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Chris ABBOTT - Back In Time Ii (1999)
Par BAKER le 12 Juillet 2018          Consultée 818 fois

Nous avions laissé Chris Abbott seul dans son grand studio froid face à l'inconnu, c'est cruel la musique. Mais le relatif succès d'estime de son CD Back In Time, ainsi que celui du site remix.kwed.org, l'a conduit à remettre le couvert, cette fois avec plus d'amis pour l'aider, ainsi qu'un tout nouveau panel de claviers. Le but avoué : sonner plus professionnel, moins cheap. Moins cheap, mais toujours un peu chip. Y est-il arrivé ? Peut-on décemment écouter ce disque les vitres ouvertes sans porter un masque ou un bas nylon sur le visage ?

Il y a du mieux, et du statu quo. Côté déception, les auteurs de ces remixes n'arrivent pas encore à s'émanciper, à laisser les originaux derrière eux, à plonger tête la première dans les instrumentaux pop/rock ou techno/rock sans se soucier des programmations de base trouvées dans les jeux. Ainsi le gros medley "Galway is God", évidemment dédié à Martin de son prénom, mélange de vrais bons passages, notamment un final très mélodique, et quelques bips bips pas toujours très ragoûtants. Des "Roland's Rat Race" ou "Comic Bakery" font trop "Ram, Flynn et Tron vont pécho des cagoles à la Foire du Trône" pour vraiment surnager, et deux titres sont carrément nuls : "Thalamuzik 2000", qui est un hommage à un remix culte de "Sanxion" paru dans un ancien magazine... belle intention gâchée puisque "Sanxion" était déjà parfaitement remixé dans le premier volet ! Et "Wizball 2000" qui est un remix techno-dance qui démarre de façon bien trop étronnesque pour pouvoir se rattraper par la suite.

On sera étonnés de voir figurer deux reprises de "vraies" musiques : du YELLOW MAGIC ORCHESTRA (très fidèle) et du Giorgio MORODER (bien kitschounet). Il y a une explication technique, mais ce qu'on en retiendra surtout, c'est cette obligation de "passer" dans le monde "réel", de coller à la musique synthpop dite normale. A partir de là, on se rend compte que ce second volet, une bonne moitié du temps, arrive effectivement à se hisser musicalement au-dessus de son aîné : si les mélodies sont moins accrocheuses et connues (il faut dire que le premier était un festival), les synthés en tant qu'instruments de musique et de travail sont bien mieux utilisés : solo plein de feeling sur "Terra Cresta", influences orchestrales et world music sur les assez bons "Aztec Challenge" et "Scarabeus" (quelle séquence !)... Ne restaient qu'un ou deux titres réellement bons pour emporter l'adhésion : il y en aura 5, soit le tiers de l'album.

"Batman" est bourré de funk, très drôle, sans aucun complexe (holy cocotte funky en son clair Batman !), et se permet même de citer le thème de la série sans l'air d'y toucher. Castlevania des ordinateurs 80s, le puissamment frustrant "Ghosts and Goblins" joue la carte du gothique décalé, parodique et groovy. Marrant, et irrésistible. Plus techniquement abouti encore, "Forbidden Forest" est totalement transfiguré dans une version orchestrale, intitulée "ELFMAN Mix" à forte raison, entre valse gothique, musique des jeux Fable et influences TCHAIKOVSKI : du grand art, un thème hantant.

D'une durée de huit minutes, "Driller" est également une surprise divine. Minimaliste, froid et tout en montée lente, ce titre se rapproche très fortement de ce que faisait John CARPENTER sur Halloween et surtout The Fog. Et la qualité s'en approche fichtrement: un petit miracle (tout comme c'est un miracle qu'il y ait eu de la musique dans ce jeu. En tant qu'ancien spectrumiste, c'était... bon, c'était déjà un miracle qu'il Y AIT le jeu). Enfin, il manquait un ingrédient essentiel à cet album : un tube, un vrai. Vous l'aurez en la personne de "Warhawk", qui ici sans perdre son côté électronique gagne en puissance et en force mélodique, boosté par une rythique très "Chants Magnétiques II". Un vrai petit bijou du genre.

L'album est donc aussi recommandable que le premier volet, mais pour des raisons différentes. La qualité ici est bien plus disparate, mais les meilleurs titres s'approchent vraiment d'une qualité professionnelle. La version deluxe permet, outre les démos intéressantes ("Driller" qui se construit peu à peu...), d'avoir trois titres supplémentaires, un "Chimera" nunuche mais au refrain adorable, un "Enigma Force" qui vous rappellera incroyablement une mélodie d'AYREON, et un "Elektra Glide" qui ressemble, il faut l'avouer, au générique d'une série policière télévisée Roumaine de 1984. Que voulez-vous, il n'y avait pas que dans le jeu vidéo, que les années 80 émettaient des mélodies qui faisaient honte...

PS : Cette chronique est dédiée à la mémoire d'Anthony LEES, récemment décédé dans un accident.

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   BAKER

 
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- Chris Abbott (claviers, prog)
- Peter Connelly (claviers, prog)
- Mark Cooksey (claviers, prog)
- Tomas Danko (claviers, prog)
- Gareth Dolloway (claviers, prog)
- Fred Grey (claviers, prog)
- Darren Izzard (claviers, prog)
- Jogeir Liljedahl (claviers, prog)
- Warren Pilkington (claviers, prog)


1. Aztec Challenge
2. Galway Is God 2000
3. Warhawk
4. Roland's Rat Race
5. Batman The Caped Crusader
6. Terra Cresta
7. Scarabeus
8. Rydeen (daley Thompson's Decathlon)
9. Ghosts'n'goblins
10. Ivory Tower (helikopter Jagd)
11. Forbidden Forest
12. Wizball 2000
13. Driller
14. Zzap! 64 Thalamusik
15. Comic Bakery
- bonus (version Digitale)
16. Mp3 De Remixes Et De Work In Progress



             



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