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CRAFT SPELLS - Idle Labor (2011)
Par RICHARD le 19 Mai 2019          Consultée 557 fois

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais parfois j'aime à penser que la pochette d'un album serait comme en parfaite adéquation avec l'idée tout à fait hypothétique que l'on se fait des morceaux que l'on va découvrir dedans. En achetant le premier disque des Américains, à sa sortie en 2011, je me suis instantanément dit que l'art work ressemblait furieusement à celui de Power, Corruption and Lies de NEW ORDER (1983). Ce n'était pas le bouquet de FANTIN-LATOUR, non, bien sûr, mais ces quelques fleurs aux douces couleurs me ramenaient à l'excellente galette du quatuor de Manchester. Hasard ? Heureux présage ? La découverte complète d'Idle Labor me confirma rapidement cette première impression. La présence de la bande à Sumner and Co irrigue donc de manière évidente ces onze titres. Même si CRAFT SPELLS a grandi sous le soleil de Californie, ses influences embrassent volontiers l'Angleterre brumeuse et mélancolico-dansante des années 80.

A l'image des autres groupes du label new-yorkais CAPTURED TRACKS comme WILD NOTHING ou BEACH FOSSILS sur lequel est paru cet album, CRAFT SPELLS est d'abord et surtout l'affaire d'un seul homme. Ici, Justin Vallesteros, jeune Américano-Philippin qui incarne parfaitement l'image que l'on peut se faire d'un musicien indie-pop circa 2010 : frêle, chino forcément trop court, Richelieu et chaussettes blanches. L'éternel étudiant lambda solitaire qui passe sa vie dans sa chambre de campus universitaire à espérer trouver enfin le grand Amour, sans rien faire vraiment pour. La réincarnation de la timidité maladive façon MORRISSEY, du moins sur le papier à musique seulement car dès l'entame avec « For The Ages », les sensations nées de la pochette réapparaissent indubitablement. Enfant, Vallesteros a été biberonné par son papa à NEW ORDER. Il faut croire que ceci l'a durablement marqué. En même temps, il y a bien pire comme ouverture au monde de la musique pop de qualité.

Attention, toutefois ! Si vous cherchez dans ce « travail au ralenti » le disque de la décennie ou de quoi étancher votre grande soif de prise de risque musicale, vous serez évidemment pleinement déçu. Si par contre vous désirez une quarantaine de minutes qui combinent tranquillement rythme et sentiment de nostalgie, CRAFT SPELLS sera incontestablement pour vous. Idle Labor s'écoutera donc facilement, sans heurt particulier. Comme ses illustres mentors anglais, Vallesteros opte donc pour une new wave tristounette que l'on renomma au début des années 2010 chillwave. L'Américain déroule paisiblement ses états d'âme et d'une voix timide vous susurre à l'oreille « Even Though Our Love Has Died You're Still Mine ». C'est un peu ça le monde en demi teinte du jeune leader. Il n'invente vraiment rien, mais si l'album est inégal, certains titres se distinguent amplement par leur évidence et leur efficacité mélodique. C'est déjà ça.

D'efficacité, il en est question, même lorsque les Américains plagient quasiment NEW ORDER. En effet, « You Should Close The Door » ou « Scandinavian Crush » sonnent véritablement comme des chutes de studio datant du début des années 80. Mêmes sonorités de claviers, identique guitare acide et cette voix qui comme peu assurée et distante à la Sumner complètent le tout. Le pire, c'est que tout ceci fonctionne plutôt bien. L’intérêt serait bien minime cependant si CRAFT SPELLS ne se contentait que de nous ressortir la boîte à souvenirs mancuniens et ses effluves illégales d'HACIENDA. C'est que pour proposer des titres nostalgiques, facilement mémorisables, Vallesteros est loin d'être manchot, c'est certain. Le cœur comme la tête balancent paisiblement à l'écoute des très doux « The Fog Rose High » ou « Givent The Time ». La timidité, les espoirs déçus et la peur de faire le premier pas sont autant de sentiments communs qui même sous l'accablante chaleur de Californie se teintent de gris. Remède ? Une bonne dose d'humour comme avec l'enlevé « Your Tomb » (texte et clip) ou le dansant « Party Talk » bien meilleur en live car plus intense qu'avec cette version qui semble captée depuis la grotte de Lascaux. On se retrouve comme à vingt ans, un peu maladroit et surtout empli d'objectifs que l'on espère secrètement atteignables alors que...

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre qu'avec ce premier essai, CRAFT SPELLS ne présente pas un visage franchement révolutionnaire mais lorsqu'il le désire, il sait placer au centre de son propos de petites couleurs touchantes discrètement bien senties. Dans ce style, ceci me suffit amplement et pour vous ?

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   RICHARD

 
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1. For The Ages
2. Scandinavian Crush
3. The Fog Rose High
4. Party Talk
5. From The Morning Heat
6. After The Moment
7. Ramona
8. Given The Time
9. Your Tomb
10. You Should Close The Door
11. Beauty Above All



             



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