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- Style + Membre : The Vaughan Brothers

Jimmie VAUGHAN - Out There (1998)
Par LE KINGBEE le 8 Décembre 2017          Consultée 1725 fois

Quand sort ce CD, Stevie Ray VAUGHAN, frère cadet de Jimmie, est mort depuis huit ans dans un stupide crash d’hélicoptère. Si Stevie demeure l’un des grands artisans du Blues Revival des années 80 et accessoirement le Blues guitar hero par excellence, Jimmie n’est pas un gros adepte du vedettariat et des paillettes.

Né à Dallas en 1951, Jimmie VAUGHAN a commencé à jouer au milieu des sixties au sein des Swinging Pendulums puis avec les Chessmen de Doyle Bramhall avec lesquels il a notamment ouvert pour The Jimi Hendrix Experience lors d’un show au Texas en 1969. La légende dit que le père Jimi lui aurait alors fait cadeau de l’une de ses pédales Vox wah-wah. Mais à contrario de son cadet, Jimmie reste le dépositaire d’un phrasé beaucoup plus sobre. Fortement influencé par les trois KING, Freddie KING, un autre Texan, Albert et BB KING, Jimmie se fait vraiment connaître au milieu des seventies en confondant avec l’harmoniciste Kim Wilson The FABULOUS THUNDERBIRDS. La formation devient le groupe attitré du club Antone, haut lieu du Blues à Austin. Jimmie enregistre huit albums avec les Fabulous de 1979 à 1989, date de son départ. Dévasté par le décès de son cadet et aspirant à une vie plus tranquille, Jimmie s’envole vers une carrière solo.

Après deux albums édités par Epic, c’est avec « Out There » que Jimmie VAUGHAN lance sa carrière solo en Europe. L’aîné des frères VAUGHAN n’est pas le genre de musicien à se précipiter dans un studio d’enregistrement pour sortir un disque à tout prix. Cet opus provient d’une longue maturation, le précédent datait de quatre ans. C’est à un projet cohérent, particulièrement réfléchi, qu'on est convié. Enregistré lors de cinq sessions (à New York, au Texas, en Californie, à la Nouvelle Orleans et au célèbre Ardent Studios de Memphis), l’album bénéficie d’une production bien léchée : hormis le titre d’ouverture produit par Nile Rodgers lors d’une session new yorkaise et « Can’t Say No », produit par Jimmie en personne, les huit autres titres proviennent d’une fructueuse collaboration entre VAUGHAN et John Hampton*. Hampton n’est pas le premier venu : batteur, ingénieur du son, producteur, il a collaboré aux deux précédents disques dont « Family Style » ( accrédité aux Vaughan Brothers), les deux hommes peuvent se targuer d’une bonne complicité et d’une solide amitié. Hampton dispose également d’un bon petit curriculum. Il a mixé et enregistré un paquet de pointures : Alex Chilton, Robert Cray, Mojo Nixon, BB King, George Thorogood, John Campbell mais aussi les Cramps.

Comme souvent chez le Texan, c’est à un travail très personnel auquel on est confronté. Jimmie VAUGHAN a écrit ou coécrit huit des dix titres de l’album. C’est le stratosphérique « Like A King », une compo de Nile Rodgers, qui ouvre les débats. Là, c’est une contreplongée entre New York et le Texas que nous propose le guitariste avec un jeu de guitare pouvant évoquer Albert Collins. Rodgers à la rythmique contribue à apporter une légère touche funky. Second et dernier emprunt avec « Motor Head Baby », un inusité gravé par Johnny « Guitar » Watson en 1953 pour le label Federal. Jimmie nous en offre ici une version aussi respectueuse que sobre, bien éloignée de la version R&B du saxophoniste Chuck Higgins.
Parmi les originaux, « Lost In You », un blues texan en mid tempo, sert de pont entre la période Fabulous Thunderbirds et l’envol en solo. Morceau qui pourrait plonger dans la torpeur n’importe quel amateur de Texas Blues via les volutes d’orgue, si ce n’est que la guitare aérienne nous sert de réveil matin. « Out There », titre donnant son nom à l’album, rappelle sans équivoque certains passages de S.R.V, sauf que si le cadet en faisait parfois des tonnes, Jimmie nous distille juste le nécessaire mais chaque note touchant sa cible en plein cœur.
L’orgue de Bill Willis prend une place primordiale dans ce disque, « Can’t Say No » n’échappe pas à la règle, le tapissage de B-3 sert de nappe dans laquelle les notes de guitare semblent gicler par fulgurance. Petit détour vers l’exotisme avec « The Ironic Twist », un twist à la sauce Gumbo nous rappelant que Jimmie a des racines dans le Golf du Mexique ; l’apport d’un sax donne une nouvelle tonalité à ce titre. Si vous êtes amateurs de slow blues texan, vous serez comblés avec « Positively Meant To Be » dans lequel le guitariste se livre à un véritable monologue. Petit détour à la case Rockin’ avec « Kinky Woman », un petit shuffle dans lequel VAUGHAN nous délivre une démonstration de « guitar killer » sans en avoir l’air. Tout un art ! Autre excellent slow blues avec « Astral Projection Blues » qui nous renvoie vers des cimes insurmontables. Les touches d’ivoire et de vibraphone de Dr. John ne cessent de relancer la guitare flamboyante. L’aîné des frère VAUGHAN termine son disque en solo avec l’instrumental « Little Son, Big Sun », un morceau roots qui nous expédie à l’époque de Blind Lemon Jefferson.

Vous le remarquerez en consultant la line-up, on ne retrouve qu’un seul titre avec une basse, ce qui n’empêche le disque de diffuser un groove efficace et terriblement ensorceleur. La complicité entre la guitare, l’orgue et les baguettes de George Rains (ancien compagnon de route de Mike Bloomfield, Sir Douglas Quintet, Boz Scaggs, Lou Ann Barton et Angela Strehli) est ici évidente. Alors maintenant, c’est sûr, les amateurs de S.R.V et les adeptes d’esbroufe pourront reprocher au guitariste de ne pas jouer « avé » les dents ou bien avec la guitare dans le dos, ni de se rouler par terre comme un lombric, il n’en demeure pas moins que la guitare instaure ici un climat captivant oscillant entre la chaleur du Texas et la moiteur des bayous. Le pont entre les Fabulous Thunderbirds, Smokin’ Joe Kubek, Anson Funderbugh, Omar & The Howlers.

*Engagé au départ comme « grouillot » à la journée, John Hampton officiera pendant près de quarante ans au sein de l’Ardent Studios de Memphis. Victime d’un cancer, il est décédé en 2014 à 61 ans.

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- Jimmie Vaughan (chant, guitare)
- Nile Rodgers (guitare 1)
- Larry Lerma (basse 8)
- George Rains (batterie)
- Bill Willis (orgue 1-2-3-4-5-6-7-9)
- Denny Freeman (orgue 8)
- Dr. John (piano, vibraphone 7)
- Junior Brantley (piano 7)
- Larry Bunker (vibraphone 2-4)
- Dave Mcnain (tambourin 2-3)
- Gerg Piccalo (saxophone 5)
- Dennis Collins (chœurs 1)
- Darryl Tookes (chœurs 1)
- Harry Bowens (chœurs 3-4-)
- Vincent Bonham (chœurs 3-4)
- Darryl Phinnessee (chœurs 3)
- Michael Newell (chœurs 6-9)
- Kevin Baker (chœurs 6)
- Donald Bryant (chœurs 9)


1. Like A King.
2. Lost In You.
3. Out There.
4. Can't Say No.
5. The Ironic Twist.
6. Positively Meant To Be.
7. Motor Head Baby.
8. Kinky Woman.
9. Astral Projection Blues.
10. Little Son, Big Sun.



             



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