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1960 Rooster Blues
1971 High And Low Down

LIGHTNIN' SLIM - High And Low Down (1971)
Par LE KINGBEE le 9 Avril 2020          Consultée 1329 fois

Contrairement à son beau-frère Slim HARPO, LIGHTNIN’ SLIM n’a jamais enregistré le moindre hit international, aucun de ses titres n’a connu de succès national hormis « Bad Luck » qui lançait les fondations du Swamp Blues. Mais s’il n’a jamais fracassé les charts, le guitariste peut se prévaloir d’un fidèle public noir dans le Sud du pays.

Onze ans séparent l’album Rooster Blues de ce disque. Entre-temps en 1965, le label Excello de J.D. MILLER avait bien édité Bell Ringer, opus reprenant 12 titres issus de 11 singles enregistrés entre 1957 et janvier 1965, soit la dernière session gravée à Crowley pour le compte du bon J.D. MILLER. En dehors de cette parution dont le guitariste ne touche pas le moindre penny, le nom de LIGHTNIN’ SLIM vient grossir des poignées de compilation dédiées au Blues.
Quelques semaines après cette fameuse session de janvier, Otis HICKS (le nom de Lightnin’ pour l’état civil) a la mauvaise idée de se verser dans un fossé à bord d’une camionnette que vient de lui confier Miller. Le guitariste a tellement peur qu’il prend les jambes à son cou et court se cacher à Detroit pendant de longues années. Précisons que si Miller est estimé par certains musiciens noirs pour les avoir lancés (mais rarement payés), notre bonhomme est aussi un bon sympathisant du Klan. Voilà de quoi refroidir un homme, surtout quand celui-ci a la peau foncée et n’a jamais fait de mal à une mouche.

La légende dit que Slim HARPO aurait retrouvé par hasard son beauf à Detroit alors qu’il se rendait dans la Motor City pour un concert. On peut raisonnablement douter de cela et penser que le clan Moore (vrai nom d’Harpo) et Otis n’avaient jamais coupé les ponts. Toujours est-il que LIGHTNIN’ fait son grand retour en 1971 et enregistre à Sheffield en Alabama un nouvel opus sous la houlette du producteur Jerry Williams Jr. plus connu sous le nom de SWAMP DOGG. Le gars n’est pas un débutant, il a enregistré son premier disque à 12 ans, a écrit quelques titres pour BARBARA & The BROWNS, gravé quelques pièces pour le label Calla, fait équipe avec GARY US BOND, directeur artistique des labels Musicor et Atlantic.
WILLIAMS lui concocte une solide équipe avec le jeune guitariste Jess CARR, déjà entendu en session avec Doris DUKE, Freddie NORTH, ZZ HILL et SWAMP DOGG, l’organiste Clayton IVY (ex FAME GANG, Bobby WOMACK), le bassiste Bob WRAY (ex OSMOND BROTHERS, Travis WAMMACK) et l’harmoniciste Tippy ARMSTRONG, plus connu comme guitariste aux côtés de Tony Joe WHITE, Linda RONSTADT ou Albert KING. Aux consoles, on place David Johnson déjà aperçu derrière Doris DUKE, Arthur CONLEY ou ZZ HILL.
De cette combinaison hétéroclite, la mayonnaise déborde du bol dès les premières notes. Auteur de paroles pleines d’humour, le guitariste prouve qu’il est toujours au top à 58 ans, même s’il a durement bossé dans une fonderie ces six dernières années. Dans son sillage, LIGHTNIN’ SLIM entraîne une troupe de jeunes musiciens.

Les premières notes nous plongent dans une sorte de Jam session où tout semble couler de source et dans laquelle on a parfois le sentiment que les morceaux ont été préparés et rôdés pendant des jours et des jours (alors qu’il n’en est rien) tant les musiciens semblent au diapason.
Le guitariste délivre une nouvelle version de « Rooster Blues », l’histoire d’un petit coq fanfaron à crête rouge qui ne pense qu’à une chose (aux poules). Une bordée de cuivres suit pas à pas le volatile, contribuant à apporter un peu de modernisme au titre. Il reprend « Things I Used To Do » de GUITAR SLIM dans une version moins mélodramatique grâce aux cuivres et aux ivoires de Clayton IVY. « Bad Luck Blues » s’inscrit dans une ambiance plus rurale, seule la présence d’une basse pleine de rondeurs fait la différence par rapport à la version de 54 gravée pour Feature Records. Le chant donne une autre dimension à « My Babe », standard de Willie DIXON ultra-rabâché qui passe ici comme une lettre à la poste. L’échalas reprend quelques-uns de ses titres : « G.I. Blues », « That’s All Right » dans des interprétations low down bien terre à terre.
On a le droit à deux emprunts à LITTLE WALTER avec « Oh Baby » et « Crazy’ bout You Baby». Si le premier enregistré en 54 par Walter délivrait un titre hautement énergique, celui-ci débute par une salve cuivrée à souhait et enchaîne sur un rythme plus tempéré que l’original. Le second, dont l’original est encore plus ancien, nous renvoie à une orchestration dont les cuivres prennent le pas au détriment de l’harmonica. Les amateurs de ZZ TOP reconnaitront sûrement le titre, « Mushmouth Shootin’ » étant un pompage mélodique de la compo de LITTLE WALTER. « Good Morning Heartaches », seule compo apportée par SWAMP DOGG, pourrait figurer dans un disque de Clarence EDWARDS, le chant étant effectivement plus grondant alors que la guitare de Jesse Carr domine les autres instruments. Le guitariste achève son disque avec « Voodoo Blues », titre qu’il avait enregistré en 57 en compagnie de Lazy LESTER. Cette fois, il imprime un rythme moins traînant et le chant se révèle plus puissant et grondant.

Par une curieuse ironie du sort, ce disque dont le titre est un pied de nez plein d'humour aux productions de Miller paraît chez Excello. L’homme qui avait fait fuir Otis Hicks n’était pratiquement plus aux commandes du label. « High & Low Down » se voit réédité en 1978 par le label Sonet (UK) avec une pochette différente et agrémenté d’une introduction parlée d’une vingtaine de secondes de Freddie NORTH ainsi que de « Over Easy » un disque de l’harmoniciste WHISPERING SMITH. Cet album a longtemps trôné sur l’une des étagères du magasin Pygmalion, avant d'atterrir dans la discothèque de votre humble serviteur à la fermeture du magasin. Un excellent disque de Swamp qui allait permettre à Lightnin’ de poursuivre sa route avec notamment une tournée en Europe. A noter que certains jeunes accompagnateurs blancs présents lors de l’enregistrement font toujours parler d’eux.

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   LE KINGBEE

 
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- Lightnin' Slim (chant, guitare)
- Jesse Carr (guitare)
- Bobby Wray (basse)
- Fred Proudly (batterie)
- Clayton Ivy (piano, orgue)
- Tippy Armstrong (harmonica)
- Stacy Goss (trompette)
- Mike Stough (saxophone)
- Sonny Royal 'saxophone)
- Charles Rose (trombone)


1. Rooster Blues
2. Things I Used To Do
3. Bad Luck Blues
4. My Babe
5. G.i. Blues
6. Oh Baby
7. That's All Right
8. Crazy 'bout You Baby
9. Good Morning Heartaches
10. Voodoo Blues



             



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