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The CURE - Lost Wishes (1993)
Par RICHARD le 18 Mars 2025          Consultée 27 fois

Tout dans Lost Wishes exhale indéniablement les douces senteurs d'un temps que certains diront comme malheureusement révolu. Ces quatre titres instrumentaux issus des sessions d'enregistrement de Wish appartiennent par bien des aspects en effet au monde d'avant, à celui où la musique n'était pas encore totalement un objet de consommation ultra courante. Tout s'y réfère, s'y rattache. Ceci confère à ces vingt minutes de musique rêveuse un indicible sentiment de mélancolie.

D'abord le format. En K7, exclusivement. Même si fin 1993, ce support n'était pas encore totalement obsolète, il commençait à se faire moins essentiel. Le moyen, ensuite pour obtenir l'un des 5500 exemplaires. Faire partie du fan-club, oui, vous avez bien lu ! Écrire une simple lettre à FICTION le label de THE CURE et contre quatre livre sterling, devenir l'heureux possesseur de la chose. Ceci donne à l'ensemble un caractère original et naturellement précieux. Il sera par la suite pour tout collectionneur du groupe une quête du Graal et une mine d'or facile pour les vendeurs.

Un temps qui semble à des années lumière, oui, c'est certain. Cette année, après la tornade Wish de 1992,THE CURE ne donne qu'un seul et unique concert. Au Finshbury Park de Londres, ce sera aussi en ce 13 juin le dernier de Boris Williams, le talentueux batteur. Après le départ de l'essentiel guitariste Porl Thompson, le groupe ne sera plus jamais pareil. Succès commercial, succès artistique, âge d'or, les Anglais sont incontestablement à leur sommet. La descente n'en sera dès lors que plus surprenante et surtout plus forte.

Ce n'est pourtant pas la première fois que Smith propose des instrumentaux. Que l'on pense en effet aux ancestraux "Another Journey By Train" et "Descent" ou les longues pièces comme "Carnage Visors" (1981) ou "Airlock" (1982) qui font office de première partie avant chaque concert des Anglais. Mais cette fois-ci, c'est différent. Le leader est en panne d'inspiration. Aucun mot pour orner ou soutenir ces morceaux. Smith ne les considère pas pour autant comme mauvais. Ils n'iront pas à la poubelle et seront tout simplement Lost Wishes.

L'auditeur se retrouve donc face à quatre tableaux sonores qui exposent la nouvelle palette de couleurs du groupe saison printemps-été 92'. Ici, ces dernières seront douces, en ton et teinte pastel. Le temps du gris existentiel et du rouge nihiliste n'est plus, lui non plus. Chose assez rare pour être signalée, les titres sont la résultante d'un travail réellement collectif et non pour une fois les vues exclusives de Robert l'Autocrate. Lost Wishes pose de plus sans le savoir ce qui sera au moins sur deux morceaux l'ADN de la très lointaine Dream Pop. Ceci passe donc essentiellement par ce son de guitare qui enveloppe aussi bien "Uyea Sound" que "Cloudberry".

Accompagné du sac et du ressac de l'Océan, le premier titre qui porte le nom d'un village d'une île des Shetland ballotte littéralement l'auditeur, somnolant entre clavier sonnant comme un orgue et basse bien mise avant. Le côté répétitif évoque avec réussite l'élément aquatique et ses mouvements permanents. Le meilleur morceau de cette K7 est sans conteste le deuxième qui par ces notes gonflées à l'hélium vous envoie encore une fois directement la tête dans les nuages et comprime votre petit cœur d'éternel grand sensible. Il sonne comme un SLOWDIVE qui se voudrait encore plus rêveur et éthéré.

Composés en pleine ébullition shoeagaze, Wish l'album, ses démos non abouties, ses instrumentaux s'en nourrissent subtilement. SLOWDIVE ou RIDE n'ont jamais caché d’ailleurs à leurs débuts l’intérêt porté à THE CURE. Cet échange de bon procédé s'inscrit pleinement à travers "The Tree Sisters" qui se révèle être le morceau le plus dynamique de Lost Wishes. Ces trois minutes fiévreuses où le bleu pâle s'estompe un peu s'articulent autour de guitare-spirale propre à étourdir l'auditeur. Mais le naturel revient toujours au galop. L’électricité sauvage n'est pas l'ossature principale chez les Anglais. L'imparable ritournelle qu'est "Off To Sleep..." le rappelle. Le quintet réussit le tour de force de teinter ces instants joyeux par un léger voile mélancolique impulsé par des claviers tristes et guitare idoine. CURE un jour, CURE toujours.

Lost Wishes* pourrait par son format et sa durée n'être qu'une curiosité. Cette K7 est pourtant bien plus que ceci. Elle est en effet l'expression artistique d'un groupe original qui même après plus d'une décennie d'existence est toujours capable de créer une myriade d'émotions. Tout simplement unique !

* On peut retrouver aussi Lost Wishes sur l'édition deluxe de Wish sortie en novembre 2022.

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   RICHARD

 
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- Robert Smith (guitare)
- Porl Thompson (guitare)
- Perry Bamonte (guitare, claviers)
- Simon Gallup (basse)
- Boris Williams (batterie)


1. Uyea Sound
2. Cloudberry
3. Off To Sleep...
4. The Three Sisters



             



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