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Franz SCHUBERT - Symphonie N°5 (zinman) (1816)
Par JULLIAN le 4 Octobre 2018          Consultée 2270 fois

1816. Schubert a 19 ans et l’année se révèle incroyablement prolifique pour le compositeur. Malgré son emploi dans l’établissement scolaire paternel, celui-ci acheva pas moins d’un opéra, une grande messe (D.452), de nombreuses pièces de chambre ainsi qu’une centaine de lieder. Comme si cela ne suffisait pas, il termina également la composition de deux symphonies majeures: la 4ème (surnommée “Tragique”) ainsi que la 5ème, objet de cette chronique. Hum. Excusez du peu. La précocité du jeune Franz a de quoi laisser pantois lorsque l’on sait qu’à cet âge, celui-ci a déjà composé la moitié de son répertoire connu. Or, cette boulimie créatrice n’a-t-elle jamais pris le pas sur la qualité? Qu’en est-il vraiment de cette 5ème symphonie? Lumières, rideaux.

Schubert aime Mozart et il ne le cache pas. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui la qualifient de “Mozartienne” tant l’influence de l’Autrichien se fait entendre ici. Outre les similarités mélodiques frappantes, Schubert va même jusqu'à répliquer l’instrumentation de la 40eme symphonie, à l’exception faite de l’absence de clarinette. Cette inspiration se fait entendre dès les premières mesures de l’Allegro, premier mouvement dont le thème est un vrai bijou de simplicité et de justesse. Pas de doute, l’ombre de Mozart plane bel et bien sur cette oeuvre. Forme sonate oblige (exposition du thème – développement – réexposition), Schubert se permet néanmoins un écart: il change la tonalité du thème lors de sa réexposition, ce qui s’avère peu conventionnel pour l’époque. Qu’importe, l’effet est saisissant. Premier mouvement et premier coup de maître.

Vient ensuite l’Andante con moto, le plus long des mouvements et celui autour duquel s’organise cette symphonie. De nouveau, la grâce qui s’en dégage ne manque pas d’évoquer l’école viennoise (Haydn compris). On manque d’adjectifs pour qualifier cette nostalgie qui vous prend aux tripes tout au long de ces 10 minutes. En troisième position, se trouve l’habituel menuet (Minuetto. Allegro molto), bien que celui-ci n’en porte que le nom puisqu’il s’agit avant tout d’un Scherzo. Les similarités avec le troisième mouvement de la 40ème symphonie de Mozart sont évidentes : la progression graduelle des instruments utilisée à mi-chemin en est directement empruntée. L’oeuvre se termine avec brio par l’Allegro vivace, conclusion toute en énergie suggérant une certaine tension néanmoins vite dissipée. On note le merveilleux thème développé aux environs du deuxième tiers, nous rappelant les moments les plus joyeux de la fameuse “Pastorale” de vous savez qui.

Pas de doute, Schubert est allé loin. Beaucoup plus loin même. Bien qu’encore pris dans le carcan de ses aînés, les prémisses du romantique tel qu’on le connaît aujourd'hui font leur apparition. Les symphonies précédentes, bien que pourvues de grandes qualités, ne sont bientôt plus qu’une histoire ancienne.

Pour les enregistrements, il y a l’embarras du choix. Deux interprétations radicalement différentes permettent d’apprécier l’oeuvre sous différents angles. La première, sur laquelle cette chronique se fonde, est celle du Tonhalle Orchester de Zürich dirigé par David Zinman. Le tempo est ici intentionnellement relevé, pour un effet des plus convaincants lors du premier mouvement. L’autre, jouée par l’Orchestre Symphonique de la Radiodiffusion bavaroise sous la main d’Eugen Jochum, est nettement plus modérée. La différence se fait particulièrement ressentir lors des deux premiers mouvements, où Jochum prend davantage (trop ?) son temps. On atteint même un écart de deux minutes rien que pour l’Andante. Chacun ira de sa préférence, mais il semble que le premier mouvement, lui, pâtit réellement de cette lenteur.

Précoce dans le talent, Schubert l'est aussi dans la mort puisque c’est à 31 ans que le génie disparaît, laissant aux générations suivantes le sentiment d’un gâchis terrible, Schumann en tête. Néanmoins, le prodige ne s’arrête pas à cette superbe 5eme symphonie puisque viennent ensuite “La Grande” et surtout “l’Inachevée”. Mais ça, c’est une autre histoire.


Verdict: 4.5/5 (arrondi à 5)

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   JULLIAN

 
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- David Zinman (direction)
- Tonhalle Orchestra Zurich


1. Allegro
2. Andante Con Moto
3. Menuetto. Allegro Molto
4. Allegro Vivace



             



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