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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1998 Hauteville
2006 Relief Data Incomplete

HAUTEVILLE - Relief Data Incomplete (2006)
Par BAKER le 1er Octobre 2018          Consultée 1182 fois

HAUTEVILLE était parti aussi vite qu'il était arrivé. Jolie comète dont nous n'eûmes plus de nouvelles pendant 8 ans. Et puis en 2006, alors que le metal progressif était solidement ancré dans le paysage musical, voilà que déboule ce second album, à la grande stupeur des fans qui n'osaient y croire. Second album qui n'eut pas beaucoup plus de retentissement que son glorieux aîné, et qui pourtant aurait pu, aurait dû, cartonner vu ses états de services. A savoir une production largement au niveau des grands noms du genre, une technique jamais prise en défaut, et un bon petit paquet de refrains mémorables.
Pourtant, il m'en coûte mais j'avoue que Relief... n'a pas pour moi l'aura, le charisme de son grand frère, qu'il bat pourtant à plates coutures au niveau de la plastique. Peut-être est-ce justement ce qui lui manque : ces claviers un peu kitsch, ce son très puissant mais un chouïa brouillon, sans compter que Lydie est désormais unique chanteuse ; certes notre grande et belle rockeuse s'en tire très bien, mais Cyril nous manque un peu, avec sa tessiture entre-deux et sa voix pas toujours très juste. Oui, vous lisez bien : ce qui manque à Relief Data, ce sont les petits défauts, les boutons d'acné de HAUTEVILLE qui rendaient l'album, plus que sympathique, totalement addictif.

Attention, ne surtout pas perdre de vue le principal : voici un disque très bien fait dans son genre, extrêmement professionnel, et digne d'intérêt. Le couplet presque numetal associé à un refrain simple mais entêtant (repris par un enfant : excellente idée de prod) sur "Adam to Atom" (avec un solo pyrotechnique du génial Patrick Rondat, mazette le guest !), la légèreté pop et la basse volubile de Laurent Ober sur "Like Anybody Hellse" (un petit poil trop longue, mais fraîche comme un Perroquet Schweppes), le doublement de tempo qui sauve "Reflection", la guitare hurlante de "Jaywalker" et son ambiance rappelant un peu "Lucy in the Dark" et "The Street Lamp"... De bonnes chansons.

Qui ont un petit défaut donc, ne pas "sonner" comme le premier album... mais c'est un procès délictueux, et j'en suis conscient : auraient-ils tenté de refaire le même disque que les critiques auraient été assassines. Les louanges de fans, un peu moins, car "Monster" qui ouvre l'album est la seule chanson ayant conservé ce côté sale gosse, impétueux et joyeusement iconoclaste, et le moins qu'on puisse dire est que son refrain met le sourire de là à là voir figure 2. Les autres chansons sont donc globalement réussies mais possèdent un côté sombre, solennel, qui peut déstabiliser de prime abord.

Il faut également avouer que quelques pistes, à force de vouloir sonner trop pro, finissent par se perdre. C'est le cas de "Perfect Lens", d'un "Perfectabilism" bon mais à qui il manque un petit ingrédient secret, et surtout, dommage Eliane, de la chanson-titre dont je n'ai absolument rien retenu. Sans compter l'instrumental final bien fait mais qui ne va nulle part en réalité. Ce n'est pas son plus atroce crime : ce serait plutôt de prendre la place d'un ami. Car au milieu de l'album, vous avez un "Immaculate Eyes" au refrain exceptionnellement accrocheur qui sonne comme une véritable fin d'album. Ce sont ces petits détails, ces imperfections derrière la perfection, qui rendent l'album sympathique mais sans le bonus de charisme qui fait qu'on dénombre 57 automobilistes ayant eu la main droite arrachée à force de brailler "Tonight" dans l'auto, le poing levé, la vitre baissée et panneau en sens inverse un peu trop près (NdColuche : Mais merde, les gens ils le savent qu'on roule à gauche !)

Le retour d'HAUTEVILLE fut donc tout à la fois bref, intense, frustrant et intéressant. Il y avait clairement du potentiel, mais musicalement ça touche fouyayaya popopopopoï (c'est mon Tribute To Enrico Macias). Il y a cette volonté de trop bien faire qui nuit, car ce qui faisait halluciner le metalleux / proggeux / voire rockeux moyen en 1998, c'est cette impression que le sextet, apparaissant de nulle part, était venu livrer un album que wouahou érection, et hop ! était reparti sur sa planète. Le frisson de l'inconnu. Depuis, HAUTEVILLE est retombé dans l'oubli hélas. Denis Turmel est devenu, à mon humble connaissance, directeur du Zénith de Nantes, ce qui explique peut-être que cette salle soit plus posément rock que ses consoeurs, et les fans se languissent d'une nouvelle tentative car, aussi bancale soit-elle, cette seconde offrande enfonce dix pieds sous terre la moitié de la concurrence gauloise.

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- Lydie Gosselin (chant)
- Denis Turmel (guitare)
- Didier Thery (claviers, guitare, basse)
- Patrick Rondat (guitare)
- Vincent Turmel (batterie)
- Laurent Ober (basse)
- Hervé Turmel (clarinette, basson)


1. Monster (the Race)
2. From Adam To Atom
3. Perfectabilism
4. Immaculate Eyes
5. Like Anybody Hellse
6. The Perfect Lens
7. Relief Data Incomplete
8. Jaywalker
9. Reflection
10. There Be Dragons



             



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