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EXPéRIMENTAL / AMBIENT  |  STUDIO

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1999 Fantômas
2001 Director's Cut
2004 Delirium Còrdia
2005 Suspended Animation
 

- Membre : Melvins, Faith No More, M. Patton / J-c. Vannier, John Zorn , Tomahawk, Peeping Tom, Nevermen, Slayer, Mr. Bungle, Mike Patton

FANTÔMAS - Delirium Cordia (2004)
Par LE BARON le 6 Janvier 2020          Consultée 1242 fois

Delirium Cordia, c’est un peu le mal-aimé de la tétralogie des albums de FANTÔMAS. Pourtant, le titre est prometteur ! Delirium Cordia signifierait* « Délire assuré », et en latin s’il vous plaît ! Alors, est-il vraiment inférieur aux autres, cet épisode de la saga ? Oui et non, ou plutôt oui, mais pas seulement.

On reproche souvent à ce disque sa durée, ou plutôt le fait qu’il ne soit constitué – dans sa version CD** – que d’un seul long morceau de près de 1h15. Il est vrai que cela vous oblige à avoir du temps devant vous pour l’écouter et enlève la possibilité de sélectionner des titres. Levons cependant le voile sur la réalité : la durée annoncée n’est pas totalement respectée, ou du moins procède d’une petite tricherie. Seuls ceux qui sont allés au bout le savent et connaissent également la surprise finale, dont on ne dévoilera rien ici. Alors, cette durée est-elle un vrai problème ? Oui et non, on l’a dit. Dans l’esprit de ce coquin de Mike PATTON, elle est probablement une bonne blague. Mais elle renvoie également à une forme d’exploration du temps dans la musique. Car une des caractéristiques de Delirium Cordia, c’est que tout y est incroyablement dilaté, qu’il s’agisse de l’album – d’un seul tenant, on l’aura compris –, mais également des séquences qui le constituent et s’établissent elles-mêmes dans la durée. En procédant ainsi, l’album va à contre-courant de The Director’s Cut, mais surtout d’Amenaza Al Mundo, dans lequel le groupe balançait à toute blinde des morceaux courts, voire très courts, dans une urgence que n’aurait pas reniée NAKED CITY, une évidente influence du combo.

La dilatation du temps, voilà le sujet de Delirium Cordia. Sa durée fait donc clairement partie de l’expérimentation, au même titre que sa musique. En fait, avec ce disque, c’est comme si FANTÔMAS – dont les influences cinématographiques ont toujours été assumées – cherchait à créer un film pour les oreilles, en immergeant totalement l’auditeur dans sa création sonore. Le problème de durée, s’il y en a bien un, est donc ailleurs : certaines séquences sont tout simplement moins bonnes que d’autres, notamment parce qu’elles sont très étirées.

Par ailleurs, le groupe est étrangement absent. La musique de FANTÔMAS a si largement évolué que Buzz OSBORNE, Trevor DUNN et Dave LOMBARDO ne jouent presque plus. Quant à Mike PATTON, s’il est toujours aussi inventif par ses choix de samples, ses hurlements de terreur ou ses onomatopées, il est également en retrait, moins présent. Là aussi, c’est à une musique de film que l’on pense, à une de ces musiques qui accompagnent l’image, mais dont le compositeur a le souci de ne pas lui faire prendre trop de place. Du coup, on se retrouve avec un ensemble moins exubérant qu’auparavant, mais également plus sombre, voire plus tendu, et pour cause : l’ambient a pris le pas sur le métal, qui a quasiment disparu, emportant avec lui l’énergie des premiers disques, formidablement excessive, et qui fait ici clairement défaut.

Mike PATTON, en combinant le bon et le moins bon dans un long plan-séquence, parvient à créer un objet sonore à la croisée du cinéma de genre et du cinéma expérimental, alternant scènes réjouissantes et moments plus laborieux. Pensez aux films de la Hammer, ou aux Gialli italiens. Ils peuvent être à la fois inventifs et réjouissants par endroits, et franchement ennuyeux à d’autres ! C’est également le cas ici.
Album exigeant par sa durée – durée du disque, durées des séquences qui le forment –, Delirium Cordia est donc le moins bon des disques de FANTÔMAS. Ou le moins spectaculaire, tout en étant peut-être le plus étrange. Rien qu’à ce titre, il mérite tout de même largement de l’attention.


*Selon Google Translate, qui a parfois raison.
**Il existe une version en vinyle, mais qui n’est, à ma connaissance, disponible qu’avec un coffret reprenant l’intégralité des 4 albums.

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   LE BARON

 
  N/A



- Mike Patton (voix, samples)
- Dave Lombardo (batterie)
- Buzz Osborne (guitare)
- Trevor Dunn (basse)


- delirium Cordia
1. Delirium Cordia



             



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