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POST PUNK  |  STUDIO

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1984 Pop

TONES ON TAIL - Pop (1984)
Par ERWIN le 23 Septembre 2018          Consultée 1035 fois

Nous sommes en 82. Daniel Ash et Peter Murphy président toujours aux destinées de l'iconique BAUHAUS, alors en pleine gloire artistique. Le groupe a lancé le mouvement gothique et est devenu une légende vivante. Certes, mais Daniel tourne un peu en rond et même si les rapports avec Murphy restent bons, ce dernier se dirige vers une évidente carrière solo, et la fin prochaine du groupe s'annonce. Daniel n'attend pas et crée avant le naufrage TONES AND TAIL avec le batteur Haskins et le roadie Glen Campling. Un espace de créativité qui ne sera pas phagocyté par la personnalité exubérante de Murphy. Daniel Ash... Quel poème ! Je crois qu'aucun guitariste ne m'a jamais plus impressionné par son look que ce mec qui se révèle en sus un maître de la chaîne sonique et innovateur de grand talent. Quelle classe ! Voilà donc le début de ses aventures hors BAUHAUS !

On débute avec "Lions", un ovni total ! Le rythme en forme de locomotive à vapeur tchoo tchoo, la voix chuchotée de Daniel Ash, cette atmosphère tellement new wave mais qui finalement ne lui appartient pas. Daniel a toujours été une énigme, à peine quelques traces de guitare – de simples harmoniques - dans cette composition qu'on pourrait donc tout aussi bien classer en synth pop que dans son post punk originel. Le ton désabusé du chant ne masque en rien la belle mélodie qui rentre dans la caboche avec la facilité d'une ritournelle psychiatrique. Attention, ce produit est éminemment addictif.

Dans le trip incroyablement atypique, permettez-moi d'attirer votre attention sur le titre "Slender fungus". Une collection de sons produits par la bouche mais qui ne sont pas du chant. Ash le producteur s'est amusé comme un petit fou : il renâcle, souffle, crache, hoquète, et un aspect schizophrénique s'échappe de cette compo délirante. Il faut dire que celle-ci est a capella… Mais oui, essayez-la à nouveau, vous ne trouverez ici que des voix. Pas vraiment élégant, mais vraiment saisissant.

"Happiness" nous singe une intro à la "Fever" avec ses roulements de toms, sa basse slappée et bien rétro. Rajoutez le synthé cheap et on se retrouve avec un titre aux quasi connotations ska. L'ensemble a une gueule terrible. Puis on reconnaît les sons déstructurés de Ash à la guitare sur "The never never", hymne évident de post punk. Le coquin nous présente même sa manière si personnelle et répétitive de manier la basse comme sur "She's in parties" composée à la même époque. La fin au synthé est hypnotique. La Télécaster de Ash introduit avec quelques effets très "eighties" le long monologue existentiel musical qu'est "Rain". Quelques notes d'un synthé Jarrien et une basse raw achèvent de mettre en place une ambiance noirâtre sur laquelle Daniel Ash pose sa voix, une petite merveille !

Les compos de Ash sont le plus souvent drivées par une basse puissante, comme sur "Movement of fear" où un sax souffreteux se mixe aux divers collages bruitistes à nouveau effectués par Ash. La voix me semble certes parfois un peu faible, mais l'ensemble a une belle tête expérimentale. "War" est plus dans la continuité des délires propres à BAUHAUS, si ce n'est que les voix ont changé. Et ce synthé fou qui prend le pouvoir sur la basse tressautante, cette gratte réverbérée, "Here comes trouble" comme dit Daniel, les problèmes se pointent ! Les arpèges de "Real life" donnent naissance à un rythme d'obédience presque flamenco. Une autre étrangeté. On n'en est plus à ça prêt.

Tout ça reste bien post punk comme le début de "Performance" le montre aisément. Les claviers de KRAFTWERK, la gratte nucléarisée, le chant monocorde. Pas de doute, en 84, on appelait cela de la cold wave en France. Ne cherchez pas plus loin où les FRONT 242 ont piqué leurs premiers plans. Il y a dans ce titre monolithique des éléments proches de la future techno, cette froideur ultime. Pour sûr, on est bien dans les eighties.

Ce premier épisode plus ou moins solo – il compose, chante et produit - de Daniel Ash est un vrai révélateur. Bien sûr, le groupe va tourner court à cette époque où la valse du succès ne laisse aucune place à la contemplation. Ainsi continue la carrière d'un guitariste compositeur cultissime mais malheureusement inconnu des foules. La voix de Ash ne saurait évidemment être comparée à l'organe de Peter Murphy. On reconnaît bien la patte du compositeur de "Bela lugosi's dead" un peu partout, mais la voix distingue sans compromis aucun les deux entités. L'opus vaut un 3.5 sur l'échelle de notation, mais les expérimentations ici présentes permettent d'arrondir à la supérieure !

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   ERWIN

 
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- Daniel Ash (guitare-chant)
- Glen Campling (basse)
- Kevin Haskins (batterie)


1. Lions
2. War
3. Happiness
4. The Never Never
5. Performance
6. Slender Fungus
7. Movement Of Fear
8. Real Life
9. Rain



             



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