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FOLK  |  STUDIO

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Jean-louis MURAT - Venus (1993)
Par MONSIEUR N le 25 Janvier 2007          Consultée 8905 fois

Le dépressif auvergnat. C’est en ces termes qu’un ami, que je ne salue pas, parle de Jean-Louis MURAT.

En ce qui concerne l’adjectif qualificatif épithète masculin singulier (auvergnat), réglons vite le débat. Jean-Louis MURAT, de son vrai nom Jean-Louis BERGHEAUD, vient d’Auvergne, d’où auvergnat, paf, CQFD.
Pour ce qui est de l’autre adjectif qualificatif épithète masculin (sauf que là ledit adjectif est utilisé comme un nom), je ne vais pas CQFDiser aussi vite qu’il y a trois lignes. Oui, JLM a parfois le verbe noir (et le sommeil rouge, cf. piste 6, ou comment arrêter le temps l’espace de cinq minutes). Oui, il a le timbre qui bourdonne et la voix traînante (ou traîneuse, c’est selon votre humeur), ce qui est probablement le principal reproche que lui font ses détracteurs, mais NON, JLM n’est pas dépressif.

Afin de ne pas me contredire, et je l’en remercie pour cela, Murat débute son album par une déclaration d’amour simple mais pas simpliste, avec un « Tout est Dit » efficace et presque guimauve (si, je regrette, un chœur qui brame lalala lala pour conclure un morceau, c’est guimauve). Les moments de légèreté ne se feront plus si présents par la suite, il est vrai ; seulement le temps d’un « Le Monde Caressant » déjà moins enjoué, ou le long de la mélodie tout simplement ratée de « Comme Au Cinéma » (que je saute systématiquement tant je trouve que ce titre m'est déplaisant).

Et puis ? Et bien…ensuite… « Rongé je me sens esquinté/J’ai des visions de prisons brutales/Comme Pilate je sens la mise à sac/C’est la fin du parcours »… Oui, tout de suite, on sent que le sol devient plus poreux… « La Fin Du Parcours » constitue l’un, sinon LE titre le plus négatif de toute l’œuvre du poète, et la guitare lancinante, insidieuse ne fait rien pour me contredire. C’est la rare intrusion rock dans un album très folk où JLM préfèrera un son acoustique, favorisant ainsi une proximité avec son auditeur. On a souvent cité Neil Young comme une possible influence. Il est vrai que l’on retrouve une certaine intimité dans l’écoute, intimité comme le Loner sait en créer.
Mais attardons-nous quelques instants sur cette pochette. Une fleur sur fond noir. Des arrangements soyeux (il y a même un flûte sur l’avant-dernier titre), mais sur fond de textes souvent désenchantés. Et puis cette fleur, là, regardez-la bien, elle fait flipper moi j’vous’l dis. Elle a les replis fourbes et la posture à l’affût, prête à vous manger tout cru au premier mouvement. Venus savait être (ou sait être ?) cruelle quand elle le voulait.

Alors verdict ? Je me garderai bien de dire que ce recueil me tue. Tout au plus il me mine l’esprit. Oh, et puis non, même pas, il me rend mélancolique. Est-ce que poésie mélancolique rime avec dépression ? Négatif mon commandant.

Finalement, pour moi qui connais quasiment toute la discographie de l’homme, je perçois Venus comme un album de transition. Je le clame haut et fort, « Cheyenne Autumn » et « Le Manteau De Pluie » (oublions « Passions Privées ») étaient ringards, je m’excuse d’avance pour les fans de la première heure. Textes ringards, claviers ringards, gueule de minet. Oui, je sais, c’est un peu court, jeune homme, je généralise, je fais de trop grands raccourcis, et je suis de mauvaise foi. N’empêche qu’à partir de Venus, les arrangements, s’ils restent simples, ne sonnent plus comme les déplorables claviers d’autrefois. A partir de Vénus, ils étayent des textes qui, s’ils n’atteignent pas la superbe d’un « Mustango » (à part peut-être « Rouge Est Mon Sommeil » ou « Venus »), se font plus recherchés, plus abstraits aussi, sûrement (j’attends encore de trouver la clé de « La Momie Mentalement »). A mon sentiment, seule « Comme Au Cinéma » rappelle aux oreilles les années « jeune premier » de Murat, ce qui explique mon aversion pour ce titre, niais au possible.

Quoi qu’il en soit, Venus, constitue ce qu’il faut appeler un album muratien, c'est-à-dire appelant à l’isolement et à l’abandon. Qu’il est parfois doux de s’abandonner…

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Benjamin BIOLAY
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   MONSIEUR N

 
  N/A



- Jl Murat/denis Clavaizolle (tous les intruments sauf...)
- Christophe Pie (batterie)
- Christophe Dupouy (flûte)
- Jerôme Pietri (guitare solo sur le matelot)
- Marie Audigier (choeurs sur tout est dit)


1. Tout Est Dit
2. Comme Au Cinéma
3. La Fin Du Parcours
4. Le Monde Caressant
5. La Momie Mentalement
6. Rouge Est Mon Sommeil
7. Le Matelot
8. Montagne
9. Par Mégarde
10. Venus



             



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