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SOEN - Lotus (2019)
Par BAKER le 15 Septembre 2019          Consultée 1694 fois

SOEN nous avait mis une bonne baffe avec Lykaia. Un uppercut laissant chancelant mais du coup sur nos gardes, démultipliant la méfiance. Pour mettre l'auditoire KO, il fallait changer de stratégie, devenir droitier (vous noterez à ce sujet que Rocky II est une adaptation sur le ring du personnage d'Inigo Montoya...). Le miracle n'a donc pas lieu : Lotus n'arrive pas à la hauteur de son illustre aîné. Mais tel le chaton feulant, il réussit dans un premier temps à vous filer de sérieux coups de patte. La première moitié de l'album est en effet parmi les meilleurs moments musicaux de cette année 2019 et, à vrai dire, on s'y attendait un peu, tant le talent montré dans Lykaia ruisselait jusqu'à déborder.

La formule musicale n'a pas changé : ce sont cinquante nuances de gris, avec un équilibre précaire mais savamment dosé entre rage, mélancolie et espoir. "Opponent" reprend là où on avait laissé le groupe : mélodie vocale hantée, ambiances, dynamisme, beauté formelle. La qualité du refrain est un modèle du genre, et cette "poursuite de l'excellence" va continuer pendant trois autres titres. "Lascivious" est "simple" selon des critères SOENesques, mais elle marche du feu de dieu. "Lotus" fait éclater leurs influences ANATHEMA (période parfaite), dans un déluge de passages formidables, avec un côté bluesy dans la guitare qui ajoute de la consistance et une explosion GILMOURienne pas trop voyante, juste ce qu'il faut. Et en haut du totem vaudou, "Martyrs" se permet une incursion spectrale dans la dream pop, un monstre de savoir-faire et d'ambiance entre deux eaux boueuses.

Les premiers symptômes de la grippe arrivent avec "Covenant" qui possède un refrain mélodique, dynamique, intelligent, bref, la totale, sauf qu'il ressemble beaucoup trop à ce qu'on a entendu auparavant ; et à partir de ce titre, la qualité globale de l'album décline un peu : la formule musicale, car c'en est une, devient par trop évidente, trop ostensible : les changements d'accords, toujours les mêmes, les rythmiques de guitare semi-funk trop ridiges, le recours systématique au dédoublement de voix, tout respire le bien-mais-pas-top. "Penance" par exemple, c'est rempli de bonnes choses, mais quand on fait le bilan, le couplet est trop évident et le refrain fait trop... hem, variété française. La bonne, hein, mais ça détonne pas mal dans le paysage. Pareil avec "Rival", chanson magnifique qui se repose trop pourtant sur les artifices émotionnels pour réellement toucher.

Pire, "River", qui avait un potentiel de dingue (c'est comme pour le pognon), veut approcher les ballades d'ALICE IN CHAINS, ce qui est très bien sauf qu'ALICE n'a jamais été... autotuné, et puis bien, comme il faut, plus voyant qu'une Kardashian au milieu d'un village du Togo. Même le final, "Lunacy", essaie l'émotion, l'ambiant, l'introspection, mais tourne un peu à vide. Un peu, seulement. Parfois, la chaîne accroche au moyeu et ça repart comme en 40, parce qu'il faut bien avouer : roublards ou pas, les SOEN savent mener leur barque. Ca tangue juste un peu par moments.

Dur dur d'être imbibé : on ressort de ce grand carnaval des émotions tout chamboulé, ivre de changements de tempos et d'explosions de spleen vocal (Joel Ekelof commence à prendre la mauvaise pente d'Einar Solberg). SOEN reste un grand groupe, excellent, créatif malgré les influences, et capable de vous faire flamber les poils. Mais cette fois, pas sur la durée d'un album. Le prochain disque sera donc capital, car à cette croisée des chemins, beaucoup ont perdu leur âme. Demandez à Robert JOHNSON. Quoi, aucun lien avec SOEN ? Hem, justement, les petits passages bluesy, très rares, sont peut-être les plus jouissifs de ces 55 minutes de dépression rigide. Une piste ? Damned, cette fois nous sommes sur la bonne voie mon vieux Milou !

Note finale : 3,5 / 5, que je monte à 4 parce qu'il faut rester honnête, c'est de la très belle musique

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- Joel Ekelof (chant)
- Lars Ahlund (guitare, claviers)
- Cody Ford (guitare)
- Stefan Stenberg (basse)
- Martin Lopez (batterie)
- Emeli Jeremias (violoncelle)


1. Opponent
2. Lascivious
3. Martyrs
4. Lotus
5. Covenant
6. Penance
7. River
8. Rival
9. Lunacy



             



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