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2017 Change My Game
2020 Come On In

Thorbjorn RISAGER & THE BLACK - Come On In (2020)
Par LE KINGBEE le 13 Février 2020          Consultée 1826 fois

Trois ans après Change My Game, le danois revient avec son 11ème disque, le 4ème chez Ruf Records. Fort d’un combo de huit musiciens, ThorbjØrn RISAGER réussit encore une fois à surprendre avec un album gorgé d’un Blues moderne dans lequel viennent s’entrelacer Funk, Soul, Rock'n'Roll, Gospel et même du Delta Blues un brin traditionnel.

Quand RISAGER a débuté sa discographie il y a une quinzaine d’années il ignorait probablement jusqu'à quand il pourrait continuer cette aventure. Mais le guitariste s’appuie sur une recette sans faille : Il élabore lui-même les mélodies et les textes à son domicile et les soumet à ses troupes qui valident. Quand on vous parlait de troupes, on aurait pu employer ouailles, c’est là également qu’il faut entrevoir une partie du succès de cette formation. S’il n’est aujourd'hui guère viable financièrement de jouer en octet, RISAGER et son Black Tornado parviennent à maintenir l’essence même de leur groupe et de leur musique à travers une complicité et une cohésion sans le moindre grain de sable. Jugez plutôt, entre Change My Game publié il y a trois ans et Come On In seul le guitariste Joachim Svensmark venu remplacer Peter Skjerning et fait office de petit nouveau. Autre atout, quand le groupe n’est pas en studio de répétition ou d’enregistrement, il se produit sur les scènes européennes, à ce jour le groupe compte plus de mille concerts, ce qui permet de rôder le répertoire pour en faire pratiquement du cousu-main. Si une telle constance n’est pas obligatoirement gage de réussite, avouons toutefois qu’une telle pérennité ne peut que renforcer la cohésion et la complicité entre les différents virtuoses constituant cette formation.

Enregistré à Copenhague entre janvier et octobre 2019 au Viktoria Studios, un studio d’enregistrement situé à deux pas de la gare centrale, en plein cœur du quartier de Vesterbro, ce nouvel opus est le résultat d’un long travail particulièrement bien abouti. Si on retrouve derrière les consoles Peter Iversen, ce dernier s’est occupé de la partie mixage mais aussi conjointement de la production avec Risager et Soren Bojgaard, membre du Black Tornado et complice de longue date. Cette collaboration n’est pas anodine et permet aux trois hommes de nous proposer une production particulièrement bien léchée sans surenchère. Iversen, ancien multi-instrumentiste reconnu, n’est pas le premier perdreau de l’année. En 1976, il épaulait à la guitare Dr. Hook sur A Little Bit More. On le retrouve aux consoles, au mixage, à la programmation ou comme sessionm an derrière des artistes aussi variés que BACHMAN TURNER OVERDRIVE, Suzi QUATRO, DEPECHE MODE, Andrea BOCCELLI ; Johnny Logan ou Michel BERGER. Ce touche à tout s’est même essayé à la photographie, son expérience et sa passion se retranscrivent ici automatiquement.

Comme souvent, RISAGER et ses musiciens nous invitent à un voyage au cœur du Blues en empruntant de nombreux chemins de traverse. D’entrée de jeu, "Come On In" lance le disque du de bons rails. Riffs de guitare obsédants, accompagnement mitonné aux petits oignons, arrangements soignés et surtout une mélodie particulièrement bien troussée. Le titre fort de l’album placé en ouverture. La guitare acoustique et la slide marquent de leur présence "Last Train", titre dans lequel le guitariste nous fait par de ses doutes. Avec sa voix grave, RISAGER diffuse un excellent nappage sur "Two Lovers", une ballade Americana qui pourrait s’inscrire dans des disques de JJ CALE ou Tony Joe WHITE. "Nobody But The Moon" peut être considéré comme un titre paradoxe, si la mélodie mélancolique diffuse une ambiance exotique gorgée de tristesse, RISAGER nous interpelle sur les noyades de nombreux gamins venus d’Afrique que personne ne voit, ni n’entend hormis la lune.

Si la guitare dirige l’attelage sur "Never Givin'In", le chanteur évoque ses doutes sur son quotidien spirituel ou environnemental. Mais quelque soit l’intervention des instruments, la plupart des pistes restent profondément marquée par des lignes mélodiques simples qui vont à l’essentiel : s’implanter tout naturellement dans notre subconscient. Joué au dobro, "Sin City" imprime une atmosphère lourde, parfois grondante, proche du répertoire de MERCY ou du regretté Tony Joe WHITE, le morceau se finissant sur une noté Soul fort agréable avec quelques souffles de trompette bouchée. Changement de cap avec le cuivré "Over The Hill", alors que la guitare flamboyante nous rappelle le phrasé de Wild Jimmy Spruill, RISAGER nous entraîne dans un R&B West Coast aussi dansant que virevoltant. Avec "On And On", la Tornade noire nous plonge dans une Soul mélancolique à mi chemin entre Charles Bradley et Lee Field. Le ton se durcit avec "Love So Fine", titre plus Rock que Blues, pas très éloigné du répertoire de Webb WILDER ou Chris REA. L’album se clôt avec "I’ll Be Gone" dans lequel le guitariste nous invite à venir patauger sur les rives boueuses du Mississippi.

Un excellent disque qui confirme les précédents opus des danois. Dernière chose, si RISAGER s’est déjà souvent produit en France, il faudra que ses fans aillent en Allemagne, en Suède, en Suisse ou au Danemark pour le voir sur scène. Bizarrement, alors qu’une tournée d’une trentaine de dates est prévue pour le premier semestre 2020 à l’occasion de la sortie du disque, pas un seul programmateur n’a prévu d’incorporer le groupe dans une affiche. A se demander si nos responsables de festivals ne sont pas devenus plus frileux que leurs homologues scandinaves ou teutons. L’artiste est pourtant défendu dans l’Hexagone par une bonne boite de prod avec On The Road Again. Un disque sincère, authentique, évitant toute esbroufe clinquante qui sort des sentiers battus et un groupe à voir sur scène. Une sonorité qui risque de ne pas vieillir. Ruf a édité une version CD et une autre en vinyle à édition limitée.

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   LE KINGBEE

 
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- ThorbjØrn Risager (chant, guitare)
- Joachim Svensmark (guitare, claviers, choeurs)
- SØren BØjgaard (basse, synthétiseur)
- Martin Seidelin (batterie, percussions)
- Emil Balsgaard (piano, orgue)
- Kasper Wagner (saxophone)
- Hans Nybo (saxophone)
- Peter W. Kehl (trompette, trombone, sousaphone, bugle)


1. Come On In
2. Last Train
3. Nobody But The Moon
4. Two Lovers
5. Never Givin’ In
6. Sin City
7. Over The Hill
8. On And On
9. Love So Fine
10. I’ll Be Gone



             



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