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2006 Brassen's Not Dead
2009 Volume 2
2011 Volume 3
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- Style : Georges Brassens

BRASSEN'S NOT DEAD - Volume 4 (2016)
Par RAMON PEREZ le 22 Mars 2019          Consultée 915 fois

Cinq ans de silence discographique s’achèvent en 2016 avec la sortie de ce quatrième volume des aventures de BRASSEN’S NOT DEAD. Cinq ans durant lesquels le monde a bien changé. Par exemple, je suis parti de Toulouse. Tu vas me dire que tu t’en fous ; je te dirai que t’as raison, mais que ça signifie que j’ai suivi de bien moins près la vie de mes brassensophiles préférés. Un ou deux concerts dans les caves de ma nouvelle ville m’ont néanmoins permis de constater que cette vie avait été mouvementée durant cette période, avec notamment le départ de leur guitariste Marco, remplacé par deux nouveaux bretteurs. Je n’attendais plus de nouvel album, à un point que je n’ai même pas entendu parler de la sortie de ce dernier volume. C’est en visitant l’espace Brassens de Sète, particulièrement la salle consacrée aux disques du chanteur ou lui étant consacrés, que je suis tombé sur la bête. Reconnaissant la patine incomparable de ces pochettes, je fus à la fois très content de mettre la main sur une nouvelle livraison des Toulousains et, en même temps, légèrement déstabilisé par le choix de l’image. Un peu comme quand le Worms est passé à la 3D.

Après écoute, un sentiment comparable est resté. A la fois très content d’avoir entendu une quinzaine de titres à nouveau habillés à coups d’épingles à nourrices (ce qui porte tout de même le total à environ 60 sur 150, autrement dit 40% du répertoire réarrangé ; ça commence à compter) et légèrement marri d’avoir à constater que cet album est un cran inférieur aux autres à mes oreilles. J’y retrouve moins mes repères habituels comme les citations des grands morceaux punk ou l’utilisation irrésistible des chœurs. Mais il y a plus important, par exemple la production clairement insuffisante. Entre le montage de la voix qui fait que l’on ne comprend pas les paroles par moments, en particulier sur le premier titre, et le mixage des instruments débouchant sur un son très propre, voire carrément léger, le disque est clairement moins abrasif.

Il faut aussi parler des arrangements qui manquent souvent de l’explosivité qui faisait la force du groupe jusqu’ici. Un seul exemple : "L’épave". Pourtant très bien produite, elle, pleine de promesses avec son départ hard-rock et ses phrases d’harmonica, cette chanson ne progresse jamais et reste scotchée au sol. De façon générale, si une partie des morceaux donne l’envie de sautiller, aucun ne donne vraiment l’envie de se rentrer dans la gueule, ce qui est un peu dommage pour un disque de punk ! Et j’ai bien un coupable à désigner : Irwin, dont la performance au chant est un brin flemmarde. Souvent dans des zones confortables, dans les graves, il ne pousse jamais sa voix dans ses retranchements. Sans dire qu’il devrait le faire à chaque fois, il y a vraiment des moments où il ne donne pas l’énergie que l’on est en droit d’attendre de lui (surtout si l’on se rappelle ses partitions précédentes).

Nonobstant ces quelques critiques, ce quatrième volume ravira toujours les amateurs de Georges BRASSENS et de guitares saturées. Les premiers noteront le choix du titre d’ouverture qui s’adresse aux spécialistes puisque "Quand les cons sont braves" est une chanson posthume qui ouvrait déjà le premier disque de Jean Bertola. On retrouve aussi dans cette set-list plusieurs chansons bien cotées des connaisseurs mais assez oubliées par le grand public (par exemple "Le grand Pan"), une chanson polémique (la dernière) et un incontournable de chez incontournable. Car oui, après trois disques de reprises, il en restait un qui était passé entre les gouttes ! Ressortant la technique testée et approuvée sur le deuxième album, de partir tout doux pour alourdir progressivement le tableau, "Chanson pour l’Auvergnat" a ici les honneurs qu’il mérite et constitue sans mal l’un des bons moments de cette galette.

Pour parler aux amateurs de guitares saturées, il est à noter que la formule à cinq amène de nouvelles choses. Un côté davantage hard-rock, pas mal de finesses dans le jeu, quelques phrases inspirées et des soli plus nombreux (sans être tape à l’oreille). De quoi fixer plusieurs vraies réussites sur cet album. Le début d’album pour commencer, avec entre autres un "Au bois de mon cœur" que n’aurait pas renié Béru. Quelques titres qui sortent franchement du lot par la suite, en particulier un "Trompe la mort" qui retrouve un peu de poids tout en se permettant un petit délire à la fin autour des applaudissements de la chanson, un "Mouton de Panurge" dont on entend d'emblée qu’il s’agira du sommet de l’album, le moment où toute la recette est reconstituée, ou encore un "Cupidon s’en fout" particulièrement intense, avec un côté enlevé à la OFFSPRING.

Mais le vrai moment magique est gardé pour la toute fin avec cette conclusion complètement inattendue.
"La guerre de 14-18" fut une chanson mal interprétée par beaucoup en son temps, polémique disais-je, au point que BRASSENS consentit pour une fois à s’en expliquer à la télévision. Plutôt que de nous laisser sur cette possible ambiguïté, le groupe nous livre en trois séquences sa lecture : d’abord amusée (l’intro en mode comptine de colos), plus sérieuse ensuite (la conclusion qui reprend le "Johnny revient d’la guerre") et enfin tragique avec l’outro. Débranchée, désabusée, c’est bien "La chanson de Craonne" qui est convoquée pour se dire au-revoir, telle qu’aurait pu la chanter le fumeur de pipe. S’ils ne font pas la même musique, bien qu’ils partagent les mêmes mots et les mêmes accords, le groupe et son modèle ont toujours gardé le même esprit. Et tant qu’il y a de l’esprit, il y a de la vie. Même si ce disque n’est pas le plus réussi, il faut remercier BRASSEN’S NOT DEAD d’avoir entretenu la flamme de ce qu’il y a de meilleur dans notre patrimoine culturel. En attendant, qui sait, un éventuel cinquième volume.

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   RAMON PEREZ

 
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1. L'intro à La Kon
2. Quand Les Cons Sont Braves
3. Chanson Pour L'auvergnat
4. Au Bois De Mon Coeur
5. Histoire De Faussaire
6. Le Vent
7. Le Grand Pan
8. Trompe La Mort
9. Pauvre Martin
10. Le Mouton De Panurge
11. L'épave à La Kon
12. L'épave
13. Cupidon S'en Fout
14. Bécassine
15. La Guerre De 14-18



             



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