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- Membre : Chairlift

Caroline POLACHEK - Drawing The Target Around The Arrow (2017)
Par WALTERSMOKE le 5 Novembre 2019          Consultée 1007 fois

Vous souvenez-vous de Chairlift ? Si non, ou bien si vous ne connaissez pas, c'est bien dommage car il s'agit d'un groupe ayant sorti en 2012 l'un des meilleurs albums pop de la décennie : Something. Le duo étasunien formé par la chanteuse Caroline POLACHEK et Patrick Wimberly avait offert au monde un chapelet de chansons toutes plus extraordinaires les unes que les autres, qui restent toujours bonnes en 2019. Ce n'est pas le cas de Moth, sorti en 2016 et montrant un Chairlift tellement peu inspiré, et qui n'arrivait à s'en sortir que grâce à l'unicité du chant de POLACHEK, et encore. On aurait aimé y voir un accident de parcours, mais hélas, Chairlift a splitté dans la foulée. Une vraie perte pour la pop.

Cela n'a pas pour autant arrêté la carrière de POLACHEK. Ce qui est encore heureux, une telle voix ne pouvant pas disparaître comme ça, surtout au milieu de tant de chanteuses interchangeables. Sauf que si Caroline POLACHEK sort en 2017, l'année de la fin de Chairlift, un nouvel album solo, ce n'est pas demain la veille qu'on l'entendra. En effet, et à contre-courant de ce qu'on pouvait attendre, cet album en question, nommé Drawing the Target around the Arrow, est un album ambient totalement instrumental.

Oui, vous lisez bien : Caroline POLACHEK, une chanteuse pop, se jette dans l'ambient.

Un geste musical des plus surprenants et audacieux, carrément impensable quand on rôde du côté des grosses pointures. POLACHEK, pour sa part, peut se le permettre. Après tout, quand on circule dans un circuit plus ou moins indépendant, on a une plus grande liberté. Rien que pour cela, je dis bravo. Après tout, quand on fait de la musique, on devrait être libre de faire ce qu'on veut, et quand on veut. Ceux qui par exemple râlent en voyant leur chanteur métal préféré faire du folk peuvent aller se faire foutre.

Oui mais voilà : un geste, ça ne fait pas de la bonne musique. Sinon, ça se saurait. Ce n'est pas parce que taper sur les banques peut parfois être sain que la première diatribe anticapitaliste venue est forcément géniale ; et louer le saucisson et le pinard peut faire atteindre le sommet des charts, sans que ce soit pour autant une réussite musicale. Et avec Drawing the Target around the Arrow, on a exactement le même problème : si voir une chanteuse pop faire de l'ambient est cool, cela ne garantit en rien la qualité du produit.

Avec le paragraphe précédent, on peut rapidement commencer à comprendre la chose : Drawing the Target around the Arrow est un album chiant, mais chiant ! Et en plus, il n'est pas chiant comme pourrait l'être The Faust Tapes (1973) par exemple, non non non. Il est chiant comme peut l'être un album d'ambient, c'est-à-dire qu'il en devient caricatural à force de jouer sur l'épure musicale. Pour être franc, faire dans le minimal n'a rien de problématique, ça peut même déboucher sur du génie. Il n'y a qu'à regarder des pointures comme Philip GLASS ou Steve REICH pour le comprendre. Mais chez POLACHEK... Les morceaux sont nombreux pour un album relativement court (18 morceaux pour une heure), le sens de la composition ambient est assimilé pour créer des boucles hypnotiques, mais ces dernières sont justement trop longues. Le cas d'école ici est "Singalong" : la petite mélodie est remarquable, l'ambiance est touchante, aussi minimale soit-elle, mais sur 5 minutes, les nerfs vrillent déjà – si ce n'est déjà le cas à cause des précédents morceaux, même plus courts.

On ne peut pas en vouloir à Caroline POLACHEK d'avoir sorti Drawing the Target around the Arrow, au moins a-t-elle osé. Et il y a sans doute un côté conceptuel derrière cette musique (ça ou bien de la branlette intellectuelle). Mais factuellement, cet album est franchement mauvais et agaçant – un comble pour de l'ambient, genre qui au pire devrait confiner à l'ennui mortel. Après, il serait intéressant d'entendre POLACHEK de nouveau sur ce genre de musique, mais en plus ambitieux, en plus travaillé ou tout bonnement en mieux. Pas maintenant car elle est retournée à la pop, mais quand même.

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