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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  B.O FILM/SERIE

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1989 Molierissimo

Sylvie BERGER - Molierissimo (1989)
Par MARCO STIVELL le 3 Mai 2025          Consultée 77 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Sylvie BERGER, née en 1961, grandit dans l'Allier (03), le 'chapeau' de l'Auvergne, un département qui correspond au territoire de l'ancien duché de Bourbon. Elle partagera toujours sa vie ainsi, entre Moulins, chef-lieu, et le Berry voisin (à cheval avec le département du Cher, 18, dans la région Centre), dont elle découvre très vite les traditions, grâce à sa mère d'abord qui l'inscrit dans une formation de danse (la Jimbr'tée Bourbonnaise) avant que mademoiselle ne découvre par elle-même le chant à l'adolescence. Sylvie BERGER souhaite poursuivre des études dans le milieu médical, mais les années 80 se révèleront décisives car, en tant que suiveuse fidèle des festivals locaux et autres, la balance va finir par pencher du côté le mieux adapté à sa voix en or.

Cette fin de décennie est d'ailleurs probante mais cela reste difficile à décrire, pour ceux qui ne la côtoient pas directement, ne vivent pas dans l'Allier, ne la voient pas progresser à travers divers types de groupes (ROULEZ FILLETTES, quintette vocal féminin qu'elle intègre durablement dès 1990). Sylvie BERGER, bien que populaire dans son milieu, ne sera jamais comptée dans les premiers noms qui viennent à l'esprit en terme de chanteuses françaises, parce qu'elle est à l'écart du style variété. Pourtant, il y a eu un moment où le grand public, plutôt jeune certes mais pas que, a été en contact avec cette voix sans le savoir, de façon entière, brillante et très régulière, et c'est d'autant plus amusant après coup qu'il s'agissait d'une devinette plus qu'autre chose !

Ce serait mentir que de parler en détail, alors qu'on ne l'a pas vraiment suivie à l'époque, de la série animée télévisée Molierissimo. Elle est créée en 1989 et distribuée par les soins des producteurs IDDH qui ont alors beaucoup de succès avec l'import japonais (San Ku Kai, Tom Sawyer etc) ou américain (Tortues Ninja, Denver le Dernier Dinosaure), mais qui veulent aussi et à juste titre 'voir français'. En tout cas, sur le principe, c'est très bien, mais entre ce qui est fait pour, ce que cela donne et la considération sur le long terme, c'est une autre paire de manches. Après Clémentine en 1985 et Moi Renart en 1986, arrive Molierissimo qui, comme celle d'avant, ne fera 'que' vingt-six épisodes, mais au moins diffusés plusieurs fois sur France 3 entre 1989 et le milieu des années 90.

Quentin, un jeune garçon de dix ans, intègre la troupe de Jean-Baptiste Poquelin alias Molière, doublé par Claude Giraud (plus classe, on ne fait pas) et de sa compagne Madeleine Béjart (historiquement 'co-fond'actrice' avec lui de l'Illustre Théâtre, favorisé par Louis XIV). Entre Paris et province, ils sillonnent la France et leur arrivent diverses aventures, très 'cape et d'épée' forcément et un peu sur le même mode que la série animée sino-ibérique des Trois Mousquetaires du début des années 80 avec animaux anthropomorphes, également distribuée par IDDH. Ce serait donc tromperie que d'en parler davantage et avec passion, néanmoins il demeure un élément réel et très positivement celui-là : le générique de Molierissimo.

Pour les paroles, ils ont dû s'y mettre à trois, à savoir le Belge Olivier Massart, Gilles Taurand (connu pour être scénariste du réalisateur André Téchiné), ainsi que Alexandre Révérend alias Bernard Rissoll (petit-fils de l'acteur de théâtre cinéma lorientais Camille Guérini) qui reste le mieux connu du lot pour sa participation durable aux dessins animés. Mais les paroles sont à l'image de Molierissimo qui force pas mal sur les anachronismes à partir de quelques détails 'établis', comme le fait que D'Artagnan (réellement) et Cyrano de Bergerac (dans son adaptation fictive) étaient des mousquetaires ayant connu le règne de Louis XIV à divers degrés (le roi étant déjà figuré adulte dans le programme), que le second, déjà bien aidé par la plume d'Edmond Rostand à la fin du XIXème siècle, aurait côtoyé Molière... Quelle importance puisque, à des fins divertissantes et éducatives (pour l'intérêt à défaut de la justesse), c'est destiné aux enfants qui ont des passions à se forger ?

Les 'grands', toutefois et à chaque diffusion, n'échappent pas pour autant au générique redoutable d'intelligence, dont la composition musicale et l'arrangement 'fait maison' reviennent à l'Alsacien Cyril de Turckheim, cousin de Charlotte (actrice alors 'montante'). Avant cela, il avait fait justement Lucky Luke, Moi Renart... Et le recours, outre une vraie basse (ah, ce petit 'walk'/marche jazzy du deuxième couplet !), à des arrangements orchestraux éclipse ici toutes ses autres oeuvres de l'époque, tant c'est réussi. Trompettes, timbales, montées crescendo au moment des refrains, il y a un esprit royal, glorieux, inspiré du faste du XVIIème siècle et de son Roi-Soleil si amateur de théâtre, autant que de l'esprit des mousquetaires. On pardonne même l'usage de la boîte à rythmes, très générique animé de la décennie 80.

Et si mélodiquement cela reste fort, c'est aussi grâce à la belle Sylvie, même s'il fallait vraiment la reconnaître. Pour des raisons étranges, elle n'est nullement créditée sur le single de la chanson, n'apparaît point sur les credits de la page Wikipédia. Et quand d'autres le font, que ce soit Discogs ou Bide et Musique, ils parlent tous d'une 'Sophie Berger' qui, soit dit en passant, n'aurait rien sorti d'autre. À moins que ce soit un pseudonyme voulu, on pourrait continuer de se laisser prendre à tort, mais non quand on se contente d'un 'S. Berger' par trop coïncident et que l'on connaît cette voix magnifique suffisamment, même à travers des projets ultérieurs voire tardifs (notamment depuis la rencontre avec un certain Gabriel YACOUB).

Ce timbre chaleureux, cette clarté perçante à peine 'retenue' par un voile fin, ces roulements de 'r' légers et fidèles au chant folk traditionnel qui surviennent parfois, tout cela, c'est Sylvie BERGER. Il est vrai que, par son caractère emphatique, très chargé en rythme martial et en instrumentation (synthétique qui plus est, même si bien faite), le générique de Molierissimo est éloigné de tout ce qu'elle fera ensuite, toujours très français, rattaché à l'histoire et aux traditions mais plus modeste. Mais quand survient la révélation, c'est terriblement bon de penser qu'une bonne part du public français a entendu Sylvie BERGER au moins une fois, pas qu'un peu, qu'on a pu grandir soi-même en retenant cette chanson qui au final, est peut-être la meilleure idée et la plus durable du projet.

On aime ou pas, mais parmi tous les génériques si entêtants de l'époque, pas qu'au niveau des dessins animés d'ailleurs, la brillance vocale ici s'accompagne à merveille de la force de la mélodie et de l'arrangement musical, avec une progression particulière. Il y a le couplet-refrain, mais aussi le pont façon 'hymne de théâtre' ('Approchez ! Approchez ! Nous allons vous conter du début à la fin...') certes, il y a Cyrano et d'Artagnan mentionnés direct pour plus d'héroïsme... Oui, mais il y a aussi, rythmiquement, ce jeu ternaire roulant (coupure avec le binaire si militaire et habituel pour le coup) qui, pour les couplets, adopte un caractère sautillant, Sylvie BERGER donnant l'impression d'une marelle en chantant, et, pour les refrains, se déroule de façon fluide en faisant croire à une accélération, alors que non !

C'est très, très bien trouvé, et cela dure à peine une minute trente, ou deux cinquante si l'on veut davantage en profiter à travers la 'version longue'. Voilà un générique qui s'ancre en tête et pour de bonnes raisons contrairement à celui des Trois Mousquetaires (désolé Jean-Jacques DEBOUT !), très mignonnet pour le coup par rapport à cet effort-là, d'un esprit riche, éclatant, comme un emblème français de grande époque historique et conduit à merveille par Sylvie BERGER aux airs de Marianne. Avec même un enthousiasme si prononcé qu'il l'amène à 'devancer' quelque peu la progression musicale, comme si on était déjà au théâtre. La chorale masculine qui s'ajoute à la fin du refrain et sur le pont est aussi du plus bel effet. Bref, il n'y a absolument pas à rougir, pas même d'adorer cette chanson. 'Bravo, bravissimo !!'

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1. Molierissimo (chanson Générique)
2. Molierissimo (instrumental)



             



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