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- Style : Space
- Membre : Stone Age
- Style + Membre : Jean-michel Jarre
 

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SPACE ART - Trip In The Center Head (1977)
Par BAKER le 16 Novembre 2018          Consultée 1707 fois

Autant les années 90 et suivantes ont banalisé les laps de temps démesurés entre deux albums (coucou TOOL, coucou GUNS, coucou JARRE), autant il n'était pas rare dans les années 70 de voir un groupe sortir deux albums la même année. Il s'agit alors de faire le distinguo entre précipitation (bâcler l'album pour étoffer artificiellement son catalogue) et vitesse, ou plus précisément élan : profiter d'une muse exceptionnellement prolifique et/ou d'une méthode de production efficace pour continuer sur sa lancée et exploiter au maximum les idées. C'est clairement dans cette seconde optique que s'inscrit Trip in the Center Head, album arrivant quelques petits mois après le succès semi-inattendu d'Onyx.

Que se cache-t-il derrière cette pochette très... très... très mille-neuf-cent-soixante-dix-sept pour rester neutre ? Un "Onyx" bis ? Oui et non : nous retrouvons un certain style (spatial pour le moins), un grand nombre de sonorités proches, quelques constructions (notamment le premier titre, taillé pour être un single succédant à "Onyx"-le-titre), on sait qu'on écoute du SPACE ART au bout de quelques mesures, aucun doute. Et pourtant, malgré ces grandes similitudes, on ne peut s'empêcher de trouver ce Trip un peu supérieur à son aîné, plus abouti. De par son homogénéité d'abord : ici, pas d'expérimentations douteuses, uniquement des titres plus ou moins efficaces, pas toujours évidents, mais très 'focused'. En tant que compositeur, Dominique Perrier a affûté ses armes et chacun des titres de cet album, même le plus iconoclaste, est un générique d'émission télé type Temps X en puissance.

Mélodiquement, si "Onyx" conserve la palme de l'accroche directe, son petit frère "Speedway" ne s'en laisse pas conter : à se demander si un certain MORODER ne l'aurait pas beaucoup écouté avant d'écrire "Call Me" pour le compte de BLONDIE. On trouve du facilement mémorisable comme du plus subtil - ainsi la partie un peu bluesy d' "Archibald", au son assez Rhoda SCOTT. Jusqu'au minimalisme troublant de "Eyes Shade", entre le tout frais Oxygene de JARRE et le à peine plus vieux Rubycon de TANGERINE DREAM (cette flûte onirique). On trouve aussi, c'est important car à ne pas négliger, une bonne dose de styles et sonorités qui ont sacrément vieilli. "Watch it" a des faux airs de musique de films érotiques (spécialité des années 70), "Odyssey" reprend à bon compte la face B fortement gratinée "Sky Walk" en plus funky, le début d' "Archibald" fait dans le naïf à la OLDFIELD. Ca peut piquer.

Finalement, l'enthousiasme prime devant la solidité du disque. Le fait qu'aucun titre ne semble avoir été couché à la hâte, ce qui était le cas d'un tiers d'Onyx. Perrier sait où il veut aller désormais, et le disque bénéficie également d'une prestation plus forte, plus solide, de l'excellent batteur Roger Rizzitelli. On est proche du space rock par moments, mais avec toujours cette identité spatiale, en apesanteur dans le vide cosmique. Identité qui atteint son apogée avec "Psychosomatique", epic de dix minutes à tendance progressive et - surtout - symphonique, qui n'atteint pas totalement son but mais force l'admiration devant les moyens déployés et le culot. Le début fait penser au Grand Bleu d'Eric SERRA, ce qui est un sacré compliment, vu que les synthés de 1977 ne sont pas exactement ceux de 1988, et le final en apothéose laisse présager un radieux futur.

Trip... ne sera donc pas une tentative de cashflow désespérée, mais l'affinage d'un art synthétique, et le duo Perrier/Rizzitelli est à son apogée. Preuve de cette effusion d'inspirations, le disque est suivi peu après d'un 45-tours inédit. Si la face B "Mélodie moderne" est somme toute médiocre, trop longue et bien trop "Onyx-like", le titre "Nous savons tout" se montre en tous points passionnant : futuriste et robotique, mais avec une pointe de fatalité et de paranoïa, un mélange de pop spatiale aventureuse et de nihilisme à peine voilé. On appelle cette fin de décennie 70 l'âge d'or de l'électro française, et cette réussite qu'est Trip... en est une jolie preuve, à (re)découvrir toute nostalgie bue.

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   BAKER

 
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- Dominique Perrier (claviers, guitare, violon, prog)
- Roger Rizzitelli (batterie, percussions)


1. Speedway
2. Odyssey
3. Eyes Shade
4. Watch It
5. L'obsession D'archibald
6. Hollywood Flanger
7. Psychosomatique



             



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