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1992 Core
1994 Purple
1996 Tiny Music...songs Fr...
1999 No. 4
2001 Shangri-la Dee Da
 

- Membre : Scott Weiland

STONE TEMPLE PILOTS - Stone Temple Pilots (2018) (2018)
Par JASPER LEE POP le 27 Septembre 2018          Consultée 2203 fois

Le choix de l’album éponyme en cours de carrière a souvent pour but de suggérer une renaissance, un retour aux sources. STONE TEMPLE PILOTS nous fait ici le coup pour la seconde fois. La première, c’était en 2010 pour un album chant du cygne avec Scott Weiland qui n’est pas resté dans les mémoires. Les frères DeLeo essaient donc de relancer la carrière de leur groupe en recrutant au micro un finaliste de l’émission télécrochet X-Factor comme l’ont fait en leur temps INXS et QUEEN. Si la démarche peut sentir l’opportunisme, le choix n’est finalement pas contestable tant Jeff Gutt, le petit nouveau, s’en sort avec les honneurs.

Collectionneur de chanteurs dépressifs décédés, le combo avait tenté la rupture stylistique vocale avec Chester Bennington, le temps d’un E.P. qui avait suscité une levée de boucliers chez les fans. Chat échaudé craint l’eau froide, Jeff Gutt est donc un clone de Weiland (avec une petite pointe du timbre de Layne Staley, tout cela est décidément très consanguin), une belle maîtrise technique en plus mais la petite touche de danger du junkie génial en moins. Alors oui, la similitude du chant peut déconcerter à la première écoute et ne manquera pas de donner du grain à moudre aux soi-disant puristes toujours prompts à souhaiter l’arrêt romantique d’un groupe suite au décès de son leader, ici sur le mode No Weiland, no STP (que ces gens-là aillent s’acheter une vie au lieu de vouloir systématiquement en priver les survivants). Et puis au risque de fournir des cartouches pour mieux me faire canarder, les frangins DeLeo n’ont-ils pas le droit de s’autocopier, eux qu’on a tellement accusé de plagier les autres ? Pourquoi auraient-ils dû renoncer à la pérennité de leur répertoire finalement servi au mieux par une voix approchant celle de leur défunt chanteur ? Quant à la sempiternelle suggestion souvent émise par les mêmes grincheux qui consisterait à changer de nom, on rappellera à toutes fins utiles que les frères DeLeo ont déjà tenté le coup par deux fois, d’abord avec TALK SHOW (avec Dave Coutts au chant), puis dans une moindre mesure avec ARMY OF ANYONE (avec Richard Patrick et puisqu’Eric Kretz était remplacé aux baguettes par Ray Luzier). Avec un succès seulement critique à la clé.

Non, tous les doutes s’envolent dès la seconde écoute et, une fois qu’on a décidé d’envoyer valser les à priori, l’évidence saute aux oreilles : cette collection de nouvelles chansons est ce que le groupe aurait pu (aurait dû?) sortir après Purple au lieu de changer si souvent de cap au risque de se perdre. Les compos défilent, évidentes, élégantes, capsules de hard rock acidulées pop aux arrangements subtils et typiques du groupe. Après une entrée en matière trépidante avec « Middle of Nowhere » (très VELVET REVOLVER, comme quoi...), « Meadow » s’impose comme le single le plus évident et il s’intègre effectivement sans dépareiller dans la set list du groupe en concert mais derrière, les prétendants se bousculent au portillon, avec « Guilty », la mélancolique « Though She’d Be Mine » qui aurait sûrement été matraquée en radio à une autre époque, le Zeppelinien « Just a Little Lie ». La qualité d’écriture est là, Dean DeLeo abat un boulot de toute beauté sans jamais être démonstratif et Eric Kretz n’avait pas joué avec autant d’entrain depuis un bail. Le disque est uniquement victime de sa charge pondérale et aurait dû se contenter d’aligner dix compos au lieu de douze (et ne parlons pas de l’édition comportant deux bonus tracks dispensables).

Non, STONE TEMPLE PILOTS n’est pas mort avec Scott Weiland, son porte-voix exceptionnel mais tellement erratique (c’était malheureusement pathétique sur la fin). En bon frontman narcissique, celui-ci avait tiré la couverture à lui, nous faisant oublier que les maîtres d’œuvre étaient Dean et Robert DeLeo. Ces deux-là ont trouvé en Jeff Gutt un remplaçant qui ne démérite pas (son hommage à Weiland sur « The Art of Letting Go » est vibrant) et qui ne demande qu’à avoir les coudées plus franches. À présent rassurés, ils devraient ne pas autant le sous-mixer la prochaine fois.

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   JASPER LEE POP

 
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- Jeff Gutt (chant)
- Dean Deleo (guitare)
- Robert Deleo (basse)
- Eric Kretz (batterie)


1. Middle Of Nowhere
2. Guilty
3. Meadow
4. Just A Little Lie
5. Six Eight
6. Thought She'd Be Mine
7. Roll Me Under
8. Never Enough
9. The Art Of Letting Go
10. Finest Hour
11. Good Shoes
12. Red And Blues



             



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