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2013 Regarde Le Ciel
2015 La Vie Electrique

ALINE - Regarde Le Ciel (2013)
Par RICHARD le 26 Novembre 2018          Consultée 814 fois

En 2013, année de sortie de Regarde le ciel, la pop d'expression française était portée incontestablement par un souffle nouveau. Elle reprenait confiance en elle. De LESCOP à LA FEMME, de GRANVILLE à PENDENTIF,chanter dans sa langue natale n'était plus marqué par le sceau de la ringardise, voire tout simplement de la honte.Tous ces jeunes groupes n'ayant en fait qu'une seule et louable ambition : celle d'extirper la pop hexagonale de son état prolongé d'intense hibernation. C'est tout une nouvelle génération qui semblait (re) découvrir alors la possibilité de faire rythmer belles mélodies et langue de MOLIERE. On ne remerciera jamais assez le si discret Etienne DAHO (liste non exhaustive) pour cette salutaire contribution.

Pour évoquer trois de ses artistes préférés, ZAZIE parle régulièrement des trois B. BARBARA, BRASSENS et BREL. Avec ALINE, groupe marseillais d'adoption, on pourrait bien indéniablement à l'écoute de cette première galette choisir la lettre S. Les trois S, entité qui irrigue de façon diffuse ces titres à haute teneur mélodique. SMITH, Robert, le leader de THE CURE. THE SMITHS, le légendaire groupe mancunien. Et enfin,SIRKIS, Nicolas, l'inoxydable tête pensante d'INDOCHINE. C'est vraiment ce qui saute aux oreilles, même si ALINE parlait à l'époque comme influences avouées cette fois-ci de tous les groupes du label de Bristol SARAH RECORDS ou des Bordelais de GAMINE (souvenez-vous, «Voilà les Anges» en 1988).

Le quatuor phocéen brasse donc à valeur égale influences anglo-saxonnes et françaises. C'est un exercice bien délicat auquel s’attelle néanmoins ALINE. Essayer de faire concilier références bien marquées et esquisser en même temps une identité propre. Regarde le ciel y arrive le plus souvent, mais parfois la frontière entre hommage et ersatz n'est pourtant jamais bien loin sur deux ou trois titres.

Ainsi,le premier morceau de l'opus, l'instrumental « Les Copains » sonne comme une chute cotonneuse de studio de l'automnal Seventeen Seconds de THE CURE. « Je bois et je danse », ensuite, rappelle quant-à lui furieusement par son riff « Rip it up » d'ORANGE JUICE le groupe écossais d'Edwyn Collins. L'entame, enfin, d'arpèges cristallins de guitare de « Elle m'oubliera » pourrait se retrouver aisément sur The Queen is dead de Morrissey and Co. Les Marseillais regardent indubitablement vers l'Angleterre blafarde des années 80 mais en y ajoutant une bonne dose de pop typiquement française. A l'image de leurs illustres aînés, ALINE tente d'allier doux spleen et fausse légèreté.

Évidemment, énoncée comme ceci, la galette semblerait de peu d’intérêt. Une sorte de copie carbone sans âme de leurs héros de jeunesse. Il est facile de coller rapidement une étiquette tant l'exercice semble bancal. Le quatuor ne se résume heureusement pas qu'à un triste name dropping, même si les apparences pourraient jouer en sa défaveur. En effet, l'album a aussi et quand même des qualités. ALINE réussit ainsi à envelopper l’auditeur d'une subtile mélancolie tout au long de ces douze titres. Celle-ci passe également par la voix de Romain Guerret qui n'est pas sans rappeler parfois selon les morceaux celle du vieux corbeau d'INDO, voire même les intonations de Laurent VOULZY.

Les paroles émouvantes que l'on retrouve sur « Teen Whistle » ou « Regarde le ciel » par leur fausse légèreté ne peuvent que trouver un écho favorable chez les sensibles cœurs d’artichauts, les blasés, les fatalistes, les losers au grand cœur (au choix). C'est l'Amour sous toutes ses formes : espéré, déçu, rageur ou timide. Il n'y a pas d'emphase ni de flamboyance. Simplement sur ces titres, une belle palette émotionnelle aux couleurs mélodieuses, accrocheuses et directes qui faisait d'ALINE un solide espoir.

Malheureusement, et ce malgré La vie électrique son deuxième album (2015) plus que réussi, ALINE ne fut qu'un pétard mouillé. Les médias furent bien plus réceptifs que le grand public. C'est dommage, car Regarde le ciel, malgré ses quelques petits défauts avait de quoi faire chavirer tous les amoureux d'une pop certes peut-être pas révolutionnaire mais qui avait dans sa main quelques atouts bien séduisants.

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   RICHARD

 
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- Romain Guerret (voix, guitare, choeurs)
- Romain Leiris (guitare basse)
- Vincent Pedretti (batterie)
- Arnaud Pilard (guitare)


1. Les Copains
2. Je Bois Et Je Danse
3. Maudit Garçon
4. Teen Whistle
5. Deux Hirondelles
6. Il Faut Partir
7. Elle Et Moi
8. Elle M'oubliera
9. Voleur
10. Obscène
11. Regarde Le Ciel
12. Les Copains (d'anne Laplantine)



             



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