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Thierry HAZARD - Où Sont Passés Les Beatniks ? (1993)
Par BAKER le 18 Septembre 2018          Consultée 1353 fois

Les beatniks ? D'aucuns diraient qu'ils arpentent désormais les couloirs mordorés de l'Assemblée Nationale, ventripotents et la chemise remplie de bons au porteur sous le costume gris. D'autres ont fini qui présentateur télévisé, qui mort fin saoûl dans un caniveau du XIIIème, qui élevant des chèvres et des militaires dans le Larzac. Non, la vraie question qui taraude les esprits de soixante-cinq millions de Français, c'est : où est passé Thierry Hazard ? Deux p'tits (33) tours et puis s'en vont. Pop Music, qui annonçait la couleur, et ce Beatniks qui la montre clairement : tant le son, le style que la pochette respirent la fin des années 60. Au moins, c'est assumé.

Le disque tente donc de fonctionner de la même manière que Pop : des tubes empilés les uns sur les autres. Mais avec deux différences majeures : d'abord un son, une production plus adultes, plus roots, plus effectivement ancrés dans les années 60 et 70 lorsque la pop (variété) française était si prolixe ; d'autre part, c'est le paradoxe, un grand écart encore bien plus large que sur le premier album entre les chansons juste légères et les vrais pétages de plomb. Alors est-ce ceci qui expliquerait cela ? Effectivement, le succès de ce second album n'a pas vraiment été au rendez-vous, surtout par rapport au raz-de-marée du "Jerk" et de "Poupée".

Pourtant, il y a de bonnes choses, et le disque dans son ensemble n'est pas réellement inférieur à son illustre aîné. Le côté un peu plus sérieux, juste un peu, n'empêche pas Thierry d'écrire encore de petites chansons qui font mouche, pourvu qu'on s'attende à du léger et pétillant : le single limite surf music de "Julie" (aux arrangements soignés : choeurs, cuivres, guitare électrique - vous l'aurez deviné - parfaite), la nonchalance façon DUTRONC du morceau-titre, l'excellente et pêchue "Nirvana", bigarrée et emplie de peps, ou encore les deux derniers titres naviguant entre le doo wop et la pop revigorante des années fleur-bleue. Si la recette ressemble parfois à Pop Music, il y a assez de fraîcheur pour pouvoir taper dans le mille.

Carton jaune cependant pour "Youri Gagarine", bêtise suprême qui jouit d'une production rigolote mais se montre en réalité, disons... plus conne qu'elle ne voudrait, voilà, pour être franc. Et surtout carton rouge et expulsion pour "Les années pop" : c'était l'erreur à ne pas commettre. Planqué entre les deux meilleures chansons du disque, ce titre n'est rien d'autre qu'un faible "Le jerk 2 : la mission", avec la même structure, les mêmes pêches de cuivres, le même name-dropping au hasard de prénoms pittoresques... Seul le pont est à sauver grâce à la cowbell (got a fever ?) et aux musiciens, car encore une fois, Thierry n'a rien laissé au Hazard et s'est entouré de purs cadors.

Mais le monsieur là, il parlait de deux meilleures chansons, qui suis-je-t-elles ? D'une part, "Panique sur la plage" : un gros délire idiot comme "Gagarine" mais cette fois bien construit, avec une approche musicale très STRAY CATS (mélange de rock fifties et d'énergie punk). Pas de grosse tête, on rigole, on danse. A l'opposé du spectre, "21 rue Saint-Martin", la seule chanson réellement sérieuse de tout son répertoire... et c'est une réussite. L'air de rien, sur un sujet grave, Hazard maîtrise à bout de cravache une ballade simple mais poignante, à la limite de l'épique parfois. Et on regrette amèrement que le beau brun n'ait pas continué, ne serait-ce que pour savoir s'il avait dans le ventre de quoi tenir tout un album sur cette lancée.

Alors pourquoi cet échec ? Parce que Beatniks ressemble quand même pas mal, de loin en tous cas, à Pop ? Parce que les singles n'étaient pas les bons ? A mon humble avis, plutôt parce qu'en 1993, c'est l'époque du grunge, de l'émergence du rap, du nouveau reggae, des chanteuses qui braillent toute la misère du monde et des frémissements du metal extrême : le public n'avait que faire des mélodies sucrées à la yéyé col pelle à tarte de Thierry Hazard. Après deux singles, le chanteur disparut corps et âme pour ne plus jamais donner signe de vie. Une légende urbaine vieille d'une dizaine d'années déjà proclamait qu'avec les royalties faramineuses du premier album, Thierry s'était payé une île déserte. Ce n'est qu'une légende. Mais elle est assez belle pour être imprimée.

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- Thierry Hazard (chant, choeurs, claviers, guitare)
- Bernard Arcadio (claviers)
- Nicolas Neidhart (claviers)
- Slim Batteux (claviers)
- Christophe Deschamps (batterie)
- Christophe Dubois (batterie, percussions)
- Guy Delacroix (basse)
- Christophe Nègre (saxophone, flûte)
- Denis Leloup (trombone)
- Christian Martinez (trompette)
- Slim Pezin (guitare, banjo)
- Jean-jacques Milteau (harmonica)
- Jean-claude Dubois (harpe)
- Anyel Dupuis (choeurs)
- Cora Dupuis (choeurs)
- Diane Dupuis (choeurs)
- Carole Fredericks (choeurs)
- Yvonne Jones (choeurs)
- Freddie Meyer (choeurs)
- Jacques Mercier (choeurs)
- Laurent Montagner (choeurs)


1. Julie Est Trop Prude
2. Où Sont Passés Les Beatniks ?
3. Panique Sur La Plage
4. Les Années Pop
5. 21 Rue Saint Martin
6. Le Nirvana
7. Le Vagabond
8. Youri Gagarine
9. L'amour N'a Pas Voulu De Moi
10. Mon Ange Gardien



             



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