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AMBIENT  |  STUDIO

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- Style : Peter BrÖtzmann
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NAKED CITY - Absinthe (1993)
Par ONCLE VIANDE le 27 Février 2007          Consultée 5877 fois

Une poupée à quatre jambes, sans bras ni tête, refoulée dans un coin de porte comme un vulgaire chiffon. Un éclairage adéquat, un angle choisi… focalisation absurde sur cette chose mutilée. Le malaise est déjà là. Avouez-le, vous vous êtes approchés de cette image pour la voir de plus près, pour comprendre ce qu’elle représentait, pour confirmer l’attraction/répulsion qu’elle exerçait sur vous, déjà, au loin. Rien de plus dérangeant que l’incertitude, elle nous échappe et nous renvoie à nos interprétations les plus enfouies. Montrer n’est rien, suggérer est tout. On écoute Absinthe avec la même fascination morbide. Neuf plages ambiantes apparemment vides de sens. Neuf climats désincarnés comme autant de miroirs qui nous renvoient à nos propres malaises.
Où nos fantasmes nous emmèneront-ils durant cette séance d’hypnose ? Nous sommes des esprits sans corps, perdus dans les méandres des lieux symboliques de la psyché : les abattoirs, la fabrique de poupées, l’usine désaffectée ou le jardin public.

Absinthe n’est même pas effrayant, si seulement il l’avait été, nous aurions eu cette rassurante certitude : « un disque à climats » aurait-on dit, soulagés. Rien de tout cela, pensez vous. Absinthe est d’une insupportable neutralité ; vidé de toute vie, de toute chaleur, il est l’écran de nos projections, et les esprits les plus torturés n’y verront jamais qu’eux-mêmes. On pourra toutefois se raccrocher à un itinéraire, entre contrées industrielles et natures impassibles ; une confrontation extérieurs/intérieurs non dénuée de poésie, où paysages de béton et sculptures d’acier peuplent des songes d’au-delà.
Que reste-il de la drogue des poètes dans tout cela ? Le vague à l’âme, l’amour des maux, ce dégoût de soi qui nous pousse à errer dans les rues désertes, les quais de port ou les stations de métro à la poursuite de notre propre vide.
Pour son dernier album, le groupe de John Zorn frappe très fort, là où personne ne l’attendait. Après six disques consacrés au plus pur masochisme free jazz/métal extrême, le combo américain, pour paraphraser Paul Verlaine, nous livre une musique « soluble dans l’air », et loin des procédés agressifs passés, signe probablement son chef-d’œuvre.
Qui n’a jamais ressenti de bouffées de mélancolie, de montées d’angoisses, comme ça, sans raison, sera peut être immunisé face à ce reflet vertigineux de lui-même. Pour les autres, ce voyage au cœur des limbes constituera déjà un premier pas vers la folie. Le mal de vivre. La nausée.

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   ONCLE VIANDE

 
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- Wayne Horvitz (claviers)
- Bill Frisell (guitare)
- Fred Frith (basse)
- Joey Baron (batterie)
- John Zorn (saxophone)
- Yamatsuka Eye (voix)


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