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1977 King Of The Jungle
2000 Hopes And Dreams

Eddie C. CAMPBELL - Hopes And Dreams (2000)
Par LE KINGBEE le 20 Septembre 2018          Consultée 892 fois

A l’orée du nouveau millénaire, Eddie C. CAMPBELL fait un retour inattendu. Ancien guitariste du West Side, Eddie a fait les beaux jours des festivals européens durant les eighties. En effet, suite à de petits ennuis avec la justice américaine, le bonhomme s’était installé en Allemagne puis en France. Le guitariste grave par la suite une poignée d’albums de bon niveau mais qui ne font jamais les premières lignes des journaux. Rentré au pays en 1993, Eddie C. Campbell grave pour Blind Pig Records « That’s When I Know », enchaîne chez lui comme sideman pour Lil’ Ed, participant ainsi à l’excellent « Who’s Been Talking » et c’est à peu près tout.

Après six ans d’absence discographique, l’ancien champion de moto et de karaté revient à 61 ans sur le devant de la scène via Rooster Blues Records. Fondé par Jim O’Neal, le label nous fait connaître Willie KING à la même période et réédite l’exceptionnel « King Of The Jungle » du même Campbell.

Rooster expédie le guitariste au Blue Heaven Studios de Salina (Kansas), un studio d’enregistrement situé dans une ancienne église, réputé pour son acoustique exceptionnelle et sa grandeur, presque autant que le célèbre studio londonien Abbey Road. « Hope & Dreams », enregistré lors de quatre sessions en décembre 1999 et janvier 2000, nous dévoile un artiste toujours au sommet de sa forme.

En matière de composition, l’album reste marqué par la main mise du couple Campbell, Eddie et sa femme Barbara ayant cosigné sept des onze titres, les quatre autres morceaux provenant de la plume du guitariste. De par son parcours (accompagnateur de Freddie KING, Jimmy REED, Howlin’ WOLF ou Percy MAYFIELD, sans oublier sa complicité avec Magic SAM et Luther ALLISON) c’est bel et bien la guitare qui s’offre ici le premier rôle, le disque proposant pas moins de quatre instrumentaux.

Si les notes d’introduction de « Geese In The Ninny Bow (Hey !) » peuvent rappeler celles du « Superstition », hit de Stevie WONDER honteusement pompé sur une compo de Willie DIXON et une variante de Jeff BECK, le titre s’en écarte au bout d’une minute pour imposer un groove entêtant porté par de superbes touches de cuivres qui contribuent à apporter une tension constante. La trompette de Lester Warner sur « Slow & Easy » nous renverrait presque vers le Golfe du Mexique, tandis que la guitare toujours aussi décontractée permet aux touches d’ivoire d'amener un enrobage des plus délicats.

« You Worry Me » pourrait par son côté minimaliste, à la limite du fainéant, rappeler Jimmy Reed en plus urbain, avec une subtile démonstration de piano d’Ernest Lame (le fils de Jimmy Rogers). « Those Was The Days », joué en duo avec l’harmoniciste Billy « Boy » Arnold apporte une touche rustique bienvenue, les deux amis délivrant un dialogue des plus savoureux, se remémorant leurs débuts. A l’instar de « Did I Hurt You » placé en ouverture, « Spend » frappe avec ce phrasé de guitare aussi cristallin que décontracté bien épicé de cuivres. « Cool Cool Mama » se distingue par son rythme aussi indolent qu’obsédant. Le piano n’a de cesse de répéter le refrain dans lequel s’engouffre la guitare. Aussi surprenant que cela puisse paraître, s’il n’y avait pas ce timbre de voix à la diction si particulière, on pourrait se croire via l’orgue et le piano dans le disque « Magic Murder And The Weather » du groupe New Wave MAGAZINE. Le rythme paresseux et inaltéré de "Hopes And Dreams" finit paradoxalement par créer une tension via la réverbération de la guitare.
On ne sait pas trop ce qui se passe dans la tête du guitariste, peut-être est-ce du à la période de Noël, mais Eddie nous délivre une diatribe sur le Père Noël, se chargeant de tous les instruments (harmonica, basse et harmonica). L’album se conclut par un quatrième instrumental efficace où la guitare se fait une joie de placer la trompette bouchée de Lester Warner sur de bons rails.

Si « Hopes And Dreams » n’a pas reçu, 18 ans après sa sortie, les mêmes éloges que « King Of The Jungle », l’album mérite pourtant une forte considération. Si la guitare offre une sonorité aussi limpide que de l’eau de roche, le cachet « mellow », la réverbération de la gratte et les beats au tempo parfois ralentis apportent une atmosphère particulière à ce disque. Le studio Blue Heaven, servant aussi de base arrière au label APO, confère au disque une ambiance quasi céleste. Terminons ces lignes en soulignant la qualité de l’accompagnement qui tient aussi bien du West Side que du Jazz Nola. Avec cette pochette et ce titre plein d’espérance, ce disque vaut bien un bon 4,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Eddie C. Campbell (chant, guitare, harmonica 9-10, basse 9)
- Billy 'boy' Arnold (harmonica 7-10)
- Robert Wright (batterie 1-2-3-4-5-6-8-10-11)
- Loui Villeri (basse 1-2-3-4-5-6-10-11)
- Ernest Lane (piano 4-5-6-10-11, orgue 8)
- Jeff Jones (orgue 1-2-3-4-10-11)
- Lester 'duck' Warner (trompette 1-3-4-6-8-11, trombone 4-6, shaker 2-11)
- Tim Perryman (trombone 1-3-8)
- Kenny Glover (saxophone 1-3-8)


1. Did I Hurt You?
2. Hopes And Dreams.
3. Geese In The Ninny Bow (hey!).
4. You Worry Me.
5. Cool Cool Mama.
6. Slow & Easy. Those Was The Days.
7. Spend.
8. I'm Your Santa.
9. Lost Soul.
10. Cougar.



             



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