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Alice COLTRANE - Ptah, The El Daoud (1970)
Par DERWIJES le 28 Novembre 2019          Consultée 1100 fois

Ptah the El Daoud. Troisième album d’Alice COLTRANE. Jusque-là la harpiste s’est surtout fait connaître auprès d’un public plus intellectuel, il faut dire que sa musique n’était pas très accessible. En un sens c’était la musique d’un esprit en crise, celui d’une femme en deuil tentant de rester à flots.

Le changement vient de son association avec deux saxophonistes : Joe HENDERSON et, surtout, Pharoah SANDERS. Accompagné de Ron CARTER à la basse et de Ben RILEY à la batterie, ils vont l’aider à exprimer sa spiritualité sur un ton plus apaisé. Le morceau éponyme placé en ouverture sert de porte d’entrée à l’auditeur : il est immédiatement happé à l’intérieur de cet univers s’inspirant de l’Egypte antique, de l’hindouisme, de la culture tibétaine…Mais pas besoin de s’y connaître pour apprécier la musique, qui est étonnamment accessible. Accessible, certes, mais difficile d’en parler. C’est le genre de musique qui se vit plus qu’elle ne s’écoute. Phrase très cliché, j’en conviens. Mais que dire ? Ce premier titre est construit sur de longues plages d’improvisations. On y retrouve le canevas traditionnel du jazz, soit piano/vents/contrebasse/batterie, mais insufflé avec un lyrisme planant. Pour l’anecdote, Ptah est un dieu égyptien, démiurge de Memphis (l’originale, pas le remake américain), dieu des artisans et des architectes. Ça tombe, parce qu’architectes nos musiciens le sont un peu, eux qui construisent leur musique comme un refuge.

La seconde piste "Turiya and Ramakrishna" continue sur cette même lancée, rendant cette fois-ci hommage à un mystique hindou et à un état de conscience en sanskrit, celui entre l’éveil et le rêve. Ne partez pas encore ! Je vous l’ai dit, la musique s’écoute toute seule, loin de toute appréciation spirituelle. La face A terminée, la face B de l’album peut se permettre de changer de style. Maintenant que l’auditeur est scotché, Coltrane remplace le piano par sa harpe pendant qu’Henderson et Sanders échangent leurs saxophones contre des flûtes altos. Changement d’ambiance, on passe de l’improvisation free jazz à des improvisations éthérées. C’est comme regarder une mer apaisée : les mouvements sont à peine perceptibles et on se laisse porter par le remous des vagues pendant toute la durée de "Blue Nile" et "Mantra". On en sort comme purgé, vidé de toute négativité.

C’est difficile d’écrire sur ce genre d’album. Au final on se retrouve à répéter les mêmes lieux communs, celui-ci en particulier : "il faut l’écouter pour le comprendre". Mais que dire d’autre ? C’est une musique unique qui a bien vieillie (c’est peut-être là la plus grande surprise de l’album). Je dois en tout cas de très chaleureux remerciements au fidèle lecteur qui nous a recommandé cet album dans la Boite à Demandes*. C’est un sacré cadeau de Noël en avance !

*N’hésitez pas à proposez-vous aussi des albums ou artistes que vous souhaiteriez voir chroniquer sur le site. Bien que toutes les demandes ne soient pas traitées, nous apprécions particulièrement que vous partagiez vos goûts et vos envies avec nous.

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   DERWIJES

 
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- Alice Coltrane (harpe, piano)
- Joe Henderson (saxophone ténor, flûte alto)
- Pharoah Sanders (saxophone ténor, flûte alto)
- Ron Carter (basse)
- Ben Riley (batterie)


1. Ptah, The El Daoud
2. Turiya And Ramakrishna
3. Blue Nile
4. Mantra



             



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