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2016 Unprecedented
2019 Through Your Eyes
 

- Membre : Arjen Anthony Lucassen's Star One

Marcela BOVIO - Unprecedented (2016)
Par BAKER le 26 Mars 2019          Consultée 905 fois

Haut placée dans le paysage vaste et, avouons-le, très occulairement agréable des chanteuses de metal symphonique, on ne peut pas dire que Marcela BOVIO ait choisi la facilité pour son premier album solo. Là où d'autres se seraient contenté de refaire la même chose qu'avec leur groupe, en changeant les musiciens, quatre notes et une reprise d'un tube des années 80, Marcela décide qu'après tout, si album solo elle doit sortir, autant se la péter un peu et focaliser l'essentiel de la galette sur ses divers talents. Chanteuse profonde et plus technique que pas mal de ses consoeurs, elle est également violoniste et profite de cette opportunité pour mettre cet instrument en avant. Une belle voix, du violon, et quoi d'autre ?

Rien, et c'est cela qui est fort. En misant sur la configuration voix + quatuor à cordes, et strictement rien d'autre, pas de synthé même discret, pas de boîte à rythme, bare-bones au possible et certainement live la plupart du temps, BOVIO prend un gros risque, qui va s'avérer payant bien que perfectible. On ne peut pas lui retirer une authenticité artistique certaine : avec ce côté sans filet et le minimalisme inhérent à la tessiture et la monophonie (plus ou moins, certes) des instruments, on se retrouve dans le même cas de figure que les grandes pages de VIVALDI ou CORELLI, ou plus proche de nous, j'y reviens souvent c'est ma marotte, le chiptune : le compositeur ne dispose que de 3, 4, à l'extrême limite 5 notes pour la mélodie, l'éventuel contre-chant, la basse, et toutes les harmonies. Exercice de jonglage qui requiert une écriture au cordeau.

Or, sur les meilleurs passages de ce disque, ce n'est pas la voix (splendide, mais vous vous en doutiez) de Marcela qui charme le plus, mais bel et bien ce soin dans l'écriture, et ces harmonies parfois difficiles et pourtant juste esquissées, qui retient l'attention. Le format quatuor n'empêche pas les dynamiques très prononcées (rien que le premier titre est un modèle d'expressivité), voire même les coquetteries de production : "Dime" met à profit toutes les parties d'un violon, et pas seulement les cordes. Effet garanti ! La voix aussi passe du doux à l'exalté, avec quelques refrains réussis, particulièrement "Found !" entraînant et "Powerless" qui a tout d'un tube typé metal sympho, mais sans guitare. Ni basse. Ni batterie. Ni Tuomas de poche.

La musique peut se faire oppressante (le pont de "Dime" qui n'hésite pas à fricoter avec l'atonal), rêveuse ("Alicia"), épique ("The One") ou introspective ("The Cartographers"). Ce qui n'empêche pas, mais retarde au maximum, l'effet répétitif, qui finit par s'installer vers le troisième tiers, les meilleurs titres ayant stratégiquement été placés en file indienne au début du L.P. Même vocalement, le timbre unique de Marcela pourrait lasser mais l'alternance entre anglais et portugais est salvatrice. La dame se permet même un chant opératique sur "Stars". Vous pourrez trouver cela de trop, ou au contraire penser que l'excellent refrain en est sublimé ; une chose est sûre : techniquement, elle tabasse. A noter cependant que je vous déconseille très fortement l'écoute de cet album en mode "musique de fond". Il faut de la concentration.

Allant jusqu'au bout de son pari, marchant parfois sur la corde raide (l'intro de "The Treasure Hunter", qui ne peut que vous évoquer une certaine série télévisée. Non, pas Maguy), Marcela n'arrive pas à convaincre sur la totalité de la durée, mais ses efforts sont plus que louables : inspirants. Le refus de la technologie n'est pas forcément mauvaise chose si l'on sait éviter les pièges, et en se donnant ainsi une identité purement classique et acoustique, la belle soprano se démarque totalement du troupeau de TARJA-wannabes. Assez difficile d'accès, car plus riche que prévu, ce disque dévoile ses charmes à mesure des écoutes religieuses, et s'il n'est pas parfait, son intention, en revanche, l'était.

Note finale : 3,5 / 5 montée à 4 pour le courage artistique

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   BAKER

 
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- Marcela Bovio (chant)
- Judith Van Driel (violon)
- Marleen Webster (violon)
- David Faber (violoncelle)
- Lotte Devries (alto)


1. Hay Amores
2. The Treasure Hunter
3. Found !
4. Dime
5. The Cartographers
6. Powerless
7. Alicia
8. Saboteurs
9. Stars
10. The One



             



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