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- Style : Space, Droids, Universal Energy
- Membre : Stone Age
- Style + Membre : Jean-michel Jarre
 

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SPACE ART - Play Back (1980)
Par BAKER le 8 Décembre 2018          Consultée 1289 fois

Si le second album n'avait pas tardé à pointer son nez, il a fallu trois ans à Dominique Perrier et Roger Rizzitelli - cette fois accompagnés - pour donner une suite à Trip In the Head Center. Trois ans, de nos jours, ça paraît peu, mais en cette fin de décennie 70, c'est énorme, surtout en matière de musique électronique. L'analogique possède désormais son jumeau maléfique 'le digital', le rock et le disco commencent à fricoter avec les machines (et vice-versa), et on sent une mutation certaine sur le point d'éclore. Face à ce défi qu'est l'appréhension du futur de la musique, SPACE ART essaie déjà de composer avec le présent. Et par la force des choses, ce Play Back (ou 3, selon votre sens de pochette) ne sera donc pas une suite exacte de Onyx et Trip....

On retrouve pourtant quelques éléments caractéristiques, notamment dans les sons. Les deux premiers titres auraient presque pu figurer sur Onyx, surtout côté lead. Il y a toujours cette ambiance spatiale, mais les nouveautés font vite leur apparition. Pour le premier - et meilleur - titre, on sent bien que le Force Majeure de TANGERINE DREAM est passé par là : le pont entre l'homme et la machine est dressé, et on est bien plus proche du prog rock que de la musique électro pure. C'est assez optimiste, avec une mélodie volontariste, la batterie est encore plus mise en avant, bref la bande à FROESE a fait son petit effet. Tout comme "Jaurès", qui est du SPACE ART "by the numbers" un peu moins bien qu'avant, mais bénéficiant d'une guitare rythmique saturée et d'un côté plus grandiloquent.

La musique a beau reprendre quelques fondamentaux, elle a évolué. Outre le disco, Perrier va également emprunter au jazz fusion : le piano droit rigide mais très organique de "Folkstone", le solo de flûte vocodorisée de "Paris Vision" qui louche plus vers SPACE-tout-court (celui de MAROUANI), les guitares en cocotte de "Love Machine" et "Welcome to Love"... Une volonté peut-être d'humaniser sa musique ? De rester en phase avec son époque, certainement, sinon comment expliquer certains choix douteux ?

Autant Onyx possédait des défauts charmants, qui piquaient fort par leur naïveté, leur côté expérimental, autant les passages ratés ou incongrus de Play Back sentent vraiment le calcul. Comme ce "Alpha du Centaure" bizarrement coupé en trois alors qu'il n'est pas beaucoup plus long que "Folkstone". Bizarrement ? Pas tant que ça quand on tombe sur la partie centrale, véritable Casimir disco à en mettre le rouge au front - tandis que la partie III se finit en scat vocodorisé sans intérêt. Et "Welcome to Love" ? Disons que si DALIDA faisait de l'électro, ça donnerait ça. Réellement. Le solo à la Larry Williams, totalement axé jazz, ne suffit pas à faire décoller le titre.

Malgré toutes ces maladresses, on sent vers quoi SPACE ART voulait se diriger : un mélange assumé de disco funk et de prog spatial. Curieux sur le papier, mais pas foncièrement antinomique : "Love Machine" par exemple, avec sa batterie au son incroyable pour l'époque, est certes cucul mais accrocheur. Les à-côtés stylistiques sont aussi présents dans la partie synthétiseurs : la partie I d' "Alpha", avec ces pads sombres et post-apocalyptiques à la JARRE des grands jours, préfigure "Oxygene 20" de 36 ans (!). Et l'intro de "Parakeet Island" sonne tellement soundtracker d'Amiga que c'en est stupéfiant : les sons et le style n'émergeront réellement que 11/12 ans plus tard.

Mélange de modernisme et de (déjà !) classicisme, qui peut être vu autant comme un album jazzy intéressant que comme une expérience ratée, Play Back est de toutes façons une évolution du groupe ; qu'elle soit bonne est discutable, mais le groupe n'avait en tout cas pas l'intention de pondre un Onyx ter (le bis ayant déjà été miraculeusement supérieur). La plupart des titres posent une question tangible sur l'avenir proche de leur musique, mais le sort en décidera autrement : à force de lui tourner autour, Perrier et Rizzitelli finiront par être embauchés par Jean-Mimi sur la mini-tournée en Chine. Le reste fait partie de l'Histoire, tant musicale qu'humaine. Et SPACE ART original restera le groupe de trois albums, une fenêtre dans le temps, loin d'être désagrable. Une fierté française comme nous en avons eu pas mal à cette époque.

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   BAKER

 
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- Dominique Perrier (claviers, prog, chant)
- Roger Rizitelli (batterie, percussions)
- Didier Batard (basse, progr)
- Patrick Lannes (guitare)
- Serge Roux (saxophone)


1. Folkstone Hovercraft
2. Jaurès
3. Paris Vision
4. Love Machine
5. Alpha Du Centaure Part One
6. Alpha Du Centaure Part Two
7. Alpha Du Centaure Part Three
8. Parakeet Island
9. Welcome To Love



             



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