, Andrew Powell, le fameux complice d’Alan PARSONS (j’ai l’impression que toutes mes chroniques me ramènent à PARSONS). L’exercice est à mon sens très réussi, à un moment on note quelques secondes très Ennio Morriconiennes avec sifflement western qui font bien plaisir d’ailleurs.

Cet album est dans la continuité directe de son prédécesseur. Le clavier prend cependant une place importante qui préfigure ce qui viendra par la suite, pour le meilleur et hélas pour le pire… Le son est moins agressif que celui de Futurama, ce qui règle le petit problème de confort que posait celui-ci, et le chant est également légèrement plus réussi et mieux traité, même si c’est encore pas la folie, je préviens ceux qui sont sensibles à cela. Sunburst Finish est un très bon album. Aucun morceau raté, inventivité et virtuosité au rendez-vous, pas grand chose à redire. Il me manque cependant un morceau vraiment fort comme l’était « Sister Seagull » dans l’album précédent, et pour cette raison l’album marque moins mon esprit malgré sa qualité générale légèrement supérieure.

Souvent considéré comme le meilleur album de BE BOP DELUXE par les connaisseurs, il mérite bien que j’arrondisse mon 3,5 à 4.

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   JESTERS TEAR

 
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- Bill Nelson (guitare, chant, harmonica, percussions)
- Andrew Clark (claviers)
- Charles Tumahai (basse, percussions, choeurs)
- Simon Fox (batterie, percussions)


1. Fair Exchange
2. Heavenly Homes
3. Ships In The Night
4. Crying To The Sky
5. Sleep That Burns
6. Beauty Secret
7. Life In The Air Age
8. Like An Old Blues
9. Crystal Gazing
10. Blazing Apostles



             



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