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Nina ATTAL - Jump (2018)
Par MARCO STIVELL le 18 Septembre 2018          Consultée 1138 fois

En tant que chroniqueur qui cherche à écrire simplement (quitte à être plus "personnel") et ne s'est jamais cru à l'aise dans une tour d'ivoire, qui n'a jamais joui de la plume froide et distante, onanisme subtil et secret lié au métier, certains moments peuvent être pénibles. Comme par exemple, le moment où on découvre qu'un(e) artiste que l'on soutient et dont on parle avec enthousiasme vient de sortir un album, disons, problématique.

C'est le cas de Nina ATTAL avec Jump. En voyant la pochette, j'ai eu très peur ! Belle photo, bien prise sans doute mais avec un gros plan sur un tatouage. D'accord, aujourd'hui, la mode veut que ça remplace petit à petit les yeux, le sourire etc en tant que marque de personnalité. Cependant, d'un avis personnel, et par rapport à la pochette de Wha, l'album précédent, ou même des deux premières sorties d'ATTAL, il y a un gouffre ! Et puis malgré la présence de la guitare, un ton urbain se dégage, au point que j'ai cherché le petit encart rectangulaire noir "Parental Advisory / Explicit Content" que l'on trouve sur la plupart des pochettes de disques de rap, en bas dans le coin.

De là, nous pouvons parler du problème qui se dégage à l'écoute, c'est qu'en fait de rap, Nina ATTAL s'y est mise ! À son tour, elle aussi. Et j'éviterai cette fois de vous rebattre les oreilles avec tout le bien que je pense de la prise de pouvoir quasi dictatoriale du hip hop – que j'aimais, avant, quand il était plus "intelligent" que "décomplexé", quand, malgré les frictions entre genres populaires à succès, il ne faisait pas passer le rock pour has-been -, vous n'avez qu'à relire ma chronique du dernier Lily ALLEN. Mince, c'est vraiment énervant ! Encore une chanteuse très talentueuse, surtout ATTAL, qui s'y met... Tandis que les cuivres, eux, ont bien disparu. Le syndrome du changement, une préoccupation bien actuelle et risquée !

C'est ce qui ressort à la première écoute de Jump, et qui reste aux suivantes. Même le traitement plus électronique, pour ne pas dire r'n'b des morceaux les plus soul de Nina ATTAL finit par être acceptable et peut apporter de belles ambiances selon les morceaux. En termes de funk, elle prouve combien elle garde la main sur la scène française, chantée en anglais certes, même si elle fait des efforts dans sa propre langue pour la première fois. Ecoutez donc les deux dernières du disque, "Change the World", groove endiablé, voix et guitare qui se suivent pendant le solo, "Face au Mur" avec un texte fort et poignant tout comme le sont les guitares mélodiques ainsi que les voix hargneuses mais bien réelles. Voilà un niveau de réussite haut, sans contestation possible !

Parce qu'à côté de cela, dès l'écoute de "Jump", le premier morceau, on est déconcertés par une introduction qui utilise les samples de voix déformées et se voulant drôles comme on en entend sur tant de chansons actuellement, du rap au zouk. Le pont avec les voix multiples est assez regrettable, alors que le côté funk légèrement agressif dans son propos, le son de la guitare (gérée par ATTAL de main maîtresse et de manière presque exclusive sur tout le disque) parviennent, eux, à nous séduire.

Que dire alors de "Carry Me", titre r'n'b lent, un de ceux où la guitare acoustique est conductrice, où la voix de la chanteuse-sirène nous émeut, jusqu'à l'arrivée incongrue du rap (Beat Assailant) ? Trop chan-mé quoi. Ceux de "Dream" et "Breathe" sont encore plus rageants ; les chansons, toutes deux si belles, n'en avaient vraiment pas besoin, in my opinion. Sur "Laisse-Moi le Temps", les mêmes samples "rigolos" que pour "Jump" et Melodyne ou Auto-Tune posé sur la voix naturellement splendide d'ATTAL – Qui a eu cette idée ? QUI ? - viennent gâcher un plaisir que nous ramènent heureusement le solo de guitare imposant et les voix musclées de la belle demoiselle à la fin. Meilleures que celles de la fin de "I Wanted to Kiss", dont on aimait pourtant le ton soul avenant.

C'est dommage, car si on ne peut médire concernant l'envie de faire autre chose (le single pop-électro "Don't You Stop Me", sorti l'an dernier et totalement détaché de ce disque au final, ne va pas à l'encontre de cette idée, tant il reste bien fait), la plupart des chansons de Jump est victime des poncifs actuels, du conformisme. Et puisqu'on parlait de français, ATTAL a voulu le tester de manière plus humoristique, "décomplexée", sur "Get on the Bus", invitant même la chanteuse ANAÏS, et par respect pour les deux artistes, je ne dirai pas ce que je pense du résultat. Pour le timbre anglais, en revanche, rien à redire ! D'ailleurs, question linguistique et conformité, les deux ou trois samples en... quoi ? Arabe ? Hindi ? En tout cas, ça ne passe pas, simple question de goût.

Alors qu'à côté, il y a l'intervention tout à fait appropriée de Benjamin SIKSOU sur le duo "I've Been a Fool", là où PRINCE aurait pu intervenir lui-même, s'il avait vécu. Et ATTAL à la guitare, toujours délicieuse ! Elle souligne la mélodie de "My Name", elle aussi prenante avec un effet de batteries factices qui tranche avec les autres du disque (on est bien loin de ce qui avait été fait sur Wha) avec une force de tambours écossais, mais ça n'a sûrement pas été pensé comme ça. Et puis "Road Ahead", gospel lent avec violons, mademoiselle Nina qui chante si bien... On apprécie qu'elle emploie des thèmes plus personnels, davantage de profondeur, mais si tout avait été comme ces titres-là, ou les deux derniers de l'album, celui-ci aurait été vraiment une très, très belle oeuvre. Rendez-vous aux concerts !

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   MARCO STIVELL

 
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- Nina Attal (chant, guitares)
- Anthony Honnet (claviers, programmations, choeurs)
- David Honnet (batterie)
- Benjamin Delarue (guitare additionnelle)
- Benjamin Siksou (chant)
- Beat Assailant (rap)
- Anaïs, Andréa Durand (voix)
- Hilevelz, Levin Deger (choeurs)


1. Jump
2. I've Been A Fool
3. Laisse-moi Le Temps
4. Carry Me
5. Breathe
6. My Name
7. I Wanted To Kiss
8. Get On The Bus
9. Dream
10. Road Ahead
11. Face Au Mur
12. Change The World



             



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