On ne rigole pas dans la famille HART. Deuxième album live de l’année et un double SVP +1 DVD et après l’Iridium à New York voici le Royal Albert Hall à Londres. Du lourd, du très lourd, histoire de bien prouver que la petite Beth est devenue bancable (pas bancale non faut suivre les gars). Pour expliquer, cela démontre qu’elle peut remplir des salles prestigieuses sans faire pipi sur le canapé de sa loge, ou provoquer un séisme d’orgasmes dans la salle ou de voir une poignée de dealer hantée les coulisses pour lui refourguer sa came.

En plus elle s’est même produite au théâtre de St Germain-en-Laye, c’est vous dire si elle est cool et branchée. Donc remise aux normes, formatées show-biz, on cache (enfin on essaie) dans les coulisses Scott Guetzkow, son mari/garde du corps/ technicien, qui met son nez partout, histoire de prouver que la dame est vraiment clean, pas comme dans ses années de folie où elle se roulait par terre dans des positions érotiques au Paradiso sur le "Whole Lotta Love" de LED ZEP, et puis cachez moi tous ces tatouages qui rappellent un peu trop une autre déjantée, cette dévergondée d’Amy WINEHOUSE.

Nous sommes dans les années 2000, terminé le temps où Janis se torchait au Southern Comfort en posant avec sa bouteille, là, il faut que le spectateur, qui crache un maximum de blé pour acheter son billet et du merchandising, trouve assez de motivation pour repasser à la caisse l’année prochaine.

Pourtant la dame a du talent. Un immense talent, une voix exceptionnelle. Et elle casse carrément la baraque en débutant son concert en chantant a capella "As Long As I Have A Song" suivi d’une version torride de "For My Friends” la chanson écrite par Bill WITHERS qui figure Don’t Explain l’album avec BONAMASSA, avec un solo destroy de John Nicols. En passant on remarque l’absence d’un second guitariste ce qui est in fine une bonne idée. Du coup le gars John il joue au BONAMASSA avec talent. Ensuite, elle exhume "Lifts You Up" de son album Leave the Light On, ce qui nous fait un sacré bon début de show.

On ralentit un peu le tempo avec "Close To My Fire" avant d’attaquer l’aspect "variété internationale", avec "Bang Bang Boom Boom" le genre de scie qui fait chanter le public sans apporter grand-chose sauf des dollar à l’interprète, surtout quand elle le joue en tempo country. Et le concert s’embourbe peu à peu dans des titres plus ou moins variété. Même si la voix reste au top, on dérive.

Heureusement Beth retourne piocher dans ses anciens morceaux, et "Sister Heroine" tiré de My California et joué avec un accompagnement léger remet les pendules à l’heure. On retombe dans les titres de Bang Bang avant un "Waterfalls" assez réussi et la cover de Melody GARDOT "Your Heart Is As Black As Night" qui termine le premier CD.

Le répertoire est composé de beaucoup de titres figurant sur les albums avec BONAMASSA, comme "Saved" qui ouvre le second CD et qui n’a rien de transcendant. On préfère nettement cette version de "My California" au piano, toujours un grand moment quand elle est jouée avec simplicité. Comme sur le premier CD un mélange habile des chansons anciennes qui ont plus de corps, de vécu et d’autres des trois derniers albums plus grand public, plus accessible.

In fine, ce concert est–il bon ? La réponse est oui, mais amène une autre question Peut-il être meilleur ? La réponse est encore oui, car certaines chansons sont trop "faciles" pour l’immense talent de la dame.