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1986 Heartbeat
1989 Let It Roll

Don JOHNSON - Heartbeat (1986)
Par BAKER le 5 Septembre 2018          Consultée 755 fois

En 1986, tout réussit à Don Johnson. Les femmes se battent pour être à ses pieds (pour de vrai), il incarne la coolitude absolue au travers d'une des séries télé les plus populaires du moment, et en gros est payé une fortune pour se balader en Testarossa blanche, Ray-Ban sur le nez et costume Armani, en donnant la réplique à tout le gratin d'Hollywood (NdAuteur : Renseignez-vous sur le casting des guest stars de cette série). Dure la vie. Alors comme les années 80 ont été celles où absolument n'importe qui pouvait sortir un disque (que tu sois gardien de but, pilier du Stade Français, cycliste ou journaliste météo), Don s'est essayé à la chanson le temps de deux disques. Et comme les bonnes habitudes ne se perdent pas, il s'est entouré d'une flopée de requins de studios. Visez le casting : S.R.V., Dweezil Zappa, Willie Nelson, Ron Wood, et pour chapeauter tout ça, Bill Champlin, monsieur "renouveau de CHICAGO" (une marque déposée conjointement avec David FOSTER, à la différence que FOSTER ne s'est pas fait éjecter du groupe façon puzzle, lui. En même temps, ne pas faire partie du groupe officiellement, ça aide.).

Que vaut Don Johnson au chant puisque c'est son seul atout sur ce disque ? Sincèrement, il se débrouille. Sa voix est un peu limitée, mais il sait parfois envoyer du bois (le final de "Gotta Get Away"), et rappelez-vous : à l'époque, pas d'Autotune ! (il roule en Ferrari, pas en Renault.). Il se montre donc à l'aise, sans époustoufler, mais sans erreurs non plus puisqu'il négocie par exemple parfaitement la DOUBLE transpose sur le premier titre, un "Heartbeat" qui met tout le monde au diapason : le son est gros. Non, le son est ENORME. Le vinyl d'époque regorge de sonorités bigger than life, la production démesurée ne fait pas semblant. C'en sera même trop pour certains d'entre vous qui préfèrent l'authenticité, car vous n'en aurez pas un atome sur ce disque, pur produit de son époque.

Non, l'album enquille les tentatives de singles, sans temps mort. Soul, big rock, ballade, l'homme s'essaie à tout, et curieusement c'est sur les titres les plus heavy qu'il se montre efficace. La face A est presque impeccable, avec "Voice On A Hotline" très intéressante, mélangeant sensualité et froideur technologique - et Lenny Pickett qui en fait des caisses au saxo. "Coco Don't" clôt la face avec un sourire : c'est une chanson semi-stupide mais rattrapée par la bonne humeur évidente. Meilleur titre, "Last Sound" explose et mériterait presque une place dans la B.O. de Top Gun (même année). Il n'y a rien de génial, mais l'efficacité est souvent présente.

La seconde partie d'album s'avère d'une qualité plus nuancée. Si le riff de saxo de "Love Roulette" a un parfum de culte, un peu sixties mélangé au bourrinage 80's, on est moins emballés par "Heartache Away", truffé de technicité mais dont la production ne colle pas. On dirait du Ry COODER, mais avec un son incongru et donc toute la classe envolée. Mais le vrai gros faux pas vient de "Star Tonight" : un duo avec Willie Nelson qui ne prend pas, mais alors pas du tout. La chanson s'englue, les deux voix ne s'accordent pas, et il règne tout le long de ce titre quelque chose d'insincère, de forcé, avec ce solo de guitare très roots et très sale, par-dessus une batterie outrageusement réverbérée, même pour moi (!), et cet harmonica qui telle la pedal steel de Paul FRANKLIN chez DIRE STRAITS ne sait pas où, ni même comment, s'arrêter.

La surprise vient du titre final, l'inévitable ballade acoustique pour-se-rattraper-des-festivités-synthétiques-d'avant. C'est un exercice pas si simple car d'une part la voix est mise à nu (et notre beau Don s'en tire là aussi ma foi très bien), et d'autre part fine est la frontière entre touchant et navrant. Ici, ça passe, notamment car c'est un festival Bill Champlin, mais dans la sobriété. Une chanson attendue mais très agréable qui clôt un disque de même : attendu, mais agréable. What you see is what you get : une prod inutilement gonflée aux stéroïdes, mais qui fonctionne sur les meilleurs titres, et un disque pas du tout indispensable mais assez varié et accrocheur pour mériter une bonne écoute. De la variété des années 80 : certains en font des boutons, d'autres sont prêts à siroter le pus pour en avoir plus.

Note finale : on va dire 3,25 ! La Testa peut pas rester à 3 pile, elle broute.

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- Don Johnson (chant)
- Bill Champlin (claviers, choeurs)
- Charles Judge (claviers)
- Mark Leonard (basse)
- Curly Smith (batterie)
- Chas Sanford (guitare)
- Dweezil Zappa (guitare)
- Stevie Ray Vaughan (guitare)
- Ron Wood (guitare, choeurs)
- Willie Nelson (guitare, choeurs)
- Dickey Betts (guitare)
- Earl Gardner (cuivres)
- Lenny Pickett (saxophone)
- Mickey Raphael (harmonica)
- Bonnie Raitt (choeurs)
- Tamara Champlin (choeurs)
- Michael Des Barres (choeurs)
- Jamie Skylar (choeurs)


1. Heartbeat
2. Voice On A Hotline
3. The Last Sound Love Makes
4. Lost In Your Eyes
5. Coco Don't
6. Heartache Away
7. Love Roulette
8. Star Tonight
9. Gotta Get Away
10. Can't Take Your Memory



             



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