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2006 Blood Visions
2009 Watch Me Fall

Jay REATARD - Watch Me Fall (2009)
Par NOSFERATU le 24 Avril 2020          Consultée 869 fois

Les années 2000, soit après le déluge… Bizarrement (mais en fait par pur opportunisme), les médias rock mainstream découvrent le garage rock avec les cadors du genre (STROKES plutôt poseurs, LIBERTINES, surtout intéressants pour l’attitude junk, TY SEGALL, lutin pompeur efficace et THEE OH SEES dont la discographie synthétise toute l’histoire du rock, la mode des "baby rockers"…). La veille (les festives années 90), ces mêmes médias descendaient ce genre le trouvant quasiment réactionnaire, lui préférant le monde plus "hype" de l'éléctronica. Donc en gros pour être "cablé", il fallait désormais en ce début de millénaire arrèter de mixer mais s’acheter une bonne vieille fender et retrouver les vertus de la pédale fuzz …

Un ultime revival qui n’apporte quasiment pas grand-chose, faisant suite déjà à celui des années 90 (le génial label Crypt ou les travaux retro futuristes d’un Jon SPENCER) , lui même influencé par des leaders des années 80 (NOMADS, FUZZSTONES et compagnie), ces derniers étant déjà obsédés par le florilège des sixties. Il faut dire que les journaux mettent en avant le talent d’un JACK WHITE (certes plutôt bon) alors que depuis les années 80 des zines s’évertuent à défendre ce style underground (Nineteen, plus tard Dig it ..) dans l’indifférence la plus totale… Dans cet éternel registre revivaliste depuis, en gros, les premiers accords d’un Link WRAY, on oublie un artiste devenu culte avec le temps, le fameux JAY REATARD, à la dégaine grungy qui aurait pu être emblématique au début des nineties, mort précocement à 29 ans, des suites d’un méchant mélange ingurgité de cocaine et d’alcool …

Dès 1995 (donc à la fin du typhon grunge), le jeune homme, véritable touche à tout au niveau des instruments, alors agé d’à peine 15 ans enregistre déjà une démo , montrant un gamin fou de musique déviante, surtout d’avant-garde garage . A l’époque, il est obsédé par d’excellents groupes comme les valeureux ROCKETS FROM THE CRYPT. Ce disque, Watch me fall, rien que par le titre, montre clairement qu’il est dans le camp des loosers, des artistes définitivement underground se foutant des modes et ayant une trajectoire particulière. A cette époque, le jeune homme perturbé (vous avez dit Kurt Cobain ?) promettait à ses fans alors un disque plus pop que ses prédécesseurs . Il faut dire que Jay s’abreuvait de pop néo-zélandaise, du genre The CHILLS, sorte de combo fabriquant une pop vaporeuse et légèrement planante plutôt plaisante. Pourtant à l’écoute de ce littéralement « regardez moi comme je vais me planter », on est loin de ce résultat (mis à part peut être le dernier morceau).

Ce disque est moins prévisible que les précédents (enfin le précédent, parce que tous les autres ont été réalisés dans différents gangs et je recommande particulièrement d’ailleurs ceux des REATARDS), sans s’enfoncer dans un tournant radical. Le bonhomme avait l’art, il faut l’avouer de créer des singles accrocheurs. Un peu plus faiblard sur quelques chansons proposés (voire la banalité du refrain de "Hang Them All"). Sonnant par moments comme du PIXIES qui ne seraient jamais sortis justement de leur garage. Ainsi on sent bien l’ombre de la bande à FRANCK BLACK derrière un "Man Of Steel". Loin de "blood visions" donc, montrant alors un Jay REATARD ramonesque et crampsien en diable. A l’époque, il ne jurait que par les excellents OBLIVIANS qui l’avaient bien traumatisés.

Les mélodies l’emportent sur le crachat garage de rigueur… Il y a même du punk anglais soixante dix septard qui ressort. La jolie ritournelle de "Before I Was Caught" sonne ainsi comme le punk mélodique d’un ALTERNATIVE TV. "Wounded"réconcilie des chœurs à la fois "sixties" et l’urgence punk anglais version "mods". De même, "Can't Do It Anymore" avec son riff accrocheur. "Rotten Mind" rappelle presque The LURKERS, combo de seconde zone de la vague de 77, qui auraient appris ce qu’est une mélodie. Pas que le punk anglais d’ailleurs, mais aussi californien avec ce "Faking It", dont le début rappelle un peu X, le combo country punk californien des années 80, avec un refrain là aussi faramineux qui aurait pu être un grand hit… Et puisqu’on parle de tube, le titre "It ain’t gonna save me", lui, donne carrément une leçon de rock n roll aux SUPERGRASS.

Le reste baigne dans un léger psychédélisme (l’orgue sixties dans "I’m Watching You" et la ballade "there is no sun"). Pour résumer, voici une synthèse intéressante de punk anglais originel, de psyché, d’indie rock à la PIXIES et de garage… Loin du plantage intégral (c’est le cas de le dire) mais on préfère ses premières œuvres (en solo ou en groupe), nettement plus abrasives…

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   NOSFERATU

 
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- Jay Reatard (vocaux et pratiquement tout )
- Billy Hayes (batterie)


1. It Ain't Gonna Save Me
2. Before I Was Caught
3. Man Of Steel
4. Can't Do It Anymore
5. Faking It
6. I'm Watching You
7. Wounded
8. Rotten Mind
9. Nothing Now
10. My Reality
11. Hang Them All
12. There Is No Sun



             



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