Recherche avancée       Liste groupes



      
BLUES WEST COAST JUMP  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

1989 The Big Break!

ALBUMS LIVE

1991 Captured

LITTLE CHARLIE & THE NIGHTCATS - The Big Break! (1989)
Par LE KINGBEE le 29 Août 2018          Consultée 964 fois

C’est en 1989 que les NIGHTCATS enregistrent leur troisième galette pour le compte de l’écurie Alligator, label de Chicago de Bruce Iglauer. Vous l’avez sûrement remarqué, mais en introduisant le groupe, votre humble serviteur fait disparaître le nom du guitariste Charlie Baty (alias Little Charlie). Non pas que Little Charlie ne mérite aucune attention, il demeure le fondateur du groupe avec son ami Rick Estrin, mais tout simplement parce ce groupe évolue depuis une dizaine d’années sous le nom de RICK ESTRIN & The NIGHTCATS, le petit Charlie ayant quitté le groupe, fatigué par les tournées et souffrant de petits problèmes de santé.

Mais ne vous trompez pas, si ce quatuor repose sur une base classique (guitare, basse, batterie, harmonica/chanteur) et si le groupe a subi de nombreux changements de membres (il ne reste aujourd’hui que Rick Estrin de la line-up d’origine), cette formation se tient toujours au top niveau et a été graminée (Awards) à plusieurs reprises. En bref, les Nightcats figurent depuis près de trois décennies parmi les meilleures formations de Jump Blues, le Blues de la Côte Ouest.

Rappelons brièvement le parcours du combo. Charlie Baty alors étudiant en mathématiques à Berkeley rencontre l’harmoniciste Rick Estrin en 1976. Les deux hommes sympathisent rapidement et décident de monter leur groupe. Si la formation se produit dans un premier temps principalement sur la Côte Ouest, la qualité de ses prestations lui permet bientôt de se produire nationalement. Il lui faut attendre onze ans pour enregistrer un premier album, le groupe étant embauché par l’écurie Alligator Records suite à l’envoi d’une démo.
Outre Estrin et Little Charlie, le groupe basé à Sacramento s’articule autour d’une excellente section rythmique avec le bassiste contrebassiste Jay Peterson⃰ (ex accompagnateur de Chuck Berry, Otis Rush et Charlie Musselwhite) et le batteur Dobie Strange (futur accompagnateur pour John Hammond).

A tout seigneur tout honneur, commençons par le titre donnant son nom à l’album et placé en tête de gondole. Il fallait creuser profond pour reprendre « The Big Break », un titre obscur de Richard Berry, créateur du célèbre « Louie Louie », gravé en 54 pour Flair Records, filiale de Modern. Si le chant d’Estrin peut paraître un brin maniéré ou parodique, le timbre baryton du chanteur prend ici une réelle dimension conférant au titre de l’humour et de la souplesse. La chanson nous conte les préparatifs d’une bande de taulards s’évadant de leur geôle. La guitare incisive mais sobre de Baty fait le reste alors que la section rythmique se dévoile comme une redoutable gardienne du temple (tout le long du disque). La fin du disque comporte quelques artifices comme une sirène de police. Autre obscurité qui méritait d’être redécouverte, « Kansas City Woman », une merveille de Rockin’ Blues gravée par le regretté Chuck Willis, compositeur du fameux « CC Rider ». Les NIGHTCATS (Bonnets de Nuit) nous en délivrent une version respectueuse sans cuivres, contrairement à l’originale, mais avec un solo de guitare dévastateur. Troisième titre échappant aux plumes du tandem Estrin/Baty (Rick étant le principal pourvoyeur avec sept titres), « Some Nerve » fait figure de Jump fifties avec l’apport de Jimmy Pugh (futur Robert Cray Band, Mark Hummel ou Curtis Salgado).

Si le groupe développe un don certain pour reprendre des raretés, il excelle également dans le domaine de la composition. Les dynamiques et rythmiques « Don’t Do It », « Hurry Up And Wait », « Jump Start » sont autant de clins d’œil au Jump fifties, celui des Roy Brown, Jackie Brenston ou Big Joe Turner qu’au Chicago Blues de Little Walter, Sonny Boy Williamson ou Walter Horton. Mais parmi tout ce canevas nous ramenant au milieu du siècle dernier, « Me And Miss Ann » un vrai Rock' n' Roll plein de vitamines et de joie, « Lottery » un sombre blues, l’accrocheur « That’s O.K. » qui devient vite entêtant méritent tous de figurer au tableau d’honneur. Mention à « I Beg Your Pardon », un slow bop particulièrement collant avec une guitare qui semble toucher le centre de la cible à chaque note, rappelant ainsi PeeWee Crayton ou T. Bone Walker.

Excellent disque respirant la bonne humeur tout en respectant les codes, « The Big Break ! » place sur le devant de la scène quatre virtuoses enthousiastes. La pochette de Ken Lacin, photographe attitré du groupe et concepteur de pochettes pour Elvin Bishop, Tommy Castro, pleine d’humour avec un groupe qui ne se prend pas véritablement au sérieux témoigne d’une évasion sonore agréable sortant des sentiers battus. Un groupe dans le style de Mark Hummel ou des Fabulous Thunderbirds.

⃰Cette chronique est dédiée à Jay Peterson, bassiste m’ayant hébergé lors d’un séjour à Sacramento. Jay a perdu son combat contre un cancer des poumons en 2017 à 65 ans.

A lire aussi en BLUES par LE KINGBEE :


LONESOME SUNDOWN
Been Gone Too Long (1977)
Un disque de référence!




BIG MAMA THORNTON
Jail (1975)
Pas la literie d'un palace


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Little Charlie Baty (guitare)
- Rick Estric (chant, harmonica)
- Jay Peterson (basse)
- Dobie Strange (batterie)
- Jimmy Pugh (piano 2-9-10)


1. The Big Break.
2. Don't Do It.
3. Dump That Chump.
4. I Beg Your Pardon.
5. Kansas City Woman.
6. Hurry Up And Wait.
7. That's O.k.
8. Jump Start.
9. Side Stuff.
10. Some Nerve.
11. Lottery.
12. Me And Miss Ann.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod